vendredi 10 février 2012

qu'il aille et suive ses vues ! - textes du jour

Vendredi 10 Février 2012



Prier… Ouvre-toi. » Ses oreilles s‘ouvrirent, ausstitôt sa langue se délia, et il parlait correctement. [1] L’exposé des miracles dans les évangiles est toujours sobre parce qu’il est factuel. Il est ici encadré par le mouvement de la foule et par le retour du miraculé à la foule. Jésus, acteur principal pourtant, semble totalement mené par la demande des miséreux, par la nôtre. On lui amène un sour-muet, et on le prie de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreeilles, et, prenant de la salive, lui toucha la langue. … Alors Jésus leur recommanda de n’en rien dire à personne ; mais plus il le leur défendait, plus ils le proclamaient. Du silence à l’acclamation… ce n’est pas étonnant. Détail ? les compagnons du sourd-muet ont leur idée sur la manière dont Jésus doit procéder. Celui-ci les détrompe, car il s’implique totalement mais dans un tête-à-tête intime et physique avec le pauvre homme. La première lecture, dramatique accomplissement des prophéties faites à Salomon, a apparemment peu à voir, sinon que le péché du grand roi divise son peuple tandis que le Christ rendant à l’handicapé l’ensemble de ses sens, le réunifie, le rend totalement à lui-même et aux autres. Ah ! si mon peuple m’écoutait, Israël, s’il allait sur mes chemins ! … Israël n’a pas voulu de moi. Je l’ai livré à son cœur endurci : qu’il aille et suive ses vues ! [2] La Bible, chant et aventure d’amour, l’homme menant à Dieu, Dieu menant à l’homme, l’attention amoureuse (l’attention d’amour, la prévenance) étant le plus fort de notre ressemblance au Créateur… mais la Bible aussi, parfois redite avec quelle acuité ! de notre actualité la plus politque ou sociale…



[1] - 1er Rois XI 29 à 32 & XII 19 ; psaume LXXXI ; évangile selon saint Marc VII 31 à 37

[2] - Ce psaume marque le 5ème jour de la semaine car il constitue, dans son deuxième verset, une louange à Dieu, créateur en ce jour des espèces animales et végétales dans leurs innombrables diversités. Il est encore connu pour être chanté à Roch hachana en raison des multiples mentions du chofar et parce que, selon le midrach, Joseph sortit de prison le jour de Roch hachana. Il est remarquable que ce psaume rappelle le principal fondamental du Judaïsme : « Je suis l’Eternel ton Dieu qui t’ai fait sortir d’Egypte », accompagné de son corollaire : l’interdiction de l’idolâtrie. C’est en fonction de ce principe que le peuple d’Israël doit se conduire, lui qui en est le dépositaire. Il ne doit pas faillir sous peine de sévères châtiments. En revanche, son obéissance à la voix de Dieu lui vaudra l’anéantissement de ses ennemis et le bonheur parfait.Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – Thomas d’Aquin avait raison de considérer les psaumes comme la meilleure base d’enseignement, et c’est par son propre commentaire que sans doute le chrétien apprend le plus sur sa relation à Dieu. Commenté par notre rabbin, ce psaume nous caractérise, de l’intérieur du daïsme, ce qu’est cette religion, elle nous est jumelle car sa pétition est le Dieu maître du temps et de l’histoire. Le chrétien gagne à s’en convaincre, trop habitué au point de les éluder aux sacrements et aux formes de présence intime, au cœur de l’histoire chacun, du Dieu vivant, le Christ. Les disputes théologiques avec nos frères juifs sont donc secondaires, la personne même du Christ, sa divinité, son humanité ne nous opposent qu’en chemin. Je préfère considérer le partage du chemin, notre cheminement plutôt que la discussion qui nous occuperait et que Dieu seul clora, comme naguère Jésus rejoignant les deux disciples sur la route de Jérusalem – les Juifs - à Emmaüs, probablement symbolique aussi, mais de qui et de quoi…


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