vendredi 27 avril 2012

qui es-tu, Seigneur ? - textes du jour

Vendredi 27 Avril 2012

Prier… [1] Analogie des deux récits, la discussion sur le pain de vie, le Christ chair en nourriture, et la conversion de Saul devenu Paul sur la route de Damas. Dans les deux cas, aucune progressivité, nous passons de l’un à l’autre. Saul était toujours animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur… et, sans plus attendre, il proclamait Jésus dans les synagogues, affirmant qu’il est le Fils de Dieu. Cause de la crispation initiale : s’agissant du futur Paul, elle n’est pas dite, mais le dialogue avec Jésus lui apparaissant peut éclairer : Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? – Qui es-tu, Seigneur ? – Je suis Jésus, celui que tu persécutes. Ignorance du sens de ce que l’on fait ? Paul passe d’une appréhension des disciples, témoins du Christ, donc d’intermédiaires, à la personne en question : le Fils de Dieu. Jésus ne s’identifie pas comme tel, il entre dans la situation et le parcours de Paul : je suis celui que tu… Et c’est aussi une relation nouvelle, souveraineté aimante du Christ, disponibilité de son nouvel et décisif Apôtre : relève-toi et entre dans la vie : on te dira ce que dois faire. Il est recruté. Il ne donne ni avis, ni consentement, d’une certaine manière, il est en continuité avec lui-même. Son tempérament ardent se consacre aux véritables objectifs.  Qu’en est-il des Juifs venant d’écouter, non pas un déclinatoire d’identité, mais une révélation stupéfiante à laquelle l’Ancien Testament n’a pas explicitement préparé. La symbolique du pain et du vin, la chqir et le sang, puis la mémoire et la transusbtantation, décisive fonction sacramentelle de l’Eglise ne sont pas, sauf lacune de ma part, pressenties dans l’Ancien Testament : à chercher cependant, si peu que ce soit. Dans l’Ecriture, ce n’est pas l’explicite ou la répétition qui décident de notre foi, mais parfois un seul mot : la mise en relation du croyant, de la bonne volonté avec cette ouverture de chemin à Dieu importe bien davantage. Elle seule d’ailleurs, l’exégèse ne convertit pas et la puissance ou l’émotion littéraires ne nous disposent pas forcément. Comment cet homme-là peut-il nous donner sa chair à manger ? Jésus répond-il ? Dialogue aussi avec Nicodème, voire enfin celui de Marie répliquant à l’ange Gabriel. Comment ? Jésus ne répond pas, mais il dit les conséquences de la foi, il donne l’enjeu de croire, la réponse c’est nous qui l’avons, adhésion ou pas. Le sens n’est pas d’ordre logique, intellectuel, démonstratif. Il n’est pas l’exercice concluant d’une ou de plusieurs de nos facultés. Il est, comme sur la route de Damas, l’entrée en possession mutuelle de l’homme avec Dieu. Tel est le pain qui descend du ciel : il n’est pas comme celui que vos pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. … Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, le ressusciterai au dernier jour. … de même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mangera vivra par moi. Enseignement forcément de la Trinité, présente aussi dans la conversion de Saul : tu seras rempli de l’Esprit Saint. Le baptême et la résurrection ne font qu’un : tu vas retrouver la vue… je le ressusciterai. Conclusion du psalmiste : son amour envers nous s’est montré le plus fort. [2]


[1] - Actes des Apôtres IX 1 à 20 ; psaume CXVII ; évangile selon saint Jean VI 52 à 59

[2] - On peut s’étonner d’un psaume si court, le plus court du psautier. Certains exégètes pensent qu’il forme la conclusion du psaume précédent ou l’introduction au psaume suivant. Il constitue en effet une transition entre la première partie du halel qui commence et se tremine par halélouya, et la deuxième partie, composée de l’unique psaume 118. Le Redaqe(Rabbi David Qimhi 1160-1235, grammairien et exégète de Narbonne) explique la brièveteé de ce psaume : il nous transporte à l’époque messianique où toutes les nations reconnaîtront Dieu, sa vérité et son bienfait. Il n’y aura rien à ajouter ! Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

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