lundi 6 août 2012

nous l'avons contemplé lui-même dans sa grandeur - textes du jour

Lundi 6 Août 2012

Ces moments de la vie où ce qui paraissait une surcharge à affronter sont devenus léger à avoir été vécus. Peut-être parce que j’ai cherché à regarder et à écouter, à voir sans me soucier de quoi que ce soit à transmettre, à dire, à assumer, peut-être aussi parce que j’ai – non sans tristesse ni horreur – remarqué pour moi-même mais non pour autrui que nous sommes, que je suis complètement dépassés par le mystère de la vie, par la proximité constante du non-sens, du néant et de la précarité : le hamster, pis que dans sa roue, dans une boule, et peut-être pourtant… heureux. Alors, la beauté d’une pré-adolescente qui ne se connaît qu’en difficulté et qu’en handicap, le souci de parents à la recherche de presque tout pour parvenir à continuer et développer ce qu’ils fondent jour après jour ou même – et surtout – les paires d’yeux de grenouilles, à fleur d’eau, entre deux bords de nénuphars… la prison du minuscule rongeur, le plan d’eau morte, la cage de nos vies corporelles et psychopathes… le visage net et franc d’un garçon jeune ux choix et aux études simples, celui délavé et qui rayonne une lumière surprenante pour une image d’un autre siècle, femme vieillie, servante du bien-être et de l’existence de ceux qu’elle aime en plusieurs générations. Ces moments où se dissolvent en nous ce qu’on a trop ingurgité, où le silence appelle la prière, l’heure est sans oiseaux, un os donne des sons et des attentes, des grattements à l’un de nos chiens que je ne vois pas, à mes pieds sous cette table, tandis que dort encore ma chère femme, que notre fille a passé une seconde nuit comme elle le souhaitait avec ses deux amies, plus âgées qu’elles, plus grandes aussi  mais toutres complaisantes et amusées de sa pétulance. A elles trois, hier, plusieurs sketches, de la bande dessinée et affichée, des paraboles, flûte poussive, danse pas terminée mais trois enfants et trois adultes à ne faire qu’être…
… et trois pour assister-participer à la Transfiguration… et trois apparus sur la montagne selon le dessein divin. [1] Les faits et nos paysages intérieurs. Le récit de Marc est sobre. Et il fut transfiguré devant eux… Elie leur apparut avec Moïse, et ils s’entretenaient avec Jésus. Le texte ne dit pas si le prophète et le patriarche étaient semblables à Jésus : ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. Le texte ne décrit que les vêtements, pas le visage, les visages, et comment les disciples savent-ils qu’il s’agit d’Elie et de Moïse autour du Christ, lequel n’est donc pas méconnaissable physiquement (alors qu’il le sera après sa résurrection) ? Paroles, c’est l’homme (Pierre) qui en dit le plus : sensations puis projection au-deà de soi. Maître, il est  heureux que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Elie. Jésus les emmenés, eux seuls… Pierre, Jacques et Jean, exprès. Pierre en remercie le Seigneur, il est conscient du privilège ? ou plus encore comblé par ce dont il est témoin ? Les tentes, il n’y en aurait pas pour les disciples ? ils resteront dehors à regarder les trois personnages qui les dépassent à ce point ? quelles tentes d’ailleurs, et ils les monteraient ensemble … le Christ, Moïse, Elie, puisque Pierre ne s’adresse pas à ses deux compagnons mais à Jésus. Marc ne note qu’alors leur frayeur. Parole divine, qu’ils ont déjà entendue, lors du baptême du Christ : Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Ecoutez-le. Ils ne font que cela, mais en l’occurrence il y a à voir, pas à écouter. La réalité du Christ, physiquement, correspond enfin à sa nature divine. Fils de l’homme, Jésus se nomme ainsi couramment. Fils de Dieu, c’est Pierre qui le reconnaît. Fils bien-aimé, c’est le Père qui l’atteste. Moment intense, le retour à…  soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. Seuls à plusieurs. La redescente vers les autres, vers la plaine, vers le quotidien est récapitulativce de l’indicible qui est la geste entière du Verbe faut chair :passion, résurrection, transfiguration, mémoire du premier événement que fut le baptême dans les ayx du Jourdain, Jésus résume pour ses disciples. L’envoi en mission, l’évangélisation sont pour plus tard et pour l’heure, c’est apparemment tout le contraire : le secret absolu. Celui de l’âme qui a tout vu, qui sait tout – par grâce – et qui doit simplement continuer… ainsi se confirme pour nous la parole des prophètes. Vous avez raison de fixer votre attention sur elle, comme sur une lampe brillant dans l’obcsurité jusqu’à ce que paraisse le jour et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs.


[1] - Daniel VII 9 à 14 ; 2ème lettre de Pierre I 16 à 19 ; psaume XCVII ; évangile selon saint Larc IX 2 à 10

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