jeudi 8 mars 2012

un grand abîme - textes du jour

Jeudi 8 Mars 2012


Prier cependant … Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau, qui donne du fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ; tout ce qu’il entreprend réussira, tel n’est pas le sort des méchants. Ils sont comme la paille, balayée par le vent [1] ; la justice distributive, les parcours au mérite, l’optimisme de mon engfance et de ma jeunesse était cela, non que je me croyais supérieur. D’une certaine, manière je pensais qu’il y avait place pour tout le monde et que personne n’était si noir ni si nul que le monde et la suite rejetteraient qui que ce soit. L’expérience de la vie est contraire à cet exorde du psautier, et pourtant mon espérance n’a pas fléchi, elle est placée autrement, en Dieu et non plus dans la société par elle-même. C’est celle-ci qu’il fayt reprendre, apaiser, conduire, ensemencer. Chacun de nous peut donner à l’ensemble cette fécondité, j’en suis sûr. Le Seigneur connaît le chemin des justes, mais le chemin des méchants se perdra. La parabole du riche, anonyme (c’est sa plus grande punition…) et de Lazare, le pauvre, homonyme du miraculé de Béthanie, est connue, célèbre [2]. Je la relis. Le pauvre, comme le prodigue aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais c’étaient plutôt les chiens qui venaient lécher ses plaies. Comparaison que prend la Cananéenne, les miettes, mise en scène aussi des chiens. Discours-réponse d’Abraham simpliste : et toi, c’est ton tour de souffrir. Une séparation infranchissable, pas de jugement, que le fait. Sévérité : ils ont Moïse et les prophètes, qu’ils les écoutent. C’est Jésus qui parle et qui annonce sa propre mort, sa résurrection et d’une certaine manière leur inanité : quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts, ils ne seront pas convaincus. Dyptique limpide répondant aux deux situations de la parabole : maudit soit l’homme qui met sa confiance dans un mortel, qui s’appuie sur un être de chair, tandis que son cœur se détourne du Seigneur… Béni soit l’homme qui met sa confiance dans le Seigneur, dont le Seigneur est l’espoir. Situations figées ici-bas et dans l’au-delà, selon la parabole, système des relations, de la relation à Dieu, selon Jérémie. Le cœur de l’homme est compliqué et malade ! Qui peut le connaître ? Moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs et qui scrute les reins, afin de rendre à chacun selon ses actes, selon les fruits qu’il porte. Je prie « à côté »… pour la miséricorde. Pas pour la rétribution, le jugement, la séparation, le dur manichéisme.


[1] - Une seule idée maîtresse, dans ce premier psaume : la définition du juste et celle de l‘impie. Non pas au plan du comportement mais du destin de chacun d’eux et de la fin qui les attend. Le juste, c’est-à-dire celuyi qui fréquente les cercles de Tora et évite la compagnie des « moqueuers », se maintiendra dans la fraucheur de la vie, fructueux et auréolé d’un succès permanent. Tandis que l’impie, chassé comme un fétu de paille, ne résstera pas au jugement divin. Car c’est Dieu qui commande le destin des hommes, contrairement à ce que prétendent ses ennemis. Avec cette idée, ce psaume donne le ton à tout le psautier,d’où il ressprt que le juste est toujours récompensé et l’impîe châtié. Et si l’homme veut être entendu de Dieu dans ses prières, il lui faut au préamable s’éloigner du mal et des méchants puis s’adonner entièrement à la méditation de la Tora. Signalons que selon le Talmud Bérakhot (9b), ce psaume et le suivant n’en font qu’un et qu’avec les trois suivants, il est lu le soir de Kippour après l’office de ‘arbit. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

[2] - Jérémie XVII 5 à 10 ; psaume I ; évangile selon saint Luc XVI 19 à 31

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