mercredi 15 août 2012

le roi sera séduit par ta beauté, il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui - Assomption de la Vierge Marie . textes du jour

Mercredi 15 Août 2012

                                Vie spirituelle, grandes fêtes et dogmes, vie… nous ne courons pas après la joie, la paix, des états d’âmes ou des situations psychologiques… contempler Dieu, sa majesté tels qu’ils sont donnés à nos sens d’âme, peut-être… mais compatir à l’homme, au prochain, recevoir de lui, partager avec lui en pleurs ou en exaltation, oui… nous courons après l’absolu en totalité ce qui veut dire l’aboutissement de tout et de tous, ce qui est plus que du ressenti, plus que du réussi, plus que du travaillé et de l’espéré, c’est tout simplement l’être que nous sommes ensemble et qu’il nous est promis d’être. Le mouvement de Marie n’est pas d’aller constater la vérité de ce que lui a dit l’ange en argumentde l’Annonciation, il est – puisqu’elle ne doute ni de l’exceptionnelle conception qui s’opère en elle, ni de l’état de sa cousine Elisabeth – de courir aider et accompagner cette dernière. C’est concret, c’est vrai, c’est utile, c’est humain. Prier comme elle le fait en route, mystérieuse jeune fille à l’itinéraire supposé du grand événement initial : voici que… à sa mort et à son assomption. Nous brodons beaucoup autour d’elle grâce aux notations évangéliques mais nous avons raison dans notre pieuse imagination : l’Apocalypse et tout l’Ancien Testament nous donnent la trame. Prier…[1] Le Magnificat nous appelle à une logique intense : constat d’un état de l’âme, raison de cet état, objectivité de cet état reconnu par tous les tiers, œuvre du Seigneur pour l’intéressée, extension universelle de cette œuvre, description de cette œuvre, ressort-même de cette œuvre. Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur (Marie, elle aussi, elle la première, est rachetée et nécessite d’être sauvée, elle est l’une de nous… condamnée au principe au péché, à l’insuffisance, à la mort naturelle… mais distinguée et particulièrement exemptée… elle ne dit pas d’ailleurs la raison initiale de sa joie qui est tout simplement qu’elle est enceinte, et du Fils de Dieu… l’événement et son annonce sont transcrits par elledu point de vue de Dieu : le salut, la rédemption sont en marche du fait de cette incarnation commencée). Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Son amour s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il dispers les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. (Les Béatitudes selon le Christ du « sermon sur la montagne » sont des promesses, des anicipations, des salutations, des constats mais pour Marie, c’est l’action-même de Dieu). Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour (toiute la culture et la posture psychologique des psaumes), de la promesse faite à nos pères (la foi des patriarches) en faveur d’Abraham et de sa race à jamais. A compter les mois, Elisabeth accouche avec l’aide de sa jeune cousine : enceinte de six mois à l’Annonciation, et Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle. Elle-même a beaucoup marché pendant la gestation du Sauveur. Le constat du Magnificat : tous les âges me diront bienheureuse, est fondé sur l’accueil d’Elisabeth : celle-ci et son fils in utero saluent à l’unisson Marie théotokos : tu es bénie entre toutes les femmes… l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Paul tire la conséquence pour nous : le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort… c’est lui en effet qui doit régner jusqu’au jour où il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis… ce que confirme par anticipation l’Apocalypse finale : voici maintenant le salut, la puissance et la royauté de notre Dieu et le pouvoir de son Christ ! … alors tout sera achevé, quand le Christ remettra son pouvoir royal à Dieu le Père, après avoir détruit toutes les puissances du mal. Et Marie en avait énuméré pour le quotidien de tout homme les multiples méfaits et agressions, éradiqués, palliés un à un par le Sauveur, Christ du Père. Amen. – Prévenance du psalmiste, de même inspiration prophétique que les rédacteurs du Cantique des cantiques. La Vierge Marie, entourée et magnifiée, est amenée, esscortée vers le Souverain, son amant, son sauveur, son roi [2] : nous joindre paisiblement au cortège, rajeunissement de chacune de nos vies, de l’humanité entière définitivement embellie, enfance native et heureuse.


[1] - Apocalypse de Jean XI 19 à XII 10 passim ; psaume XLV ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 20 à 27 ; évangile selon saint Luc I 39 à 56

[2] - Ce « chant d’amour », chir yédidout, mentionné au début de ce psaume, fait peut-être allusion au roi Salomon, appelé aussi Yédidyah, chéri de Dieu. Il se peut aussi que ce soit un chant d’amour en l’honneur du mariage du roi (David ?). On a aussi évoqué un hommage au Roi-Messie des temps futurs, hypothèse la plus vraisemblable si l’on tient compte du texte lui-même. Toujours est-il que le psalimiste s’érige en écrivain émérite : son cœur lui souffle et « sa langue est un scribe alerte ». Le résultat est un chef d’œuvre de composition littéraire. De nombreux termes ont été empruntés par l’auteur du  Bar-Yoh’aï, Rabbi Chim’on Labi : pour leur donnet un sens mystique. Décrit comme un guerrier héroïque d’une beauté incomparable, béni de Dieu, parfumé de myrrhe, d’aloès et de cassis, le Messie impose la vérité, la justice et la modestie, soumet les peuples à la loi divine. Il est possible que « la fille » qui doit devenir reeine désigne symboliquement le peuple d’Israël. Elle doit oublier « son père et sa mère », entendez son particularisme, car elle doit se consacrer à sa tâche de reine universelle parmi les nations. Le monde vivra alors dans une harmonie parfaite et « les peuples loueront le nom de Dieu de génération en génération ».  Rabbin Claude BRAHAMI, op. cit. Je suis frappé de ce que, consciemment ?, le religieux juif donne à appliquer ce texte au Christ et à la Vierge Marie. déjà médité  le lundi 21 Novembre 2011


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