samedi 24 mars 2012

puis ils rentrèrent chacun chez soi - textes du jour

Samedi 24 Mars 2012


Prier… [1] ces trois énigmes dont le thème revient fréquemment dans les évangiles (ou dans un seul des quatre ? et serait-ce le même ? à vérifier…) : le grand Prophète qu’attendent les Juifs, annonciateur ou pas du Messie, Jésus répondant par l’assimilation à Elie ou à Jean Baptiste, lui-même un nouvel Elie ou un Elie revenu… le Fils de l’homme, appellation que se donne Jésus, ne se disant Fils de Dieu qu’implicitement ou par référence au Père qui est d’abord son Père, appellation qui n’est pas le fils d’homme de Daniel : est-ce réduit par l’exégèse, les traductions… et les frères et sœurs du Christ : la réponse de l’Eglise étant le mode oriental d’appellation tandis que le dogme ? ou les prières usuelles insistent : Marie, toujours vierge… Mes questions, ces questions restent très secondaires, la personne du Christ est première, décisive. Elle pose plus question à ses contemporains qu’à nous, parce que ceux-ci attendent, attendaient… alors que nous… un peuple formé par l’Histoire, par ses prophètes. Jésus frappe par ses miracles qui divisent les témoins entre tenants du rite et gens de bon sens. Dans le texte d’aujourd’hui, c’est sa parole qui fait problème… Dans la foule, on avait entendu ses paroles, et les gens disaient : « C’est vraiment lui le grand Prophète ! ». D’autres disaient : « C’est lui le Messie ! ». mais d’autres encore demandaient… c’est ainsi que la foule se divisa à son sujet… « Jamais un homme n’a parlé comme cet homme ! »… Parce qu’elle est interne, au lieu de s’adresser directement à Dieu, à Jésus, la discussion ne révèle que tout autre chose, et nullement son objet initial. La hiérarchie du temps n’a de référence qu’elle-même et elle est loin du peuple : Parmi les chefs du peuple et les pharisiens, y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ? Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits ! La querelle aboutit même au tribalisme : alors toi aussi, tu es de Galilée ? Cherche bien, et tu verras que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! Façon sommaire de réduire une contradiction puisque précisément un des pharisiens les plus notoires croit en cet homme, ce qui pourrait valoir caution pour la foule. Mais Nicodème ne dit rien en public, il est disciple en secret, son entretien avec le Christ est de nuit… Discussions et mouvements de foule qui n’empêchent pas le compte à rebours : moi, j’étais comme un agneau docile qu’on emmène à l’abattoir, et je ne savais pas ce qu’ils préparaient contre moi. … On me poursuit : sauve-moi, délivre-moi ! Sinon ils vont m’égorger, tous ces fauves, me déchirer, sans que personne me délivre. [2] Enjeu spirituel et théologique, notre Rédemption, mais faits historiques : une contestation de l’ordre religieux établi entraînant mort d’homme. La chute du texte : puis ils rentrèrent chacun chez soi, est saisissante. Le Christ ne sera aux mains des hommes qu’à l’heure voulue de Dieu, et nullement par notre organisation et selon notre délibération. Le cherchant, L’aimant autant que nous le pouvons, tels que nous sommes, ou L’ignorant, Le persécutant, Le détestant, nous ne mettons pas la main sur Dieu, pas même sur son Fils pourtant fait homme : Marie-Madeleine après la Résurrection ou la cohorte arrivant au jardin des Oliviers, l’amoureuse ou les bourreaux ne le peuvent.


[1] - Jérémie XI 18 à 20 ; psaume VII ; évangile selon saint Jean VII 40 à 53

[2] - Un double mystère enveloppe le premier verset de ce psaume : le mot … et ce Khouch ben Yémini. D’après le Metsodat David, le roi David aurait écrit ce psaume en souvenir de la « la faute » (…) de lèse majesté commise contre Saül, en lui déchirant le pan de son manteau (1 Samuel. 24) ; car ce roi, de la tribu de Benjamin, avait reçu le surnom de Kouch depuis que son comportement était devenue aussi étrange que la couleur noire d’un Ethiopien. Même si dans le corps du psaume, rien ou presque, ne rappelle cet événement, cette hypothèse a l’avantage de nous fournir une explication à peu près plausible. Trahi par ses propres amis qui l’accusent d’avoir du sang sur les mains (verset 4), David réclame justice (versets 7 et 9) pour le blanchir de cette accusation et pour anéantir ses ennemis venus de ses rangs. Il en appelle à celui qui « sonde les cœurs et les reins » (verset 10). Il est cfertain d’être exaucé et qu’il verra ses ennemis pris à leur propre piège, tomber dans la fosse qu’ils avaient eux-mêmes creusée (vesrsets 16 et 17). Ainsi, notre psaume est imprégné de l’idée de la justice divine qui triomphe de l’hypocrisie et de la trahison. « Je veux louer l’Eternel pour sa justice » (verset 18). Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

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