mercredi 22 février 2012

ce qui est mal à tes yeux, je l'ai fait

Mercredi 22 Février 2012


Les chiens dehors, le jour pas encore là. Prier… Seigneur, veuillez bénir celles et ceux que j’aime et qui m’aiment, bénir le projet que je forme s’il vous agrée, sinon j’y renoncerai, selon que vous me l’inspirerez. Seigneur protégez les humains, ces pays qui souffrent, ceux qui sont en quête de dirigeants et d’aurorités morales, de repères, protégez votre belle création et donnez-nous l’univers à prier, connaître et embellir dans toutes ses dimensions physiques, spirituelles. Seigneur, complaisez-vous dans l’assemblée des saints et dans l’assemblée de ceux qui vous cherchent attendent ici-bas. Et pour votre Eglise catholique, si pauvre et si dénuée, balbutiante mais fidèle comme on le peut, faites que ce temps de carême l’approche de tous ceux qui dans le monde cherchent et voudraient bien trouver, qu’elle soit le relais vers vous, Seigneur, puisque vous l’avez fondée autant pour qu’elle soit votre famille humaine que pour être un instrument d’appel et de rassemblement, de bonheur et de chaleur. Prier… [1] tandis que le jour murmure son lever avec douceur, lenteur, proximité, pas de teintes : que des dégradés, les mots ma,nquent, les yeux sont alors tout, les oiseaux se taisent, rien ne bouge qu’au loin de l’autre côté de l’eau, le clignotement des réverbères, le ria comme le ciel et les arbres de mon premier plan, est parfaitement tranquille, au repos, le matin qui est repos… et ainsi prière. Mais les textes d’entrée en carême sont pressants, sinon dramatiques, il y a effort, il y a initiative parce qu’il y a conversion. Le réveil. Revenez au Seigneur votre Dieu car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment. Qui sait ? Il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment, et vous combler de ses bienfaits. Quel châtiment ? sinon de rater nos vies, d’être en querelle avec nous-mêmes et en impossibilité de communier avec qui que ce soit et que ce soit, bonheur et Dieu vont ensemble. Rends-moi la joie d‘être sauvé, que l’esprit généreux me soutienne. [2] Profusion des conseils, nous sommes le centre d‘une sollicitude générale, les prophètes, le psalmiste, les apôtres : laissez-vous réconcilier avec Dieu… nous vous invitons encore à ne pas laisser sans effet la grâce reçue de Dieu. Tranquillité pastorale du Christ lui-même : quand vous priez, ne soyez pas comme ceux qui se donnet en spectacle… et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme ceux qui se donnent en spectacle… ton Père voit ce que tu fais en secret, il te le revaudra. Dialogue du seul fait que je prie, me tiens silencieux, me convertit d’intention et d’acte, qu’au moins je demande la grâce de le commencer, de le vouloir… Le grésil est apparu avec sa couleur, le ciel s’affirme avec la sienne, le blanc au sol, les traces sans contour mais nettement roses en lente draperie, un oiseau solitaire sur celui des deux vieux arbres qui a survécu il y a douze ans. Le jour s’apprête, la journée va débuter, crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit. Amen.


[1] - Joël II 12 à 18 ; psaume LI ; 2ème lettre de Paul aux Corinthiens V 20 à VI 2 ; évangile selon saint Matthieu VI 1 à 18 passim

[2] - Appel à la clémence, au pardon, regrets sincères des mauvaises actions accomplies, conscience aigüe du mal ; c’est cela que David, sur l’intervention énergique de Nathan le prophète, veut nous enseigner dans ce psaume, après avoir vécu l’aventure coupable avec Bat-Chéva’ (II Samuel 11). Selon le Malbim (Méïr Loeb ben Yeh’iel Mikhaëm, 1809-1879, exégète polonais réputé), le psaume tout entier doit être compris comme une longue supplique dans laquelle David demande à Dieu de lui pardonner cette faute grave. Ainsi, le veerset 7 voudrait dire : puisque j’ai été « enfanté dans l’iniquité », ma nature humaine veut que je sois imparfait ; ma raison est prisonnière de mon corps matériel ; ma faute n’est qu’une conséquence de cette condition humaine. Si « ma mère s’est enflammée pour le concevoir », je ne saurais être totalement responsable de ma passion puisque c’est dans la passion que j’ai été conçu. En fait, ce verset a été interprété très diversement, par les exégètes autorisés. Citons seulement Abrahal Ibn Ezra (1089-1164, poète, exégète, grammairien, philosophe… né à Tudèle en Espagne, célèbre surtout par son commentaire critique de la Bible), qui voit une allusion au premier homme qui n’a été doté de la sexualité qu’après avoir mangé du fruit défendu. Quoi qu’il en soit, David veut apprendre à chacun de nous que quelle que soit notre faute, il nous est possible d’en obtenir le pardon, pour peu que notre repentir soit sincère, que nous ayons vraiment le cœur brisé et que nous mettions notre confiance en Dieu. A ce sujet, ce psaume met en rapport le repentir avec la prière et les sacrifices ; si ces derniers permettent d’obtenir le pardon de ses fautes, le meilleur sacrifice sera toujours la contrition et « l’esprit brisé », accmpagnés de la prière : « ouvre mes lèvres et la bouche dira ta louange ». Est-ce à dire que les sacrifices doivent être défiitivement bannis ? Certainement pas ; en contrepoint du verset 18, « tu ne veux ni sacrifice, ni offrande, tu n’agrées pas d’holocauste »,, les deux derniers versets du psaume affirment avec force qu’uen fois Jérusalem reconstruite, »tu accepteras les sacrifices de justuice » qui sont l’expression deune conduite irréprochable. Le sacrifice expiatoire ne sera plus nécessaire ; il n’y aura plus que des sacrifices de remerciements et de louanges. Ce psaume est lu le matin de Kippour dans les psouqué dézimra, et dans la aprière du soir que l’on récite avant de se coucher. - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – Nos frères juifs excedllent à nous faire comprendre ce qu’est le péché et ce qu’est la responsabilité. C’est du moins une voie. Elle est curieusement exonérante en grande partie, le péché originel n’est pas un poids, mais une excuse… curieusement aussi, pour le chrétien, la femme en tant que mère, est davantage responsable (elle transmet le péché, elle le commet même pour concevoir…) que l’homme qu’elle a mis au monde. Tel que je lis l’adultère de David, la femme au plus s’est laissée faire : c’était le roi, mais ce n’est pas elle qui s’est exposée et donnée spontanement sauf à supposer qu’elle se soit exhibée en se baignant en contre-bas des balcons royaux. Le texte donne au contraire toute la responsabilité à David, adultère et assassin. Peut-être les deux manières de voir et comprendre le péché – celle des Juifs et celle des chrétiens – doivent se combiner et sont alors, ensemble, éclairante. Notre nature et notre initiative ou notre faiblesse pécheresses. Y réfléchir en ce temps commencé de carême.

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