dimanche 19 août 2012

quittez votre folie et vous vivrez, suivez le chelin de l'intelligence - textes du jour

Dimanche 19 Août 2012

                      Prier… Quittez votre folie et vous vivrez, suivez le chemin de l’intelligence. [1] Insistance de chacun des livres de l’Ancien Testament : la vie, vous vivrez, ce n’est pas de mort qu’il s’agit ou de quelque divination sur ce en quoi elle consiste, quelle en sera l’expérience pour chacun, et ce qu’il y a de l’autre côté du Styx ou aux « enfers », ce n’est pas même d’une description du paradis qu’il est question, mais d’une pratique de la vie. Insistance du Christ, concluant l’Ancien Testament, je suis venu pour qu’ils aient la vie. Deux liens, notre conduite, la relation à Dieu. Ne vivez pas comme des fous, mais comme de sages. Tirez parti du temps présent, car nous traversons des jours mauvais. Ne soyez donc pas irréfléchis, mais comprenez bien quelle est la volonté du Seigneur. Préceptes… somme toute acceptables : ne vous enivrez pas, car le vin porte à la débauche. Laissez-vous plutôt remplir par l’Esprit-Saint. L’enseignement du Christ au contraire est intellectuellement fou : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous. Celui qui s’arrête au dogme de la Trinité ou à celui de l’Incarnation n’en est qu’à de simples difficultés qu’assez vite un esprit logique et une certaine humilité devant la constance des prophéties ou des indices scripturaires les attestant, peut résoudre, en tout cas assimiler. Mais cette affirmation du Christ ? elle se comprend en réalisant que le testament du Seigneur est en parfaite lucidité, conscience de la passion qu’il va subir et du dénouement à venir : mort et résurrection. Il a pendant les trois ans de son ministère public laissé prévoir l’événement, on y est. Explicitation : ma chair est la vraie nourriture et mon sang est la vraie boisson, autrement dit l’absolu nécessaire pour l’alimentation vitale de l’homme. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi je demeure en lui. Le sens est donné par l’objectif tant de l’homme que de Dieu, et il est confirmé par le résultat à obtenir, le résultat obtenu : la mutuelle demeurance, la participation à la divinité, l’accomplissement et la régénérescence de notre nature. De même que le Père qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même aussi celui qui me mange vivra par moi. Rappel de la Trinité et sens de l’incarnation : tel est le pain qui descend du ciel. La conclusion de l’évangile de Jean est, les mots sont compliqués à assembler, à méditer mais installés d’âme parmi eux, priant et regardant, vivant ce que le Christ répète à ses disciples avant la grande séparation et l’épreuve qu’il va subir – seul – il semble finalement que ce soit facile, le réflexe ou la grâce de la confiance fait accepter ce qui est intériorisé désormais, nous sommes prêts autant qu’il est possible à aller vers l’Eucharistie. Sur le seuil que nous passons, rencontre d’amitié pour l’énième parabole du festin, des noces et du royaume. La Sagesse a bâti sa maison, elle sculpté ses colonnnes, elle a tué ses bêtes, apprêté son vin, dressé sa table et envoyé ses servantes. Elle proclame sur les hauteurs de la cité : « Si vous manquez de sagesse, venez à moi ! ». A l’homme sans intelligence, elle dit : « Venez manger mon pain, et boire le vin que j’ai apprêté ! Quittez votre folie et vous vivrez, suivez le chemin de l’intelligence. » … Je relis nos textes. Le discours du pain de vie n’est pas la dernière Cène, mais celle-ci précisément le fait comprendre, d’une certaine manière nous en facilite l’abord et en inaugure la pratique : le discours évoquait pain et vin, l’institution de l’Eucharistie ne distribue plus du pain, comme lors de la multiplication des pains, multiplication en soi miraculeuse mais pain restant naturel… le Christ se distribue, se partage et la Passion commence.


[1] - Proverbes IX 1 à 6 ; psaume XXXIV ; Paul aux Ephésiens V 15 à 20 ; évangile selon saint Jean VI 51 à 58

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