mercredi 14 décembre 2011

ses pas traceront le chemin - textes du jour

Mercredi 14 Décembre 2011


Prier… action de grâce depuis hier soir : ces soutiens de toutes parts, successivement, chacun chaleureux et gratifiant, l’aisance et le bonheur de ma chère femme et de notre petite fille au milieu de mes amis d’enfance à Saint-Louis-de-Gonzague. Je suis le Seigneur, il n’y en a pas d’autre [1] …conséquence particulière, l’attention aux hommes manifestée spectaculairement par l’incarnation du Fils de Dieu, incarnation valant révélation du mystère de la Trinité. Rien n’est cependant dit de ces décisives réalités commandant toutes les autres, à tous les égards dans notre vie terrestre… Jésus ne donne son identité, qu’à la manière de celui qui vient s’en enquérir. Selon l’Ecriture qu’il s’approprie, comme il se l’approprie à Nazareth, comme il y renvoit pour caractériser Jean le Baptiste. Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles voient, les boîteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Le monde « tourne » autrement quand apparaît le Fils de l’homme, mais fondamentalement le changement tient au dialogue repris entre l’homme et Dieu, les miracles du Christ sont relationnels, ils ne s’opèrent que par demande, que par acte de foi. Jésus précise – à quoi tient Luc depuis qu’il a rapporté les paroles de Syméon rencontrant Notre Dame des Sept Douleurs – il est facteur de division, parce qu’il révèle non seulement Dieu mais l’homme. Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi. Isaïe, le proto-évangéliste peut aussi être le modèle du Prophète de l’Islam par la force de son instance et la prosopopée de Dieu : je suis le Seigneur, il n’y en a pas d’autre. Il n’y a pas d’autre que moi : un Dieu juste et sauveur (le Coran a-t-il le même accent : sauveur, salut ? à le lire, le salut me semble tenir à la fidélité, à la profession de foi, il n’y a pas chronologie mais rétribution, tandis que les évangiles disent un appel de Dieu, ou une prostration de l’homme appelant alors au secours, et étant entendu tel qu’il est, inconditionnellement, un dialogue. L’Islam est une réponse, un appel univoque, comme s’intitule son livre saint : Dieu ne fait pas question et ne questionne pas). Tournez-vous vers moi pour être sauvés, habitants de la terre entière. Et le psalmiste constate [2] : son salut est proche de ceux qui le craignent, et la gloire habitera notre terre. Et autant que le prophète Isaïe, il prédit aussi le Christ et lui prête parole dans le même mouvement que sa réponse aux envoyés de Jean le Précurseur : ce qu’il dit, c’est la paix pour son peuple. Amen


[1] - Isaïe XLV 6 à 25 passim ; psaume LXXXV ; évangile selon saint Luc VII 18 à 23

[2] - Une fois le pardon accordé et reçu, l’harmonie peut à nouveau régner entre Dieu, l’homme et la terre. Ce psaume est tout indiqué pour exprimer cette idée. La colère de Dieu s’évanouit et fait place à son immense bonté. La paix succède à la folie et la gloire de Dieu règne à nouveau sur la terre. Das une image saisissante, le psalmiste personnifie les grandes vertus : « l’amour et la vérité se rencontrent, la justice et la paix s’embrassent ». Plus fort encore, c’est « la justice qui guide les pas de Dieu et qui lui indique le chemin à suivre », comme pour dire que Dieu lui-même est soumis à l’impératif de la justice. Ces quatre vertus sont énoncées deux par deux, car elles s’opposent souvent. Le sentiment d’amour peut parfois s’exprimer dans le mensonge et inversement la vérité poeut tuer l’amour. Quand l’amour et la vérité se rencontrent, l’harmonie est parfaite. Il en est de même pour la justice et la paix. Parfois, à force de vouloir la paix à tout prix, on est amené à renoncer à la justice. Inversement, à vouloir une justice trop rigoureuse et implacable, on finit par perdre de vue la paix. Il faut donc qu’il y ait alliance entre la paix et la justice ; elles doivent finir par s’embrasser ! – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.Evidemment, notre présentateur connaît l’hébreu, mais la traduction française de ses pas traceront le chemin n’induit pas forcément que le chemin soitt celui de Dieu, donc un Dieu soumis à une vertu. Je comprends autrement : le chemin est trracé pour nous, et Dieu se confond avec la justice, il est justice. – Justice & Paix, nom d’un dicastère, longtemps dirigé par le cardinal Etchegaray. – Cette notion d’harmonie me semble païenne : elle est grecque, platonicienne, hédoniste, c’est une esthétique. Il me semble que le christianisme, au moins dans sa version catholique, ne l’instrumente guère. La beauté y est plus fréquemment évoquée, mais avec peur. On s’en tire avec le kalos kagathos.

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