vendredi 11 novembre 2011

pas de parole dans ce récit, pas de voix qui s'entende - textes du jour


Vendredi 11 Novembre 2011

Prier, lumière de ces jours-ci, de ces temps-ci. Dialogue avant-hier avec notre fille, confirmant ce que me donnent mes rencontres d’esprit ou d’échange avec des musulmans et maintenant une israëlite, et ce qu’évidemment posent les écrits de référence de chacun : tout se joue sur Jésus-Christ. Pour notre fille, qui aime Jésus, comme elle aime Marie, il n’y a qu’un Dieu, et c’est Dieu, ce n’est pas Jésus. La faire entrer dans le mystère trinitaire n’est pas seulement affaire de dialogue avec elle, mais d’explications de textes, de la dialectique de l’ensemble de la Bible, et surtout de connaissance de Jésus lui-même, qui est le premier et décisif prophète de sa divinité, laquelle ne se « conçoit » et ne s’accepte que dans la Trinité et par la Trinité, ce qui introduit dans une autre difficulté. Voilà les deux seuils de la foi chrétienne : la personne de Jésus, seule de la Trinité à être visible et appréhensible par l’incarnation et selon l’histoire humaine elle-même, la Trinité faisant comprendre, en tout cas entrer, toute âme ouverte, dans le mystère d’un Dieu fait homme. Mais notre fille est sur le chemin – tout humain – quand elle pose, au détour de questions sur sa propre naissance et qu’elle n’ait pas de frères ou sœurs jumeaux, que si tout le monde se ressemblait, plus personne ne se reconnaîtrait, et (surtout) qu’il n’y aurait plus rien à aimer. La distinction des personnes appelle et fonde l’amour. A pas sept ans, elle le vit et peut l’énoncer. L’Esprit est à l’œuvre. Hier soir, elle me questionne sur cette écoute du cœur que je lui recommande, pas ce que je lui explique ou dis, mais ce qu’elle entend dans son cœur. Le cœur a des oreilles ? les poumons ? je n’entre pas dans le spirituel par rapport au physique, il est à la fois d’expérience très concrète (la dépression, le psycho-somatique) et même médicale (ce que transcrivent les évangiles, les démons dont Jésus débarrasse les malades), et cependant difficile à vivre totalement : les anges, etc… mais lui dis que moi-même, c’est l’écoute par le cœur qui me fait lui dire ceci ou cela, et qu’en fin de compte, c’est Jésus lui-même et lui seul qui nous parle. A Celui-ci le travail dans l’Esprit. Et seconde lumière de plus en plus vive : le péché. Il n’est pas principalement relation à Dieu ou inobservance de commandements qui ne sont que des mémentos divins et des recommandations pour êtres faibles. Il est d’abord le rapport à nous-mêmes, l’inaudition, l’inobservance de cette voix intérieure nous faisant pressentir la bêtise ou l’erreur que nous commettons, que d’averstissements intimes parfois… ainsi le sinistre que je cause mercredi matin… ainsi bien des lésions que je me suis infligées par légèreté de décennies en décennies. Ce n’est qu’alors – et selon l’itinéraire et la constitution de chacun, avec analogie les civilisations et l’histoire que nous produisons ensemble – que se pose le « problème du mal », aussi bien les génocides, dont le plus emblématique, celui des Juifs par le système nazi, que le meurtre d’Océane. Comment nous-mêmes, chacun, défaillants vis-à-vis de nous-mêmes alors que le bon sens, la réflexion mais aussi l’Esprit saint nous aide à discerner et que, sciemment, nous allons au précipice par présomption, par distractuion, par dénégation, comment, si chacun, pour de « petites choses» ne sait pas se diriger, comment dans les grands événements et quand il y a péril de mort, volonté et pulsion de donner la mort, comment tel ou tel, en situation de perte partielle de lui-même, discernertait-il, réagirait, se dominerait-il et retournerait à un cours normal, si jamais il en vivait un avant le moment cathartique ? Ce qui me place, nous place en demande devant Dieu : qu’Il nous éclaire sur Lui-même, sur son Fils, sur la Trinité qui est Lui, un seul Dieu en trois personne, qu’Il nous guérisse de tout mal, nous conduise… ainsi soit-il !

Prier [1]ils sont foncièrement insensés, tous ces hommes qui en sont venus à ignorer Dieu : à partir de ce qu’ils voient de bon, ils n’ont pas été capables de connaître Celui qui est. L’argument déiste a plus de force pour les agnostiques et les incroyants (sans pourtant les convertir car ce n’est pas de raison qu’il s’agit et la raison nous guide et nous commende si peu…) que pour les croyants. L’auteur sacré le comprend… ils ne s’égarent peut-être qu’en cherchant Dieu avec le désir de le trouver ; ils poursuivent leur rechetrche en étant plongés au milieu de ses œuvres, et ils se laissent prendre aux apparences, car ce qui s’offre à leurs yeux est si beau… mais il ne s’y arrête pas : s’ils ont poussé la science à un degré tel qu’ils sont capables d’avoir une idée sur le cours éternel des choses, comment n’ont-ils pas découvert plus vite Celui qui en est le Maître ? Texte de plusieurs millénaires… bien avant GAGARINE et son constat… la Sagesse est-il un livre annonçant Jésus-Christ, autrement que selon une lecture « chrétienne » et a priori : à vérifier. Jésus, seul maître, est donc nécessaire autant pour nous sauver que pour nous faire comprendre l’Ancien Testament et donc le cheminement de Dieu. Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Commentaire du déluge et de l’aventure de Noë et de ses contemporains. Jésus paradoxal, énigmatique mais se mettant explicitement, résolument en « scène » : Sodome et Gomorrhe dans lesjours de Loth… il en sera de même le jour où le Fils de l’homme se révélera… Rappelez-vous la femme de Loth. Qui cherchera à conserver sa vie la perdra, et qui la perdra la sauvegardera. Et de défaire même ces solidarités humaines, de la vie, de l’affection, de l’amour mutuel : cette nuit-là deux personnes seront dans le même lit : l’une sera prise, l’autre laissée. Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l’une sera prise, l’autre laissée. Question des disciples, elle sera sans réponse. Il est vrai qu’elle est mal posée : Où donc, Seigneur ? Il leur répondit : Là où il y a un corps, là aussi se rassembleront les vautours. La mort ou la vie. La foi ! Plus encore que l’espérance. La prière donc.

[1] - Sagesse III 1 à 9 ; psaume XVIII ; évangile selon saint Luc XVII 26 à 37

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