vendredi 9 mars 2012

ils ne pouvaient plus luire que des paroles hostiles - textes du jour

... ces moments où le rite et ceux qui y participent, quelques-uns trop ostentatoirement pieux, semblent dérisoires. Dieu caché ? mais en nous, en nous tous. Nous nous le cachons, les uns aux autres, mais surtout à nous-mêmes. Ambiance : la décapilotade du pays, le chaut faux des dirigeants (cf. la « solution » grecque) et la comédie de boulevard de candidats récitant et bougeant hors contexte. Prier ainsi et à partir tout cela, vécu, entrevu, espéré. Compagnie immense de tous ceux qui n’en peuvent mais… [1] Or, les textes proposés pour aujourd’hui inversent nos propositions, c’est Dieu qui est demandeur : quand arriva le moment de la bendange, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de la vigne… de nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers… finalement, il leur envoya son fils, en se disant : « Ils respecteront mon fils »… Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Joseph échappe de peu au même sort. Ils le vendirent pour vingt pièces d’argent aux Ismaélites et ceux-ci l’emmenèrent en Egypte. Ismaël, lui aussi fils d’Abraham et même chronologiquement avant Isaac et la descendance de celui-ci. Les vingt pièces, les trente deniers. Le produit de la vendange, l’argent, mais il y a plus : Joseph est supprimé par jalousie, le fils du propriétaire est tué parce qu’il est l’héritier.Dieu caché, parce que nous ne sommes pas, je ne suis pas dans sa logique, et celle-ci commence par mon abandon à ce qu’Il m’adresse, me suggère, me donne. Résultat non recherché évidemment par les frères de Joseph, mais résultat quand même et immensément providentiel : il fait de lui le chef de sa maison, le maître de tous ses biens. [2] Ce don dans l’Ancien Testament, l’interprétation des rêves. Parce qu’il est LE signe par excellence, le Christ ne recourt jamais à ce procédé et d’ailleurs il n’est jamais questionné comme le furent ses prophètes interrogé par les souverains étrangers. Il parle directement et il appelle à raisonner selon des faits immédiats, notoires, les paraboles ne sont qu’une voie de son instruction, et elles aboutissent presque tout autre à traiter d’autre chose que ce qu’elles semblaient avoir à présenter. Celle des vignerons n’est pas une histoire de justice et de châtiment, elle est la prophétie d’une substitution dans l’accomplissement de la promesse : le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à un peuple qui lui fera produire son fruit.



[1] - Genèse XXXVII 3 à 28 ; psaume CIV ; évangile selon saint Matthieu XXI 33 à 46

[2] - Ce texte pourrait être classé parmi les psaumes historiques ; et il faudrait même considérer dles six premiers versets comme une introduction à ce remarquable raccourci de l’histoire dIrsaël ; car is invitent le lecteur à louer Dieu et à « publier ses hauts-faits et ses prodiges auprès des nations », étant entendu que l’histoire d’Israëk n’est rien d’autre qu’une succession de moracles. En outre, cette histoire remonte à « Abraham son serviteur, aux fils de Jacob, ses élus », auxquels il avait promis de donner la terre de Cananan en héritage. Et on sait par tradition que ce serment a été renouvelé auprès de chacun des trois patriarches. Les versets 1 à 15, ont été repris dans la liturgue de tous les matins en guise de préambule aux pessouqé dézimra. Ils se retrouvent dans le livre des Chroniques, chapitre 16, avec quelques variantes. Le psalmiste suit la chronologie de la Genèse. A la suite d’une famine, Joseph, vendu comme esclave en Egypte, een devient le maître. Jacob et sa famille descendent en Egypte où ils se transforment en peuple nombreux et puissant. Aoprès une dure servitude, Moïse et Aaron sont envoyés par Dieu pour provoquer les dix plaies et délivrer le peuple. Le séjour dans le désert est marqué par les colonnes de nuées et de feu protectrices, oar l’épisode des cailles, la manne et l’eau du rocher. Israël rentre dans la terre promise avec pour mission d’observer les commandements de la Tora. Et le psaume se termine comme il avait commencé : Halélouya ! Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

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