mercredi 31 octobre 2012

il ne fait pas de différence entre les hommes - textes du jour

Mercredi 31 Octobre 2012

Hier soir… Commencé le Pléiade récemment paru pour les Œuvres de Thérèse d’Avila et de Jean de la Croix. Malheureusement, c’est loin d’une intégrale, mais c’est commode, la chronologie et l’exalmen particulier de la considération dans laquelle beaucoup de sirituels et de littérateurs français tinrent ces deux géants, sont très utiles. Indication au passage que ni BOSSUET ni FENELON n’eurent la moindre expérience mystique personnelle…Thérèse d’Avila, encore plus pratique, enjouée, joyeuse, anecdotique, près de tout que je ne m’en souvenais. Mais fondatrice aussi de l’expression du spirituel vécu .[1] De même que Frédéric II inspira, en manière de faire propagande autant qu’en stratégie, notre Napoléon, de même à Lisieux on fut en familiarité et en succession avec Avila. La liberté de lecture des Ecritures, l’entremêlement du commentaire, de la prière directe et des rencontres de tiers dans la vie quotidienne, est exactement de même facture. Et c’est frand, et c’est – du coup – accessible tellement. Et à haute voix, le partageant avec notre fille, tout en expurgeant ou paraphrasant de justesse des crûdités tranquilles mais très avenantes, commencé de lire les contes des Lille-e-t-une nuits, en Pléiade aussi. Des aventures dans ma petite enfance, mais pas de lecture suivie. Une référence, en fin de semaine dernière, sur ces récits, possible clé d’interprétation ou chemin vers des interprétations du Coran, m’avait éveillé au désir de tout reprendre. Nous calculons avec Marguerite qu’elle aura onze ans quand nous aurons tout lu (trois Pléiade…)  et que si notre lecture n’est pas régulière, cela peut nous porter à ses vingt ans et à une proposition à quelque amoureux à venir : je t’épouserai quand j’aurai achevé la lecture des Mille-et-une nuits avec mon père… Qunatité d’expressions ou de proverbes nous viennent de ces contes, ainsi : ce que femme veut, Dieu le veut, par le truchement de poètes anonymes que reprend le narrateur en « off ». Et aussi ce portrait de la mystérieuse adolescente enfermée dans un coffret, lui-même contenu dans un coffre aux sept et quatre serrures : De ce coffret sortit une adolescente d’un éclat sans pareil. Elle semblait être ce soleil dont parle le poète : « Elle prête sa lumière à l’aube et c’est le jour. De sa clarté s’irradient les soleils levants, de son éclat les lunes s’illuminent. Lorsqu’elle apparaît en déchirant ses voiles, les créatures se prosternent devant elle. Quand ses regards lancent leurs éclairs, comme des flots de larmes se déversent les pluies ». [2] Notre fille y voit aussitôt le portrait de Marie. De fait, l’Apocalypse ne s’exprime pas autrement. Un poème aux éléments est exactement le texte que j’ai reçu d’un jeune homme la semaine dernière, rencontré comme serveur du restaurant de l'aquarium du Trocadéro, à Paris. Il y a en l’humain, dans le vivant, ce substratum commun, cette communication nonobstant le temps et les diversités culturelles, qui convainc d’un esprit unique. De là, l’expérience simple que nous puisons à une même inspiration et sommes mûs mentalement, spirituellement par le même Esprit.
Prière… le jour déjà levé… sans doute en Alsace une heure plus tôt qu’en Bretagne. [3] Seigneur, n’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? … - Je ne sais pas d’où vous êtes. – Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné sur nos places – Je ne sais pd’où vous êtes. Eloignez-vous de moi, vous tous qui faites le mal. Séquence d’un film de SCOLA, un oncle ignore délibérément le bambin de sept ans, son neveu qui lui passe entre les jambes et le supplie d’être considéré. Expérience avec notre fille : pas pire épreuve psychologique que d’être ignoré, nié, alors qu’on se trouve en présence mutuelle : le jeu est insupportable et ne peut se tenir plus de quelques instants. Le Christ dit seulement : Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite, car beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Complet mystère que résolvent seuls la prière, le dialogue avec Dieu : il ne fait pas de différence entre les hommes… et la vie, notre vie, nos vies, sans chercher à vous faire remarquer par souci de plaire aux hommes… conduisez-vous comme des esclaves du Christ qui accomplissent la volonté de Dieu de tout leur cœur, qui font leur travail d’esclaves volontiers, pour le Seigneur et non pour les hommes. Et l’Apôtre que les marxistes considèrèrent comme l’un des leurs puisque le premier doctrinaire de l’émancipation des esclaves et de la considération que leur doivent leurs maîtres respectifs, de commencer son exhortation par ce commentaire-là d’un évangile difficile.


[1] - « Mon amour et ma confiance envers ce Seigneur s’accrurent de tant le voir, parce que je m’entretenais continuellement avec lui. Je voyais que, tout en étant Dieu, il est aussi homme, qu’il ne s’étonne point des faiblesses humaines, qu’il comprend notre misérable nature, exposée à tant de chutes à cause du péché originel qu’il st venu réparer. Je puis le traiter en ami, bien qu’il soit Seigneur … » 
- Pléiade, p. 264 Livre de la vie, XXXVII
« Je me demandais un jour oourquii Notre-Segneur aime tellement cette vertu qu’est l’humilité, et voici ce qui m’est apparu, sans rapport, je crois, avec ma réflexion, mais comme cela, d’un seul coup : c’est que Dieu est la vérté suprême et que l’humilité est le chemin de la vérité ; c’est une grande vérité, en effet, que nous sn’avons en nous rien de bon et que nous ne sommes rien sinon misère ; et qui ne comprend pas cela erre dans le mensonge, mais qui le comprend bien se rend plus aimable à la Vérité suprême, parce qu’il en comprend le chemin. Plaise à Dieu, mes sœurs, de nous faire la grâce de ne nous écarter jamais de la connaissance de soi, amen. » Ibidem, p. 656 – le château intérieur, VIème demeure . X

[2] - Pléiade, p. 9

[3] - Paul aux Ephésiens VI 1 à 9 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Luc XIII 22 à 30

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