samedi 10 mars 2012

tu accordes ta fidélité... l'amour que tu as juré à nos pères - textes du jour

Samedi 10 Mars 2012



Prier… [1] la parabole du fils prodigue. Elle est dite à table, et pour un auditoire très partagé à propos du Christ. Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient conbtre lui : » Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et il mange avec eux ». Société apparemment simple. La caste des intouchables que seraient les collecteurs d’impôt et en fait les collaborateurs de l’occupant romain (sociologie et rôle à préciser car le fisc n’est jamais très populaire mais de là à ce que ses agents constituent une classe à part, honnie, il y a quelque chose qui ne resssort pas des textes qui pourtant ressassent cette assimilation : publicain=pécheur). Les pécheurs, que sont-ils, la femme adultère, la mauvaise vie, mais les assassins, les voleurs, les prévaricateurs ne sont pas présentés dans l’évangile sauf les publicains ! sauf les co-suppliciés du Christ et aussi Barabbas au moment où le sort humain du Christ se décide. Présentation simpliste de ceux qu’abominent les saintes gens, celles-ci étant soient d’une pratique religieuse, soit des savants et théologiens. Là encore, c’est simpliste, dans les deux, la morale individuelle, les manquements sont supposés mais pas décrits. L’observance du sabbat, se laver les mains ou avoir une vaisselle propre sont le plus souvent le modèle objecté à Jésus dont les disciples transgressent les « commandements ». C’est dans cette rigidité intellectuelle et ces séparations sociologiques, acceptées et cultivées de part et d’autres, que Jésus attire tout le monde : détracteurs installés et demandeurs de salut. La parabole apporte un enseignement et des clivages tout différent. D’abord elle ne juge pas le comportement ni du père pour le louer, ni du fils réclamant une part d’héritage, ni de l’aîné jaloux et de mauvaise tête quand il apprend le retour de son cadet. Elle présente un type de relation purement affectif de la part du père et de l’aîné (censé s’être bien conduit) et purement intéressé de la part du cadet. C’est pour l’itinéraire de ce dernier, façonné par les événements, par les conséquences de sa conduite, qui nous est donné comme l’assurance de notre propre rédemption : il réfléchit… je vais retourner chez mon père et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Prends-moi comme l’un de tes ouvriers. Conscience du péché et envers qui, cela nous appartient, mais la place qui s’ensuit, de notre naissance à notre mort, il n’appartient qu’à Dieu de nous la désigner. Elle est la plus belle, inespérée, illogique. Son père l’aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit… mais le père dit à ses domestiques… Jésus élève la parabole jusqu’à la réalité spirituelle : mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Mais conclut dans le registre familial et intimiste par lequel il avait commencé. Les réactions de l’auditoire ne sont pas données. Le texte fait partie d’un ensemble de paraboles, la drachme et la brebis perdues, le riche et Lazare et d’un enseignement prenant à partie les pharisiens. En regard, le prophète Michée, l’appliquant au peuple entier, souligne cette miséricorde divine face au péché. Y a-t-il un dieu comme toi ? Tu enlèves le péché, tu pardonnes sa révolte au reste de ton peuple, tu ne t’obstines pas dans ta colère, mais tu prends plaisir à faire grâce. De nouveau, tu nous montres ta tendresse, tu triomphes de nos péchés, tu jettes toutes nos fautes au fond de la mer ! Redondance du psalmiste : il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ; il réclame ta vie à la tombe et te couronne d’amour et de tendresse. Il n’est pas pour toujours en procès, ne maintient pas sans fin ses reproches ; il n’agit pas envers nous selon nos fautes, ne nous rend pas selon nos offenses. [2] Ce qui fonde notre confiance, notre espérance, quel que soit le point de nos échecs, de mes échecs, de mes impasses et de mes craintes pour l’imédiat, le souci de celles dont je suis responsable.



[1] - Michée VII 14 à 20 ; psaume CIII ; évangile selon saint Luc XV 1 à 32

[2] - Ce psaume se veut tout entier lounages à Dieu, à la fois proche et lointain ; car ses bienfaits en faveur de l’homme sont nombreux : il pardonnne, guérit, délivre, rassasie, fait justice ; il est indulgent à son égard malgré son comportement forcément imparfait puisqu’il est le résultat de ses penchants naurels et surtout, malgré son insignifiance, face à l’infinie grandeur de Dieu. La phrase clé est constituée par le verset 13 : « Comme un père est clément à l’égard de ceux qui le craignent », Dieu, auteur de la création, est plein de clémence et d’amour ; les hommessont ses fils, expression la plus achevée de l’univers. L’infinie grandeur divine n’a d’égal que son infinie manusétude. De là, découle la notion de Providence. Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.


Aucun commentaire: