mardi 30 octobre 2012

heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies - textes du jour

Mardi 30 Octobre 2012

Prier… la découverte par hasard chez les Orphelins Apprentis d’Auteuil, une édition (1842) de Joseph de MAISTRE : Les soirées de Saint Petersbourg, des observations juste sur désir et volonté [1], le menant à l’expérience de la prière telle qu’autrui croit qu’elle est celle des tiers… Une édition de l’Histoire d’une âme en 1924, autant le texte-même a la vigueur qui me séduisait d’un coup dans ma première lecture à Samothrace en Novembre 1984, autant certains commentaires « à l‘eau de rose » sont aujourd’hui insoutenables (avec déjà la pente pour canoniser les parents MARTIN), ainsi Thérèse prédisant la corruption de son corps au contraire des saints et recevant ainsi la grâce du sort commun et de l’humiliation suprême… Publication annexe et intéressante des discours de Benoît XV et de Pie XI à chacune des étapes du procès : là, les textes se tiennent nettement mieux. Il est vrai qu’alors Rome et Paris se réconcilient. Du même tonneau en pire, un catéchisme rédigé en 1903 par l’aumônier des Clarisses d’Alençon, justement, des questions pour les enfants appelant les réponses comme les premiers exercices de grammaire pour passer de l’interrogation au déclaratif. Nous venons de cet énoncé et de ces apparences d’une Eglise mielleuses et auto-admirative, aux grandes questions d’aujourd’hui qui sont moins que jamais la révélation dont nous bénéficions mais que nous ne savons pas partager ni entre nous ni avec les autres religions et morales, et qui portent toutes sur les comportements, l’appréhension de la vie, l’orientation au combat pour vraiment cultiver le grand champ du monde. Des saints sans miracle qu’eux-mêmes : FOUCAULD, l’Abbé PIERRE et à sa manière d’une existence très pleine de séducteur des femmes dans sa jeunesse à séducteur des foules dans son extrême vieillesse : HESSEL.

Par respect pour le Christ, soyez soumis les uns aux autres ; les femmes à leur mari, comme au Seigneur Jésus, car pour la femme, le mari est la tête comme pour l’Eglise, le Crist est la tête, lui qui est le sauveur de son corps… Vous, les hommes, aimez votre femme, à l’exemple du Christ : il a aimé l’Eglise, il s’est livré pour elle, il voulait la rendre sainte… resplendissante, sans tache ni ride ni aucun défaut, il la voulait sainte et irréprochable [2]. Théologie du mariage ? ou nature du couple, projet mutuel ? ou relation que chacun a avec l’autre mais qui est d’un genre (justement) différent ? Que de contre-sens sur Paul, quelles dérivations sur ces rigidités que paradoxalement le chrétien retrouvant l’armure des Croisés reproche à l’Islam alors qu’il voudrait et aime les pratiquer et les faire pratiquer chez lui… probablement parce que les mots sont mal compris, définis, conçus : soumission, amour, pureté… L’important est la référence au Christ et au relationnement qu’il a avec le genre humain, avec la création, avec son épouse. Tous deux ne feront plus qu’un. Ce mystère est grand : je le dis en pensant au Christ et à l’Eglise. La parabole n’est pas le coït ou l’accouplement, elle est l’union totale de ceux personnes, de deux libertés qui font alliance. Depuis notre mariage, deux thèmes fortifient à chaque instant ma vie : alliance et responsabilité. Toute la Bible peut – là – faire notre éducation. La soi-disant malédiction du travail, de l’homme par le travail selon un regard hâtif et superficiel sur le premier livre de nos Ecritures n’est pas vraie : le psaume dit au contraiTu te nourriras du travail de tes mains : heureux es-tu ! A toi, le bonheur ! Combien rétrograde, mnquant de réalisme et de psychologie, nos législations qui hésitent encore à constitutionnaliser le droit au travail. Bonheur et dignité en dépendent. Ta femme sera dans ta maison, comme une vigne généreuse, et tes fils, autour de la table, comme des plans d’olivier. Jésus nous fait acquiescer à ce tableau décisivement idyllique. Le règne de Dieu, sa croissance merveilleuse. Une graine de moutarde qu’un homme a jetée dans son jardin… du levain qu’une femme enfouit dans trois grandes mesures de farine jusqu’à ce que toute la pâte ait levé. Un homme… une femme… Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie. La société réussie, l’Histoire réconciliée. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Jamais personne n’a méprisé son propre corps : au contraire, on le nourrit, on en prend soin. Ici, l’Apôtre est un peu court. Nos rapports avec nous-mêmes ne sont pas aussi automatiques, simples et univoques, la haine de soi, la mauvaise perception de soi, y compris physiquement sont nos grands déséquilibres. L’orgueil et l’égoïsme ne sont que les paravents de ce drame intérieur qui n’est soluble qu’en sortant de notre dualisme intime et en nous confiant au seul regard du Créateur, et de l’autre quand il nous aime, qui nous aime. L’autre féminin masculin, s’entend. Mais l’intuition paulinienne sur la spécificité propre à chacun de la relation entre époux, est à creuser : chacun doit aimer sa propre femme comme lui-même et la femme doit avoir du respect pour son mari. Amour et respect. Homme, femme. Ces deux mouvements sont l’entier de l’être. Dieu les a ensemble vis-à-vis de chacun de nous.


[1] - « … il demeurera toujours certain que nous avons le pouvoir de résister au désir, pouvoir dans lequel il n’y a point de liberté. Or, si l’hmme peut résister au désir, et même agir contre le désir, il oeut donc prier sans désir et même contre le désir, puisque la prière est un acte de la volonté cmme tout autre, et partant, sujet à la loi générale. Le désir n’est point la volonté ; or, puisque l’action qui agit sur elle n’est pas invincible, il s’ensuit que pour prier réellement, il faut nécessairement vouloir, mais non désirer, la prière n’étant par essence qu’un mouvement de la volonté par l’entendement. Ce qui nous trompe sur ce point, c’est que nous désirons, et qu’un grand nombre de ces élus qui ont parlé de la prière depuis que l’homme sait prier, ayant presque éteint en eux la loi fatale, n’éprouvaient plus de combat entre la volonté et le désir » - éd. Lyon, chez Louis Lesne, imprimeur-libraire, Grande rue Mercière, 26 . ancienne maison Rusand . 1842 – deux tomes - tome I, p. 352-353

[2] - Paul aux Ephésiens V 21 à 33 ; psaume CXXVI ; évangile selon saint Luc XIII 18 à 21

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