vendredi 2 mars 2012

plus qu'un veilleur ne guette l'aurore - textes du jour

Vendredi 2 Mars 2012


Prier…[1] la restauration de toute société commence par les relations interpersonnelles, tout homme qui se met en colère contre son frère…si quelqu’un insulte son frère… si quelqu’unmaudit son frère… si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi… accorde-toi vite avec ton adversaire pendant que tu es en chemin… des relations qui sont des dialogues. Il n’est pas question de hiérarchie, clé de nos propres sociétés, ni de bien commun, construction d’Augustin et de Thomas d’Aquin, mais uniquement fortement de notre relation avec nos proches, avec tous. Ce n’est pas crainte de rétorsion ou débordement d’affectivité, c’est justice et conditionnalité du Royaume des cieux. Et c’est, à longueur de nos vies et jusqu’à notre ultime instant de ce côté-ci de l’existence humaine, que tout continue de se jouer : si le juste se détourne de sa justice, se pervertit et meurt dans cet état, c’est à cause de sa perversité qu’il mourra. Mais si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Parce qu’il a ouvert les yeux, parce qu’il s’est détourné de ses fautes, il ne mourra pas, il vivra. Conclusion de tout pécheur, et du psalmiste : si tu retiens les fautes, Seigneur, Seigneur, qui donc subsistera ? [2]

[1] - Ezéchiel XVIII 21 à 28 ; psaume CXXX ; évangile selon saint Matthieu V 20 à 26

[2] - « Des profondeurs ». Le psalmiste lasse intentionnellement dans le vague « ces profondeurs ». Cette expression convient à la fois aux victimes de l’oppression physique et aux êtres qui se sont dégradés par les fautes commises. Elle convient aussi à ceux qui sont dans la nuit de l’exil ; en bref, tous ceux qui souffrent, d’une manière ou d’une autre, matériellement, physiquement, moralement. Alors, le remède réside dans la prière et dans le miracle du pardon que seul Dieu peut opérer et sans lequel nul homme ne pourrait survivre. L’âme est tendue vers Dieu, non pas isolée, mais en compagnie des chomrim laboqér = « sentinelles du matin », ceux qui se lèvent tôt pour accomplir leurs devoirs à l’égard de Dieu, ceux qui guettent le salut avcec la même impatience que ceux qui guettent le lever du jour après une longue nuit de souffrance où ils sont descendus dans les profondeurs de l’abîme. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. – La théologie du péché, et plus encore celle du pardon ont progressivement été perdues par les catholiques au moins en France. Nos frères juifs prolongent exactement ces dialogfues difficiles du Christ avec les pharisiens de toutes époques. Le pardon , la remise des péchés, la régénérescence d’un être, d’une âme sont un miracle et Dieu seul en est capable.

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