jeudi 3 mai 2012

et tu ne me connais pas, Philippe ! - textes du jour

Jeudi 3 Mai 2012

Prier…. calme, travail, malaise, élections, vie conjugale, parcours de notre fille… chaque personne, chaque chose souvent sans lien avec… alors la souffrance et la recherche de prière, de repère… le besoin, la nécessité du repos…  [1] Tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous me demandez quelque chose en invoquant mon nom, moi, je le ferai.  Je me sens tellement fatigué, parfois maintenant que m‘asseoir mentalement aux pieds du Christ me suffit. Débat sur l’efficacité de la prière. Un jeune moine a failli en perdre la foi et a préféré un sacerdoce en paroisse plutôt que la vie contemplative et recluse qu’il avait initialement choisie : la guérison tant demandée de sa mère et qu’il n’obtint pas, à vue humaine. Je sais mes prières naguère à côté. Hier soir, notre fille pleurant et réclamant une coccinelle, surnommée Paquerette, comme toutes celles qu’elle rencontre, capture et dépayse un moment, puis va replacer dans sa colonie d’origine, hier des fleurs bleues foisonnantes et minuscules. Désespoir, je veux Pâquerette, vous êtes de mauvais parents, vous ne savez pas ce que c’est que l’amour. Il n’y avait pas à relativiser ni à expliquer l’envol pas la mort ni la disparition, mais à écouter. Il eût fallu, en plus… consoler, je n’ai pas su, j’étais moi-même épuisé. Puis, quand même, le baiser, l’entourement, le pansement, une paix. Maintenant : le décousu du discours du Christ tel qu’il est rapporté, pas tant les phrases de liaison qui manqueraient que notre empathie, notre prière, Jésus nous prend tellement en confidence qu’il ne donne que les saillants, à nous de tout voir. Justement… puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez. – Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. – Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Cette douceur, cet enveloppement, cette amenée du croyant et de l’aimant par le Christ jusqu’à la totale vérité : la Trinité n’est pas un dogme, elle a d’ailleurs une profonde, évidente logique, elle est surtout pour chacun de nous un chemin vers l’indicible, vers le tâton d’une connaissance intuitive de Dieu, et cette connaissance seule nous rend l’espérance, c’est-à-dire l’équilibre. Il n’y a autrement qu’errance, folie ou égotisme insensé. C’est le Père qui demeure en moi et qui accomplit ses propres œuvres… je suis dans le Père, et le Père est en moi. L’ensemble attesté par l’historicité du Christ, et celle-ci ayant pour éclat et exceptionnalité la résurrection : je cous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu. Le Christ est mort pour nos péchés conformément aux Ecritures, et il a été mis au tombeau. Il est ressuscité le troisième jour conformément aux Ecritures, et il est apparu à Pierre, puis aux Douze ; ensuite il est apparu à plus de cinq cent frères à la fois – la plus part sont encore vivants, et quelques-uns sont morts – ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les Apôtres. Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l’avorton que je suis. … Sur toute la terre en paraît le message et la nouvelle, aux limites du monde. [2]


[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 1 à 8 ; psaume XIX ; évangile selon saint Jean XIV 6 à 14

[2] - La suite de psaumes ajoutés dans les pessouqé dézimra de chabbat commence avec le numéro 19. Admirablement construit au plan littéraire, il a servi de référence aux rédacteurs des bénédictions qui précèdent le chema’ Israël, du matin et du soir. On y retrouve l’hommage que les anges et tous les éléments de la création rendent à la grandeur divine, ainsi que le triptyque classique : création, révélation, rédemption, qui apparaît aussi dans de nombreux textes liturgiques. C’est précisément ce tryptique qui est mis en relief grâce à l’architecture de notre psaume. Dans la première partie (versets 2 à 7), l’univers tout entier chante la gloire di créateur ; le ciel, la terre, les astres, certes, mais aussi les jours et les nuits, en tant queentités de temps ; l’espace et le temps se confondent dans l’hommage rendu en silence au créateur de la lumière et de la chaleur nécessaires à la vie du monde. Mais Dieu a créé une autre lumière, autrement plus éclatante et plus flmaboyante que celle des astres : la lumière de la Tora. Le verset 9 nous dit que « la mitsva de l‘Eternel est lumineuse, elle éclaire les yeux ». La sagesse avec laquelle Dieu créa le monde est celle-là même qui présda à la révélation de la Tora . Les lois qui gouvernent la nature ont la même origine que celles qui conduisent l’homme sur le chemin de la droiture. C’est là le thème de la deuxième partie du psaume : versets 8 à 10, un joyau d’hramonie littéraire, comme pour dire que l’harmonie du cosmis se reflète dans une harmonie encore plus parfaite, celle de la Tora. Voyons comment : chacun de ces trois versets comprend deux hémistiches de cinq mots chacun, dont le premier désigne un aspect de la Tora, le deuxième le nom de Dieu et les trois derniers des qualificatifs. Nous avons ainsi, en apposition, les mots Tora = loi, ‘édout = témoignage, piqoudé = injonctions, mitsva = ordre, yr’at = craainte de, et michpeté = jugement. Rachii fait relarquer que le nom de Dieu marque à chaque fois le cinquième mot : allusion donc aux cinq Livres de la Tora. Tandis que le midrach (choh’ér tov) voit dans les six hémisstiches une référence aux six Traités de la Tora orale. La troisième partie du psaume est une prière dans laquelle le poète demande à Dieu de le protéger contre les transgressions de la Tora  qu »’il pourrait commettre, volontaurement ou involontaurement, brisant ainsi l’harmonie du monde et celle de la parole divine, source de salut. Le triptyque est ainsi complet : création, Tora, salut ! - Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit.

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