mercredi 7 mars 2012

pendant la route, il leur dit - textes du jour

Mercredi 7 Mars 2012


Prier… [1] Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux chefs des prêtrees et aux scribes, ils le condamneront à mort et le livreront aux païens pour qu’ils se moquent de lui, le flagellent et le crucifient, et, le troisième jour, il ressuscitera. Le prophète le plus précis sur le Christ, est évidemment Jésus. Un Jésus sachant toute sa vie humaine comment celle-ci finira, atrocement. Il en entretient jusqu’à l’obsession ses disciples, sans pour autant les troubler autrement qu’en de courtes réactions. Ils sont occupés à leurs propres perspectives, les mêmes que les nôtres (ni plus ni moins en campagne électorale, avoir choisi le bon cheval, quelle place en recevrai-je ?). Voilà mes fils : ordonne qu’ils siègent, l’un à ta droite, l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. (Le seul assuré, de son vivant, d’une bonne place dans ledit Royaume, sera le compagnon de supplice de Jésus en croix…). Les dix autres avaient entendu et s’indignèrent contre les deux frères, pourtant ce ne sont pas les moindres des Apôtres, la transfiguration et le jardin des Oliviers ont été ou seront leurs places. Jean sera au pied de la croix après avoir suivi, par des relations que ne semblait pas avoir son aîné, tout le procès. Le Christ cependant a l’occasion par ces fausses routes et impasses où s’obstinent de marcher les siens, de donner le sens de sa passion et de sa résurrection : le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. … Ils ont creusé une fosse pour me perdre. Souviens-toi que je me suis tenu en ta présence pour te parler en leur faveur, pour détourner d’eux ta colère. … Moi, je suis sûr de toi, Seigneur, je dis : « Tu es mon Dieu ! »… Tu m’arraches au filet qu’ils m’ont tendu : oui, c’est toi mon abri. En tes mains, je remets mon esprit ; tu me rachètes, Seigneur, Dieu de vérité. [2] Prier de toute ma confiance, de toute ma foi pour celles et ceux que j'aime, qui m'aiment, pour notre pays, pour ceux qui le dirigent ou le dirigeront quels qu'ils soient, pour toute autorité morale ou physique pour qu'enfin... de par le monde... tant de souffrances, d'absurdités, d'injustice... tandis que la nuit dure encore.


[1] - Jérémie XVIII 18 à 20 ; psaume XXXI ; évangile selon saint Matthieu XX 17 à 28

[2] - Ce psaume décrit la souffrance d’un homme aux prises avec la solitude, abandonné de ses proches et de ses amis, cible de toutes les agressions, dont toute la vie est faite d’angoisses et de soupirs ; il devient un objet de risée pour tous ceux qui le rencontrent ; il est pour ainsi dire « oublié comme un mort », « un objet perdu » dont nul ne se soucie plus. Alors il implore Dieu de ne pas le livrer à ses ennemis ; il lui confie « ses instants » car il sait qu’il « rendra muettes ces lèvres mensongères » qui médisent du juste avec orgueil et mépris. Sa prière peut être celle de n’importe quel individu dans une situation à peu près semblable, ou émaner du peuple d’Israël tout entier. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

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