vendredi 29 juin 2012

et une lumière brilla dans la cellule - textes du jour

Vendredi 29 Juin 2012

Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise, et la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux [1]. Le comble de l’incarnation – déjà inimaginable humainement, impossible à projet philosophiquement, qui ne peut se penser que parce que cela a été un fait historique – est sans doute dans un second fait, fondateur humainement, mais par Dieu fait homme, et ce fait est l’Eglise. Que ce Royaume dont toute la prédication du Christ montre qu’il est proche et pourtant si difficile d’accès pour notre ensemble et pour chacun, nous est remis. Nous en sommes la porte, l’anticipation. L’autorité divine nous est donnée. Nous sommes le truchement du Christ, lui-même agent par excellence et en totalité de toute l’action et de tout le plan du Père. Les clés données à celui des apôtres qui semble le plus proche de nous : la peur, la lâcheté, l’impétuosité, l’affectivité, la spontanéité, le don de soi, les erreurs constantes d’interprétation, les traits et les cris de lumière manifestement inspirée et «labellisée » ainsi par le Christ. Et l’Eglise virtuelle, ainsi rencontrée hier quand ces destinataires de mon parcours de réveil à la joie et à la foi au lever du lit et à l’émergence de la tristesse qui chaque matin m’accueille, m’étreint aux premières minutes… deux destinataires si différents l’un de l’autre, mais décisifs dans ma vie et ma survie ces dernières années, qui me signifient qu’ils me lisaient et se sont aperçus qu’ils n’avaient plus de quoi me lire… leurs visages qui sans doute ne se mettront ensemble que dans mon affection et cette prière d’en ce moment, sont là avec leur sourire : ces sourires des portails de cathédrales, ce signe, la vie est là, lumière tant le soleil du levant et du couchant sont assurés, seuil des prières, suite des vies, œuvres. Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? Jésus s’éprouve autant qu’il éprouve ses disciples : a-t-il réussi ? savent-ils ? comprennent-ils ? sont-ils présents à ce parcours de Dieu dans l’humanité, sur cette terre-ci ? la réponse fuse, la bonne… Tu es le Messei, tu es le Fils du Dieu vivant. Pierre, à lui-même, à nous tous, a donné ainsi le « la », voilà ce qu’il nous reste à faire, dans nos vies, et si possible à transmettre, tout simplement. Pour Paul, ce fut clair et total : me voici déjà offert en sacrifice, le moment de mon départ est venu, je me suis bien battu, j’ai tenu jusqu’au bout de la course, je suis resté fidèle. Car l’évangélisation n’est pas notre texte, mais le témoignage de notre vie dont nous ne savons pas ce qu’elle signifie aux autres. Fassent Dieu et le ciel que mes chutes, tristesses, déprimes, imperfections, lacunes et surtout inconstance et inconsistance, mes addictions aux fauses espérances et aux objectifs contradictoires avec le fond de moi-même qui est certainement le dessein de Dieu sur moi, ne scandalisent pas et que quelques-unes de élancées servent ou atteignent, accompagnent quelqu’un, quelque chose… Je cherche le Seigneur, il me répond. Qui regarde vers lui respolendira, sans ombre ni trouble au visage. Ô ces visages d’hier, l’inconnue à peindre par PICASSO dans le métro, la jeune fille d’une beauté si intense et si neuve dans les couloirs puis l’ascenseur de cet hôpital, mes familiers rencontrés pour consultation ou selon la coincidence et la convcation du hasard. Ce qu’il lui arrivait grâce à l’ange, il ne se rendait pas compte que c’était vrai, il s’imaginait que c’était une vision. Réveiller mes aimées, leur visage, et le départ en mission, au travail, au témoignage, aux rencontres tout aujourd’hui. Que les pauvres m’entendent et soient en fête ! … Un pauvre crie : le Seigneur entend. Il le sauve de toutes ses angoisses. [2]  


[1] - Actes des Apôtres XII 1 à 11 ; psaume XXXIV ; 2ème lettre de Paul à Timothée IV 6 à 18 passim ; évangile selon saint Matthieu XVI 13 à 19

[2] - Mieux que n’importe quel commentaire, le midrach  suivant, tiré du choher tov, fait ressortir le sens profond de ce psaume : il est écrit dans l’Ecclésiaste (3.11) « il a fait tout, excellemment, en son temps « ; tout, signifie que tout ce que Dieu a fait est bien, comme le psalmiste le dit par ailleurs (psaume 104.24) « … Toutes les œuvres sont faites avec sagesse ». A ce propos, David dit à Dieu : quel profit peut tirer le monde de la folie : les fous sont objet de railleries ; cela te plaît-il ? Dieu lui répondit : tu cririques la folie ; et bien, viendra le moment où tu en auras besoin ! Quand David, poursuivi par Saül, se réfugia chez les Philistins, la famille de Goliat voulut le tuer. David implora Dieu qui lui demanda ce qu’il souhaitait. David lui dit : donne-moi de cette folie que tu as créée. Dieu lui rétorqua : ne l’avais-tu pas dénigrée ? Mais je vais quand même te l’accorder. David simula alors la folie ; il se mit à écrire sur les murs que le roi Akhich de Philistie lui devait de l’argent, ainsi que son épouse et sa fille. Ces dernières perdirent tout à coup la raison. Quand on emmena David auprès du roi pour le faire tuer, Akhich s’exclama : n’y a-t-il pas assez de fous dans mon palais pour que vous y ajoutiez celui-ci ? David fut alors « chassé et s’en alla » (verset 1) ; il composa alors ce poème alphabétique qui commence par « je veux bénir l’Eternel en tout instant » = pour tous les instants de sagesse et les instants de folie. Comme pour tous les psaumes, cette louange de Dieu reste malgré tout assez générale pour être prononcée par un individu ou par tout Israël après avoir échappé à un danger quelconque. Les mots-clés employés sont, à cet égard, on ne peut plus significatifs : « je recherche Dieu », « ceux qui recherchent Dieu », « il me délivre de toutes mes angoissses », « de tous leurs malheurs, il les délivre », etc… Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Ce que rapporte Claude Brahami, ajout de la tradition juive ou inspiration libre des livres sur David : ceux de Samuel et des Rois, si je ne me trompe… est étonnant d’adéquation à ce que notre époque, notre monde sont en train de vivre. Nous ne nous en tirerons pas logiquement, mais tout autrement…

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