jeudi 2 août 2012

alors il recommença, et il fit un autre vase qu'il jugea satisfaisant - textes du jour

Jeudi 2 Août 2012

Prier…. silence… les extravagances du possible et de l’imaginaire, au rebut, pas même en réserve d’attente… la merveille des pectackes humains et des histoires humaines… hier soir, au cinéma, le poème La Luna de Henrico CASAROSA (studios PIXAR)… la lune qui se décroche, la barque, les trois générations du masculin qui est alors universel, l’attente, l’arrivée au moment souhaité ou voulu : le lever d’une lune immense et proche, l’échelle dérisoire mais le corde magique pour le seul enfant, la lune jonchée d’étoiles, l’étoile nouvelle immense et fichée, l’escalade par l’enfant, l’effort des deux générations qui le précèdent et à qui il a tendu la corde, ancrée sur la lune, la terre qui n’est que mer et le port d’attache qui n’est que barque, l’étoile escaladée par l’enfant, que celui-ci fait éclater et cela jonche la lune. Chacun balaye et nettoie et ce qui s’enlève de dessus le sol est projeté partout en étoiles trouvant leur suspension, leur place, faisant plus que pluie et lumière faisant que tout est étoile et distinct… puis le film-même Rebelle… les trois petites filles avec moi, mes propres peurs par épousaille du récit, saisi comme je suis par les images. Les chevauchées, l’ourse maternel, les immenses scènes de ripailles et de luttes, des histoires de clé et d’escaliers comme pour Cendrillon, version moderne… les chateaux à travers le temps… la leçon sans doute pauvre sur la maîtrise du destin, mais plus riche sur la relation enfants/parents, et surtout fille/mère. Le dialogue muet entre l’ourse et la petite héroïne, rousse d’ailleurs comme l’est l’amie de notre fille. Marguerite troublée à pleurer par la parabole de sa relation (qu’elle croyait fautive) avec moi, selon L’âge de glace 4, la jeune mammouthe en désobéissant à son père pour rejoindre les ados. de la cascade provoque séparation et aussi fin du monde. Hier soir, à propos de mariage, mais ce n’est pas ce qui l’a occupée, c’est la mère imposant éducation et projet, la fille se révoltant, fuyant, causant la catastrophe puis tout se répare d’un sortilège au dénouement de l’enchantement pour la scène finale, fille et mère cavalcadant ensemble : forêt, ciel et surplomb conclusif…Raconte-moi une toute petite histoire, a-t-elle insisté pour la paix de son endormissement, j’ai récité pauvrement la voyante retrouvant le fils abandonné au berceau pour suivre un amant et le jeune client devenu le diseur de vie pour sa mère qu’il n’avait jamais connue. Et nous nous sommes tous trois endormis… L’histoire humaine, les récits des perdants et la reviviscence des exploits d’autrefois qui sont autres mais aussi réels, le soin que prend ma chère femme d’objets de cuisine et de repas qui étaient miens et qu’elle fait nôtres en les lavant, rangeant, habillant de brio, de lumière et de netteté, carafes, verreries, des choix et un consentement, apparemment matériel, à ce que j’ai apporté jusqu’à nos dates communes et qui venaient d’autres dates, d’autres générations, d’autres achats. L’âme aime, j’en suis sûr, s’exprimer par du concret, la caresse de la main sur la joue de l’aimée ou au secret de ce qui fait frémir, l’objet ou la fleur ou le moment qu’on dispose. Encore navons-nous pas exploré notre trio écoutant-recevant de la « grande musique ». Jusqu’à présent, la radio du bord et les « variétés » accompagnées par ma femme et notre fille… mais BEETHOVEN avec Glenn GOULD, ou HAENDEL ou … mais Edith a aimé CHOPIN puisqu’elle a aimé un de ses meilleurs interprètes, ses récits de celui-ci devant un jury de concours qu’il domina en identifiant un faux SCARLATTI… clavier, le mien me domine, le pianiste sait le rendre instrument. Tu es, Seigneur, le Très-Haur sur toute la terre, tu domines de haut tous les dieux [1]… heureux qui s’appuie sur le Dieu de Jacob, qui met son espoir dans le Seigneur son Dieu, lui qui a afit le ciel et la terre et la mer et tout ce qu’ils renferment ! Dieu reçu et référencé par notre histoire. Incomensurable et à portée de nos déchiffrements, récapitualtions et supplications, à portée de notre condition, de notre compréhension. Le Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui tire son trésor du neuf et de l’ancien, du passé, de l’immémorial tout autant que du présent, du mouvant. Le Royaume, c’est-à-dire la vie éternelle ne sont ni un lieu, ni un état pour nous et pour chacun, et tous. Il est une Personne, il est Dieu-même. Parabole du filet, l’exercice n’est clos que quand il est plein,  nul n’est ni ne sera exclu. Je le crois, je ne l’ajoute pas, je le comprends. Dieu qui divague ? quand Il nous regarde et qu’un instant (divin) Il nous reflète à son tour ? Parfois, je parke d’arracher, de renverser, de détruire une nation ou un royaume. Mais cetteb nationse détorune du mal que j’avais condamné ; alors je renonce au mal que j’avais décidé de lui faire. Parfois, je parle de bâtir et de planter une nation ou un royaume, mais ils font ce qui est mal à mes yeux, et ils n’écoutent pas ma voix, alors je renonce au bien que j’avais promis de leur faire. Ma chère femme me fait presque chaque joyr revivre ces paraboles du jardinier, du soin, du choix inquiet ou triomphant, heureux, ce qui pousse, ce qui vient, ce qui s’entretient, se taille ets e combine, un filet qu’on jette dans la mer… est-ce que je pourrais pas vous trauter comme fait ce potier ? Stage déjà et prochaines leçons cet automne pour Marguerite : de la poterie, elle a déjà modelé au tour deux coupes… attente et parabole du four, des cuissons successives, de l’émail : parcours, ce que font et vivent mes aimées me pénètre et me donne bien plus, infiniment plus que ce que je peux faire et vivre. Je veux louer le Seigneur tant que je vis, chanter mes hymnes pour mon Dieu tant que je dure. Restent les deux intercessions, le monde contemporain et mon avancée en âge me les imposent : la paix, la clémence en Syrie… une mort heureuse, pas trop difficile pour moi, ton serviteur encore aveugle et qui ne sais même pas se couler entièrement dans la recherche de Toi, Seigneur [2]. Silence…  leur souffle s’en va : ils retournent à la terre, et ce jour-là périssent leurs projets. Sois, Seigneur, Toi et celles, mes deux aimées, dont Tu m’a donné la responsabilité insigne, soit mon projet. Et que la lumière que Tu me donneras éclaire dès aujourd’hui celles et ceux qui liront ce que Tu me fais vivre avec Toi. Leur visage et leur souffle, à chacune, chacun, me sont présents par Toi. Leur effort sont à Toi, leur vie… Je descendis donc à la maison du potier, il était en train de travailler sur son tour. Le vase qu’il façonnait de sa main avec l’argile fut manqué. Alors il recommença et il fit un autre vase, qu’il jugea satisfaisant.  Prier, le tour de la vie, la main qui me fut donnée, le vase que j’ébauchais et qui fut manqué… un autre vase qu’il jugea satisfaisant, celui d’aujourd’hui et qui me plaît. Deo gratias. Dépendre est un bonheur. De structure et de sauvegarde pour vivre avec conséquence et fruit, pour tout simplement vivre selon la vie, que la responsabilité  d’autrui et de soi. Les interdits sont la vérité, la densité, le choix de la vie. Le travail alors est prière, surtout quand il est domestique, banal, pour autrui. Il y a dans la création, quand ce n’est pas celle seule de Dieu, de l’égoisme et du narcissisme. Le banal peut me sauver : jardinage et nettoyage, au lieu d’écrire… même si ce peut être parfois utile et projeté vers ce pays qu’il m’a été donné de suivre et aider, vers tel ou telle qui peut attendre ce que j’écris d’inspiration. Donner d’abord.


[1] - psaume XCVII

[2] - Jérémie XVIII 1 à 10 ; psaume CXLVI ; évangile selon saint Matthieu XIII 47 à 53

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