jeudi 23 août 2012

je vous donnerai un coeur de chair - textes du jour

Jeudi 23 Août 2012

                              Prier…[1] alors vous suivrez mes lois, vous observerez mes commandements et vous y serez fidèles. Evocation non d’une contrainte divine mais de l’accomplissement d’un souhait humain de protection, de stabilité intime, de sûreté du chemin. Avec pour résultat et « récompense », certitude, garantie : vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères. Vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. Anticipation ? prophétie ? non. Le fruit de Dieu, son œuvre en nous car au préalable : je verserai sur vous une eau pure et vous serez purifiés. De toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous pirifierai. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit : alors…  le repas de noces. Le roi entra pour voir les convives. Il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce, et lui dit : « Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ? ». L’autre garda le silence. Il va être exclu, pourtant l’invitation avait été universelle, de hasard faute que les invités originels se présentent. Faute de robe ou parce qu’il a gardé le silence, désespéré, coupable de quoi ? refusant le dialogue ? La parabole n’est pas facile à comprendre ou, si elle est littérale, à admettre. Certes, la multitude des hommes est appelée, mais les élus sont peu nombreux. Des siècles ont disserté et souffert sur la damnation et l’ignorance du bord où nous nous trouverons au jugement dernier, sur la relation entre la grâce, la liberté, la détermination par avance ou comment ? de notre destin propre. Paroxysme de la foi, évaluation d’une perfection atteinte au forceps, par excellence cultivée à la barre fixe ? Je n’en sais rien. Et qu’y puis-je ? qu’y pouvons-nous ? simplement, tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé. [2]


[1] - Ezéchiel XXXVI 23 à 28 ; psaume LI ; évangile selon saint Matthieu XXII 1 à 14

[2] - Appel à la clémence, au pardon, regrets sincères des mauvaises actions accomplies, conscience aigüe du mal ; c’est cela que David, sur l’intervention énergique de Nathan le prophète, veut nous enseigner dans ce psaume, après avoir vécu l’aventure coupable avec Bat-Chéva’ (II Samuel 11). Selon le Malbim (Méïr Loeb ben Yeh’iel Mikhaëm, 1809-1879, exégète polonais réputé), le psaume tout entier doit être compris comme une longue supplique dans laquelle David demande à Dieu de lui pardonner cette faute grave. Ainsi, le veerset 7 voudrait dire : puisque j’ai été « enfanté dans l’iniquité », ma nature humaine veut que je sois imparfait ; ma raison est prisonnière de mon corps matériel ; ma faute n’est qu’une conséquence de cette condition humaine. Si « ma mère s’est enflammée pour le concevoir », je ne saurais être totalement responsable de ma passion puisque c’est dans la passion que j’ai été conçu. En fait, ce verset a été interprété très diversement, par les exégètes autorisés. Citons seulement Abraham Ibn Ezra (1089-1164, poète, exégète, grammairien, philosophe… né à Tudèle en Espagne, célèbre surtout par son commentaire critique de la Bible), qui voit une allusion au premier homme qui n’a été doté de la sexualité qu’après avoir mangé du fruit défendu. Quoi qu’il en soit, David veut apprendre à chacun de nous que quelle que soit notre faute, il nous est possible d’en obtenir le pardon, pour peu que notre repentir soit sincère, que nous ayons vraiment le cœur brisé et que nous mettions notre confiance en Dieu. A ce sujet, ce psaume met en rapport le repentir avec la prière et les sacrifices ; si ces derniers permettent d’obtenir le pardon de ses fautes, le meilleur sacrifice sera toujours la contrition et « l’esprit brisé », accmpagnés de la prière : « ouvre mes lèvres et la bouche dira ta louange ». Est-ce à dire que les sacrifices doivent être défiitivement bannis ? Certainement pas ; en contrepoint du verset 18, « tu ne veux ni sacrifice, ni offrande, tu n’agrées pas d’holocauste », les deux derniers versets du psaume affirment avec force qu’une fois Jérusalem reconstruite, « tu accepteras les sacrifices de justice » qui sont l’expression d’une conduite irréprochable. Le sacrifice expiatoire ne sera plus nécessaire ; il n’y aura plus que des sacrifices de remerciements et de louanges. Ce psaume est lu le matin de Kippour dans les psouqué dézimra, et dans la aprière du soir que l’on récite avant de se coucher. - rabbin Claude Brahami, op. cit.


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