vendredi 6 janvier 2012

Dieu nous a donné la vie éternelle - textes du jour

Vendredi 6 Janvier 2012


Prier… celles et ceux qui souffrent, physiquement, moralement, qui continuent de recevoir l’aiguillon d’une adversité devenu leur seule ambiance, ou bien celui de la souffrance physique dans remède immédiat, se raidir pour localiser et confiner la souffrance… leçon du corps, mais l’âme fonctionne autrement quand elle souffre, elle n’a d’atténuement qu’en s’ouvrant et en… à la verticale (le mot me manque, il n’est pas : voler, s’envoler…). Complexité de l’écrit et de la théologie johanniques, l’Apôtre, le disciple que Jésus aimait, ne tâtonne que parce que le vocabulaire de l’homme, la pensée humaine sont insuffisants. Avoir le Fils… posséder le témoignage… [1] mais tout suggère une entrée en possession, l’homme promis à la vie éternelle et à la participation à Dieu-même. Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. Le disciple se met tellement à notre portée, cependant, qu’il discute son propre témoignage. Nous acceptons bien le témoignage des hommes. Or, le témoignage de Dieu a plus de valeur, et le témoignage de Dieu, c’est celui qu’il rend à son Fils. Ce dont Jean a été le témoin oculaire tandis que Jésus, qu’il ne connaissait pas encore, se faisait baptiser dans le Jourdain par le Précurseur, a frappé l’ensemble des apôtres, au moins rétrospectivement. Donnant la tradition de Pierre, Marc le donne à voir, puisque son maître n’était pas disciple du Baptiste, n’avait donc pas de raison d’être là et ne fut amené au Christ que par son frère, lui, témoin de ce qui est présenté comme une vision exclusive de Jésus, mais signifié à la foule : au moment où il sortait de l’eau, Jésus vit le ciel se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Du ciel une voix se fit entendre : « C’est toi mon Fils bien-aimé ; en toi, j’ai mis tout mon amour ». La traduction est sans doute faible, mais la mise en scène est assurée. Jean Baptiste ne donne pas un portrait physique du Messie, que lui-même ne connaît pas : cousins peut-être mais manifestement pas élevés ensemble lui-même, il dit sa souveraineté : voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales. L’ensemble du tableau révèle – dans la chronologie humaine – pour la première fois explicitement la Trinité. Père, Fils et Saint-Esprit, chacun présenté avec une égale force, le Père et l’Esprit « convergeant » vers ce Jésus dont tout l’évangile, l’Eglise originelle montreront et répèteront qu’il est le Fils de Dieu fait homme. Vérité et dogme bien moins complexes et irrationnels qu’ils le paraissent si nous partons de nous-mêmes et de nos habitudes ou préoccupations, accessibles dès que nous examinons pour eux-mêmes et selon leur présentation par nos ancêtres dans la foi. Nous les croyons moins sur parole que sur la cohérence de ce qu’ils rapportent et de ce qu’ils vécurent avant… pendant… après le Christ. Il révèle sa parole à Jacob, ses volontés et ses lois à Israël. [2] - Il m’est devenu impossible de commencer quelque chose de mental sans avoir au préalable vécu ce moment dans le tout autre et le tout proche que sont ces textes de la Bible, ordonnés par l’Eglise pour chaque jour, selon la liturgie qu’ils n’épuisent pas. Hygiène ? débarras des scoreis de la veille et de la nuit ? non, pas du tout. Sens de l’existence, recentrage pour la vie à venir, pas seulement la journée qui commence. Je voudrais reprendre une lecture fréquente du Coran, lequel se prête à une méditation vespérale. Et puis, j’ai depuis quelques semaines, un autre moment également le soir : la lecture et le commentaire ou le complément d’un court chapitre, bien raconté et illustré, d’une Bible pour enfants, épaisse, bien de format pas grand et séduisant. Les aventures des prophètes, des rois ou du Christ sont sélectionnées, il y a des dénouements expurgés ou des épisodes abandonnés. A moi d’ajouter ce qui est en blanc, Marguerite ne peut plus s’endormir, même fatiguée par le ski comme ces jours-ci, sans ce récit et ces images du soir et moi je reviens à la leçon de mon enfance, par le Père LAMANDE, sj : les correspondances entre les deux Testaments et la chambre d’écho qui crie ou qui murmure la certitude. De là, la conscience, l’envie mais pas assez le passage à l’acte : approfondir pour aimer davantage (Dieu… et ainsi tout, de mes aimées proches à tout autre, et au créé de cette neige qui tombe aux candidats de l’élection présidentielle française qui s’empatouillent et ne savent pas encore comment se montrer, donc être grands, alors que c’est ce que nous voulons et que Dieu-même autant que nos instrincts préfère la verticale, l’horizontal… les bras de la croix… peut signifier autant la disponibilité que le rase-motte s’il n’y a pas l’érection : ce mot a plus de noblesse que de crûdité).


[1] - 1ère lettre de Jean V 5 à 13 ; psaume CXLVII ; évangile selon saint Marc I 7 à 11 ou Luc III 23 à 38

[2] - Le sens littéral de ce psaume se suffit à lui-même : Israël doit célébrer Dieu, malgré ses souffrances dûes à l’exil et à la chute de Jérusalem. Celui qui a créé le monde, qui dénombre les étoiles chacune par son nom, qui procure la nourriture aux animaux, qui fait la pluie et le beau temps, qui par sa parole, maîtrise le phénomne de la glace, la neige et le givre et qui,enfin, par sa parole donne des lois et des jugements à Israël, est celui-là même qui construira Jérusalem, qui rassemblera les exilés, qui redonnera courage aux désespérés… On peut voir aussi un double oarallélisme : toutes les créatures ont droit à leur subsistance, sans condition,. L’homme constitue une exception ; lui, doit mériter sa nourriture par son comportement ; deuxième comparaison : entre le peuple de Dieu qui agit dans le monde et cette même parole qui enjoint à l’homme de respecter un certain nombre de lois par un choix libre. C’est cette même parole qui régit la nature qui consttiue notre Tora et que nous devons suivre sans contestation. La loi de Dieu ne commence pas avec les commandements de la Tora, mais avec la création elle-même. Le Verbe de Dieu devient conscience dans l’homme. C’est ainsi qu’il faut comprendre le verset 19 : maguid dévarav léya’aqou, h’ouqav ou michtaptav léisraël = il annonce sa parole à Jacob, ses lois et ses jugements à Israël. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Je note : le Verbe de Dieu. Pour le spirituel, ce Verbe s’insinue dans l’intelligence, la conscience, le cœur humain. Pour le chrétien, c’est Dieu-même, le Fils engendré, par qui tout a été fait et rien sans lui… une personne. La personne divine et aussi historique. Pas devenue Dieu, mais Dieu fait homme parmi nous, d’une femme de chez nous… évidemment, ce n’est ni philosophique ni spéculatif, mais factuel, arrête de la foi chrétienne. Même si bien sûr on peut ensuite broder sur le fait comme sur tout fait, en philosophie et en spéculation

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