mardi 17 janvier 2012

Dieu ne regarde pas comme les hommes car les hommes regardent l'apparence - textes du jour

Mardi 17 Janvier 2012


Prier… [1] le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. Intégrisme, modernisme, débats sur le rite – que je considère positivement comme une forme de respect d’autrui et de manière de prier ensemeble, ou de tenter de prier et de tenter que ce soit ensemble, et négativement quand c’est en fait, dans l’esprit de celui qui s’y adonne et s’y consacre avec révérence et ostentation ou secrètement, un échangisme et un marchandage avec Dieu, une superstition, surtout un dévoiement, chercher la foi par le signe, prendre des signes, saisir au lieu de recevoir. Le reproche des pharisiens n’est qu’apparemment sur le rite : Regarde ce qu’ils font le jour du sabbat ! Cela n’est pas permis. La réponse du Christ n’est qu’apparemment un renvoi à la nature humaine, au bon sens, à une leçon de logique, qui ou quoi est la fin de quoi ou de qui ? En réalité, le débat est sur l’identité de Jésus : le Fils de l’homme est maître, même du sabbat, de même qu’il a pouvoir de pardonner les péchés (à commencer par l’ « originel »), et Jésus est suivi autant par ses disciples, par les demandeurs de toutes espèces que par les scribes et pharisiens. Pendant ces trois ans de vie publique, quelle pression : la pitié pour ces foules, la presse autour de lui pour obtenir guérisons et autres, l’espionnage et la contradiction qui ne cessèrent pas. L’essentiel se fait dans un quasi-secret, le sacre de David, le plus jeune, il est en train de garder le troupeau. L’image fréquente du troupeau trouve ici son sens, que j’oubliais. Ce sont les plus jeunes, les inférieurs qu’on prépose à cette tâche : la garde du troupeau, ce sera la mission des Apôtres, de l’Eglise… la plus basse et insignifiante des tâches ? Leçon aussi des hiérarchies : Dieu ne regarde pas comme les hommes, car les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur. Renversement souligné par le psalmiste, David le cadet : et moi, j’en ferai mon fils aîné. [2]


[1] - 1er Samuel XVI 1 à 13 ; psaume LXXXIX ; évangile selon saint Marc II 23 à 28



[2] - Ce psaume est un hymne à la toute puissance divine qui s’est illustrée par le choix de David comme roi d’Israël et par la création du monde fondée sur la justice. Avec David, Dieu a scellé une alliance indestructible, pour lui et ses descendants. Le soutien de Dieu est permanent ; le psalmiste lui consacre les versets 21 à 38. En tant que créateur du monde, il le gouverne avec majesté, châtiant les impies, tels que l’Egypte, nommée ici …, du nom de l’ange protecteur du pays. Et tout naturellement, cette création lui rend hommage : « le Tabor et le H’ermon chantent ton nom » (verset 14). A partir du verset 39 le ton change, car la dynastie davidique a été brutalement interrompue par la destruction du Temple de Salomon. Le psalmiste, qui se fait écho de la pensée populaire, se met à douter de la promesse divine ; il prend Dieu à partie de façon violente, agressive, jusqu’à l’inconvenance : Tu as abandonné ton oint, tu as aboli l’alliance, tu as ruiné ses fortereesses, tu as mis à bas son trône, tu l’as couvert de honte… Il faut comprendre que pour le psalmiste, le monde n’a de sens que s’il porte haut les valeurs représentées par David et son peuple. Crest le sens du parallèule établi entre la créaiton du monde et la Maison de David. La ruine de cette dernière est la ruine du monde : « c’est donc vain que tu as créé l’homme !» (verset 48). Revelons enfin quelques phrases utilisées dans la liturgie : « Dieu glorifié dans une assemblées de saints » (v. 8), « heureux le peuple qui connaît la victoire » : ô Eternel, ils marchent à la lumière de ta face ! » (v. 16) ; « tu es la force de sa plendeur et par ta volonté, tu relève sa corne » (v.18). Notre psaume se termine par une bénédiction : « Béni soit l’Eternel à jamais, amen et amen ! », clôturant ainsi le troisième livre du recueil. – Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.


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