dimanche 1 avril 2012

mais tu m'as répondu ! - textes du jour

Dimanche des Rameaux - 1er Avril 2012


Prier…multiples textes pour les processions et variantes liturgiques [1]. Il me semble que nous avons là le trésor central de la religion chrétienne, et ce qui la différencie des monothéismes révélées dont elle est parente : racine scripturaire commune avec le judaïsme et racine spirituelle commune avec celui-ci comme avec l’Islam. Plus que la différence, l’émergence et la novation sont ce personnage du Christ cristallisant les prophéties, cristallisant les contemporains, bouleversant le sens d’à peu près tout. Il accomplissait ainsi l’Ecriture. … Vous allez tous être exposés à tomber, car il est écrit… C’est fait l’heure est venue… Il faut que les Ecritures s’accomplissent… Le Fils de l’homme s’en va comme il est écrit à son sujet… En quoi faisant ? en suscitant la grande foule qui était venue pour la fête… il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur …Pâque., Jésus est constamment son propre prophète, d’abord pour les détails pratiques : allez au village qui est en face de vous. Dès l’entrée, vous y trouverez un petit âne attaché, que personne n’a encore monté… Allez à la ville ; vous y rencontrerez un homme portant une cruche d’eau. Suivez-le… mais surtout pour donner le sens des événements : je ne boirai plus du fruit de la vigne… Es-tu le roi des Juifs ? – C’est toi qui le dis… Le Christ ne présente plus comme dans l’ensemble de la foi chrétienne ou les récrits des évangiles jusqu’à celui de la Passion exclusivement, sa double nature humaine et divine, la première certaine pour ses contemporains, la seconde attestée mystérieusement mais nettement à des moments précis. Le Cghrist dans sa passion est à la fois l’homme bafoué, soufffrant, livré, physiquement détruit et moralement trahi, incompris, et il est roi. Mais un roi étonnant, mystérieux, dérangeant ne correspondant pas à nos conceptions ni à celles de ses contemporains. Voici ton roi, monté sur le petit d’une ânesse… Béni le règne qui vient, celui de notre Père David, hosanna au plus haut des cieux…. Quelques-uns se mirent à cracher sur lui, couvrirent son visage d’un voile, et le rouèrent de coups, en disant : « Fais le prophète ! ». Et les gardes lui donnèrent des gifles… Ils appellent toute la garde, ils lui mettent un manteau rouge et lui posent sur la tête une couronne d’é^pines qu’ils ont tressée. Puis sil se mirent à lui faire des révérences. « Salut, roi des Juifs ». Ils lui frappaient la tête avec un roseau, crachaient sur lui et s’agenouillaient pour lui rendre hommage. Quand il se furent bien moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau rouge, et lui remirent ses vêtements… L’inscription indiquant le motf de sa condamnation portait ses mots : « Le roi des Juifs ». Les trois foules, celle de l’entrée à Jérusalem qui devient celle du lynchage devant le prétoire, l’assemblée des chefs religieux et leurs gardes, les forces aux ordres du procurateur romain. Les deux attitudes fondamentales, la raillerie de ceux qui croient prendre au pied de la lettre la réputation jusques-là acquise d’un homme aux pouvoirs étonnants : fais le prophète ! … sauve-toi, toi-même et descends de la croix, et le cheminement de ces deux Romains, Pilate sur le seuil : il se rendait bien compte que c’était par jalousie que les chefs des prêtres l’avaient livré, et le cri du centurion, décisif : vraiment, cet homme était le Fils de Dieu ! L’itinéraire est inimitable, le Christ évidemment, mais tous les autres protagonistes tant le moment est unique, tout a un sens, chacun est pressé de donner toute sa vérité face à la réalité qui a forme d’accomplissement. Le dévoilement va venir ensuite, pour chacun de nous, de siècle en siècle, de civilissation en civilisation, itinéraires de peuples, d’églises, itinéraire de chacun, le mien en course déjà longue mais continue, grâce à Dieu, celui de celles et ceux que j’aime, celui de tous. Au regard de Dieu, tous ces chemins, tous ces parcours, toutes ces professions de foi, surtout celles des distraits et des agnostiques qui ne sont pas les moins croyants, se ressemblent. Il y a le nimbe des âmes nues, il y a le moment de toute vie : mais toi, Seigneur, ne soit pas loin : ô ma force, viens vite à mon aide. Mais tu m’as répondu !

[1] - entrée du Christ à Jérusalem selon Marc XI 1 à 10 & selon Jean XII 12 à 16 ; Isaïe L 4 à 7 ; psaume XXII ; Paul aux Philippiens II 6 à 11 ; passion du Christ selon saint Marc XV 1 à 39

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