samedi 24 décembre 2011

telle est la tendresse du coeur de notre Dieu - textes du jour

Samedi 24 Décembre 2011


Simplement prier. La journée commencée, le jour et sa lumière artificielle, toutes ces vies qui reprennent conscience d’elles-mêmes, celles qui se terminent, celles qui débutent, les plus « intéressantes » pour Dieu et pour les hommes : celles qui continunent, pitié universelle et gloires intimes que Dieu (et parfois nous-mêmes) décernons à quelques-uns… Il me dira : Tu es mon Père, mon Dieu, mon roc et mon salut ! Sans lui, je lui garderai mon amour, mon alliance avec lui sera fidèle. La gloire suprême, celle que le Père donne à son Fils. Mais question incongrue… qu’a donc fait ce Fils ? aimable au possible aux yeux de son Père et pour ce Père ? mais en quoi ? parce que de même nature que le Père et par Lui tout a été fait ? la réponse dogmatique serait cela ? n’y a-t-il pas une réponse humaine, étonnante. L’amour du Père pour le Fils, d’une personne divine à une autre, serait fondé sur l’incarnation du Fils, le Fils a provoqué l’admiration, l’amour de son Père, parce qu’Il s’est incarné… parce qu’Il a ramené toute la créaiton, l’humanité, le vivant à son Père, à Dieu, créateur. Créateur dont la création – qu’Il avait voulue et créée libre – Lui avait échappé… Dialectique hasardeuse… que de d’écrire cela ? mais pas de le prier. Dieu aime son Fils fait homme parce qu’Il nous aie. Il nous aime en son Fils, Il aime sa création, Il a créé par amour. Pas pour se parfaire ou se prolonger Lui-même. Au contraire, altruiste au possible en la personne du Fils, mis en croix par nous… attente divine que notre reconnaissance de Dieu : c’est un amour bâti pour toujours ; ta fidélité est plus stable que les cieux. [1] Modèle d’amour, modèle d’alliance entre Dieu et l’humanité, sa création entière, les grands saints, David, la figure anticipée ou redonnée du Christ, plus ou moins fidèlement, mais de trait constant : l’incarnation. Et la réponse de Dieu est aussi constante que l’incarnation : elle est l’alliance, la miséricorde et à notre précarité il est répondu par la tsabilité divine. Et la fécondité de ce que nous sommes et faisons, devenons, selon les commandements de la Genèse. Je te donnerai un successeur dans ta descendance (Dieu succède aux hommes… le Fils de Dieu fait homme succède à David et celui-ci l’avait annoncé et lui a donné son nom patronymique par un adultère…) qui sera né de toi, et je rendrai stable sa royauté. Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils. Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. Promesse divine tenue, ce dont Zacharie nous fait prendre acte : dans la maison de David, son serviteur, il a fait se lever une force qui nous sauve. C’est ce qu’il avait annoncé autrefois par la houche de ses saints prophètes : le salut qui nous délivre de nos adversaires, des mains de tous nos ennemis. Il a montré sa miséricorde envers nos pères, il s’est rappelé son Alliance sainte. Zacharie, en fait, donne en clair tout ce que va manifester Jean Baptiste par sa propre annonbce conclusive, la désignation du Christ au bord du Jourdain. Zacharie dit son rôle : et toi, petit enfant (il s’agit de son fils, né au très tard de sa vie) on t’appellera prophète du Très-Haut, car tu marcheras devant le Seigneur pour lui préparer le chemin, pour révéler à son peuple qu’il est sauvé, que ses péchés sont pardonnés. [2] Le génie de Jean l’évangéliste, le mystique est reconnu : le discours après la Cène, le rythme étonnant du ministère public du Christ : à mesure que son identité se révèle, de plus en plus de pierres sont ramassées pour les lui jeter, l’ambiance n’est qu’à la méditation de sa mort par toute la hiérarchie religieuse du temps qu’Il est en train de renverser… mais le génie de Luc est décisif, car il ne commente ni ne présente le mystère, il y prépare, toutes les décisives prières-prophéties-annonces des évangiles dits de l’enfance, qui ne sont nullement le récit d’une enfance mais bien la démonstration d’un discernement général que Dieu fait opérer, de proche en proche, à l’entourage du divin Enfant…. Ce discernement qu’Eve voulait arracher par l’un quelconque de ses fruits à un arbre, Dieu le donne à profusion quand va paraître soin Fils : telle est la tendresse du cœur de notre Dieu ; grâce à elle, du haut des cieux, un astre est venu nous visiter ; il est apparu à ceux qui demeuraient dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort, pour guider nos pas sur le chemin de la paix.


[1] - Ce psaume est un hymne à la toute puissance divine qui s’est illustrée par le choix de David comme roi d’Israël et par la création du monde fondée sur la justice. Avec David, Dieu a scellé une alliance indestructible, pour lui et ses descendants. Le soutien de Dieu est permanent ; le psalmiste lui consacre les versets 21 à 38. En tant que créateur du monde, il le gouverne avec majesté, châtiant les impies, tels que l’Egypte, nommée ici …, du nom de l’ange protecteur du pays. Et tout naturellement, cette création lui rend hommage : « le Tabor et le H’ermon chantent ton nom » (verset 14). A partir du verset 39 le ton change, car la dynastie davidique a été brutalement interrompue par la destruction du Temple de Salomon. Le psalmiste, qui se fait écho de la pensée populaire, se met à douter de la promesse divine ; il prend Dieu à partie de façon violente, agressive, jusqu’à l’inconvenance : Tu as abandonné ton oint, tu as aboli l’alliance, tu as ruiné ses fortereesses, tu as mis à bas son trône, tu l’as couvert de honte… Il faut comprendre que pour le psalmiste, le monde n’a de sens que s’il porte haut les valeurs représentées par David et son peuple. Crest le sens du parallèule établi entre la créaiton du monde et la Maison de David. La ruine de cette dernière est la ruine du monde : « c’est donc vain que tu as créé l’homme !» (verset 48). Revelons enfin quelques phrases utilisées dans la liturgie : « Dieu glorifié dans une assemblées de saints » (v. 8), « heureux le peuple qui connaît la victoire » : ô Eternel, ils marchent à la lumière de ta face ! » (v. 16) ; « tu es la force de sa plendeur et par ta volonté, tu relève sa corne » (v.18). Notre psaume se termine par une bénédiction : « Béni soit l’Eternel à jamais, amen et amen ! », clôturant ainsi le troisième livre du recueil. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

[2] - 2ème Samuel VII 1 à 16 ; psaume LXXXIX ; évangile selon saint Luc I 67 à 79

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