jeudi 20 septembre 2012

tu es pour moi le salut - textes du jour

Jeudi 20 Septembre 2012

Prière de sexte et de none, refaire le calme en milieu de journée, recevoir du silence. [1] Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur. Vie. Mission ? si l’on en a une… cet Evangile, vous l’avez reçu et vouis y restez attachés ; vous serez sauvés par lui si vous le gardez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement c’est pour rien que vous êtes devenus croyants. Quel est cette « bonne nouvelle » à propager et à laquelle se raccrocher ? Un amour tel qu’il conduit à la résurrection et en provoque l’anticipation. La pécheresse – toujours cette obsession de la chair chez toutes gens de rite qui, elles, généralement commettent avec la meilleure bonne conscience du monde (plus une dose de vanité) les péchés d’orgueil, de racisme et d’avidité – la pécheresse, quel que soit son péché est aimante. Elle reçoit du coup le don de prophétie, et elle est évidemment, spectaculairement, paradoxalement pour le public, pardonnée. Jésus authentifie ce pardon comme une authentique conversion, comme un mirale en reprenant sa formule de thaumaturge : Ta foi t’a sauvée. Va en paix !... Elle apportait un vase précieux plein de parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, à ses pieds et ses larmes mouillaient les pieds de Jésus. Elle les essuyait, les couvrait de baisers et y versait le parfum. Le critique qu’est le maître de maison – à se demander pourquoi il traite le Seigneur ? jouer sur les deux tableaux, Jésus est populaire… ou bien le piéger ? – n’a aucun courage (il se dit en lui-même) et pas davantage de savoir-vivre : tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds… tu ne m’as pas embrassé … tu ne m’as pas versé de parfum sur la tête. La liste est longue. L’interrogation générale ne porte pas sur la mise à terre du pharisien mais sur Jésus : Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? Mes bribes de dialogues avec incroyants et agnostiques : ils en sont, s’ils dépassent la sociologie religieuse, la construction freudienne d’une figure par besoin d’une figure, l’intuition voltairienne et des Lumières sur l’horloger, la pétition renanienne érigeant la statue du « doux rêveur », ne parvient pas à faire porter l’échange sur l’incarnation et la résurrection, même et surtout en commençant par l’espérance de la nôtre. Toutes deux décisives pour Paul, mais les païens de son temps étaient religieux, les nôtres sont distraits : s’ils étaient désespérés, ils se trouveraient du coup au seuil… avant tout, je vous ai transmis ceci, que j’ai moi-même reçu : le Chrost est mort pour nos péchés conformément aux Ecritures, et il a été mis au tolbeau ; il est ressuscité le troisième jour conformément aux Ecritures, et il est apparu à Pierre, puis aux Douze ; ensuite, il est apparu à plus de cinq cent frères à la fois – la plupart sont encore vivants, et quelques-uns sont morts – ensuite il est apparu à Jacques, puis à tous les Apôtres. Et en tout dernier lieu, il est apparu à l’avorton que je suis. Puisse ma mort être l’instant où m’apparaîtra le Christ, puisse-t-il alors souverainement et mystérieusementr apparaître à celles qui me donnent chaque jour la vie, et à celles et ceux qui me sont confiés… par rencontre, par correspondance, par vive amitié quel que soit le point ou la conviction de chacun… ou le furent, ou le seront… Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les actions du Seigneur. Et à l’heure du grand changement, pouvoir dire ou entendre dire ou me faire dire : tu es mon Dieu, je te rends grâce, mon Dieu, je t’exalte ! Je te rends grâce car tu m’as exaucé : tu es pour moi le salut.


[1] - 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XV 1 à 11 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint Luc VII 36 à 50

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