jeudi 5 avril 2012

comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait ? j'élèverai la coupe du salut - textes du jour

Jeudi Saint . 5 Avril 2012


Prier… dans ces grands jours, l’âme dans le mystère, en communion avec nos compagnons de recherche et de certitude : Juifs et Musulmans, avec tout homme qui s’arrête un instant et se pose la question d’amour, l’amour peut-il gagner ? réponse du croyant : oui ! c’est d’ailleurs pour cela et ainsi qu’il croit. Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois, il marquera pour vous le commencement de l’année… Cette nuit-là, je traverserai le pays d’Egypte[1] Le texte relate un événement terrible. Massacre des saints innocents contemporains de la naissance du Christ, massacre des premiers nés des Egyptiens. Et les menus ne sont pas végétariens. Le signe de reconnaissance est du sang sur les linteaux de porte, comme si l’immolation et la consommation de l’agneau pascal étaient d’abord la disposition de sang pour se conformer au plan divin. De l’Egypte au Golgotha… la tabaski des musulmans, son sens ? le leur demander… à mes chers amis. Le lavement des pieds, tel que Jean est – je crois – seul à le relater, est en trois dimensions… une dimension sacrale, solennelle, le Christ est souverain, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est venu de Dieu et qu’il retourne à Dieu… une dimension dramatique, alors que le démon avait déjà inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, l’intention de le livrer… il savait bien qui allait le livrer … une dimension d’intense affectivité : les échanges entre Jésus et ses disciples. Jésus ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Le sens que donne le Christ à son geste est en revanche familier dans son enseignement, c’est également celui du Magnificat, l’inversion des hiérarchies courantes. Il est aussi la réaffirmation de la réalité décisive : vous m’appelez « Maître » et « Seigneur », et vous avez raison, car vraiment je le suis. C’est enfin dans ces circonstances – la Pâque juive (un mémorial… une fête de pèlerinage. C’est une loi perpétuelle : d’âge en âge, vous la fêterez) – que le Christ institue son propre mémorial. Paul, qui n’a pas été témoin oculaire, inaugure : je vous ai transmis ce que j’ai reçu de la tradition qui vient du Seigneur, et rapporte les gestes et paroles du Christ : Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi… Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. A la lettre, le symbole est aussi terrible que la nuit d’horreur en Egypte, mais dans le Nouveau Testament, toute promesse, enracinée dans le passé immémorial, est surtout accomplie, les liturgies qu’instaure Jésus sont notre éducation religieuse, ce qui est le propre de toute religion, révélée ou non, mais elles sont surtout l’ouverture d’un nouveau cycle de promesse et d’attente : nous y sommes encore aujourd’hui. Chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. Ainsi soit-il. – Semaine sainte que je vis d’une manière sans précédent, puisque je vais, par force, en manquer presque tous les offices… Inclination à davantage prier et vivre d’esprit ce qui se célèbre.

[1] - Exode XII1 à 14 ; psaume CXVI ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XI 23 à 26 ; évangile selon saint Jean XIII 1 à 15

Aucun commentaire: