mercredi 5 septembre 2012

elles arrivèrent jusqu'à lui, et elles le retenaient pour l'empêcher de les quitter - textes du jour

Mercredi 5 Septembre 2012

Coincidence heureuse entre la projection d’Arte, hier soir, et la mémoire de Teresa de Calcuta aujourd’hui. Le degré zéro, non de l’orientation politique, non de la conscience de ce qu’il convient de faire et d’être (la révolution par l’Etat et par la démocratie, la prise du pouvoir économique par l’Etat balancée par la démocratie et l’état de droit, la culture et le respect des droits de l’homme et de la nature) mais de la prise de moyens. Pendant X années, dans les années 70 puis cette décennie, certains, beaucoup – dont je suis – ont espéré une opposition conséquente, résolue. La machine PS ne produit pas une résolution mentale, qu’un art de faire élire, puis le pouvoir acquis : rien. C’est aussi pantalon que la guignolade des cinq dernières années et cela se manifeste exactement de la même manière : du discours, du soi-disant terrain en province et une absence totale de résultats par défaut total d’emprise de la puissance publique et du vœu populaire sur les décisions économiques et financières de quelques-uns, toujours avec le filet du contribuable. Teresa, je ne connais pas le détail ni d’une pensée ni d’un rayonnement sur place puis dans le monde, sinon que quelqu’un sans argent au départ et sans faire de l’argent quand il en a dû arriver, un ressort, a pu être contagieux. La mission, la moisson, les ouvriers… que d’évidences. Les trois moments d’Arte hier soir : la bouche un instant bée du grand patron de Goldman Sacxhs quand il lui est demandé d’expliquer pourquoi il joue contre ses clients et la différence qui existe s’il y en a une entre son officine et un casino (saint Louis avait interdit la fabrication des dés à jouer), DRAGHI au Parlement européen à la question de Pascal CANFIN (alors déouté à Bruxelles et aujourd’hiui ministre délégué au Développement pour ne plus penser « françafrique », jusqu’à présent très discret), Jean-Claude TRICHET qui ne s’attendait pas à être interrogé sur son successeur à propos de l’appartenance de celui-ci à Goldman Sachs, qui se tait, puis dit qu’il ne répondra pas et enfin demande que la question, lors de l’entretien à diffuser, ne lui soit pas posée, mais la séquence a été enregistrée et elle est diffusée.
Prier… l’époque du Christ, comme toutes, a ses impasses, ses urgences, ses impossibilités. Lui-même, Paul, tous les disciples d’avant et depuis, sont féconds et contagieux tout simplement parce qu’ils ne travaillent pas pour eux-mêmes, ne sont pas en possession d‘état de ce à quoi ils travaillent, ils n’ont aucune prétention – y compris le Fils de Dieu. Celui qui plante ne compte pas, ni celui qui arrose ; seul compte celui qui donne la croissance : Dieu… Nous sommes les collaborateurs de Dieu, et vous êtes le champ de Dieu. [1]  La joie de notre cœur vient de lui, notre confiance est dans son nom très saint. Les peurs d’enfant : le noir, les vampires, la perspective d’une répétition des cauchemars de la nuit précédente. Véritable torture. Les dépressions d’adulte (je ne les ai pas connues adolescent, ce n’était que du désespoir et toujours, dans les heures de la plus grande impuissance et de l’ombre mortifère, venait quelqu’événément intime ou factuel qui dissipait, faisait rebondir, apportait l’intestsice de l’espoir)… qui, elles, s’installent et dominent alors le corps, indication s’il en est de l’importance décisive du spirituel et du mental dans une vie physiologique. Or, l’insistance des psaumes, des évangiles trouve là son fondement : la joie, la paix que le Christ donne, que Dieu apporte. Une médication selon une vraie sollicituden une connaissance de nos mécanismes psychologiques. Nous ne pouvons vivre dans la détresse morale, dans l’angoisse. La pauvreté matérielle peut ne pas nous entamer, mais le mal-être, le désordre et le dérangement de l’âme nous fixent à terre. Des esprits mauvais sortaient de beaucoup d’entre eux : « Tu es le Fils de Dieu ! ». La journée du Seigneur, le septième jour dans la Genèse : au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des infirmes atteints de diverses maladies les lui amenèrent… Quand il fit jour, il sortit et se retira dans un endroit désert. Les foules le cherchaient ; elles arrivèrent jusqu’à lui, et elles le retenaient pour l’empêcher de les quitter. … Lui qui forme le cœur de chacun. Le chemin d’une action dans notre existence ici-bas se discerne à partir de ces textes : la désappropriation autant que la confiance. Confiance en un Dieu qui scrute et sait les cœurs, les ressorts de chacun, qui peut tout convertir de l’intérieur, de l’intime. Force de la foi, force d’une convicition qui ne vient pas de l’intelligence, de la science, de l’expérience quoiqu’elle puisse s’en nourrir ou en donner les paraboles et les résultats qu’on dit d’étape. Cette force-là, pérenne jusqu’au-delà de la mort terrestre, a toujours raison à terme des superbes et des cyniques, elle ébranle les mous, elle peut rencontrer les distraits et les « surbookés ». Intuition juste des foules : l’empêcher de les quitter mais à la réflexion, ce sont elles qui quittèrent Jésus à l’orée de sa Passion, ce sont nous qui nous défaisons de notre prière.


[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens III 1 à 9 ; psaume XXXIII ; évangile selon saint Luc IV 38 à 44

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