mercredi 17 octobre 2012

la justice et l'amour de Dieu, voilà ce qu'il fallait pratiquer, sans abandonner le reste - textes du jour

Mercredi 17 Octobre 2012

Mieux qu’un livre ou beaucoup de livres à la fois, la rencontre. Hier encore, l’expérience à trois reprises, les récits dans ces deux cas si analogues mais des parcours de femmes abandonnées dans exactement les mêmes circonstances de la polygamie découverte après des années de mariage et de mensonge, et plusieurs enfants à la clé, produisant un visage et une tenue de la vie toute différente, l’une dans l’orgueil de soi qui tient par force de caractère mais à qui pèse la solitude et fait dire l’appréhension de la jeunesse en passe de fuir et l’autre : enfin ouverte au dialogue avec un tiers (moi en l’occurrence), heureuse de survivre et circonspecte pour toute refondation, jouissant prudemment de ce qui lui est donné sans abondance mais sans avarice non plus. Et le jeu de la séduction, gratuit et amusant dont tous les réflexes me sont revenus, absolument mensongers car l’apparent séducteur ne fait en réalité que mettre en valeur la vis-à-vis enchantée d’être regardé et de gagner à l’examen… plus pour son ego que pour son émoi. Combien, plus au féminin qu’au masculin, dans ma vie ont pris des instants et ne m’ont pas retenu (heureusement) : miroir aux alouettes, situation d’instant et de joute où la vérité de chacun ne peut sortir qu’à une tout autre étape. Pensée ce matin pour ce qui continue en chacune d’elles, la plus enjouée, visage sans ride, cou impeccable, mais doigts qu’elle avoue (en même temps qu’un tabagisme que je ne devinais pas) rongés alors que je ne les voyais qu’ongles coupés carrés à la garçon et sous la stabilité proclamée heureuse d’un couple à trois enfants, quelque chose comme les cheveux gris à leur racine malgré la teinture et le coiffage impeccables. La petite place de la poste, le hall de la piscine pendant la leçon hebdomadaire de notre fille et d’autres de son âge. Bibliothèque de l’existence humaine, le lieu public, avec sa version d’aujourd’hui, la « toile », ses abusifs, ses outils, ses offrandes, son risque : l’écran au sens propre du terme n’est ni porte ouverte ni page blanche devenant docile à l’écriture, il peut me séparer de tout. Vigilance en trinité… Rencontre aussi qui se poursuit et peut-être s’achève en ces dialogues par courriel, communiquer est-il sensation ou réalité ? Correspond-on jamais ? concours d’exactitude mais en vérité et dévoilement de soi, pour autant qu’on y arrive et se connaisse ? ou consentement aux malfaçons, favorables ou défavorables à l’imagination ou au souhait de l’autre ? Tout cela pour qui dit à l’autre son propre regard, mais c’est l’espérance qui décide, pas l’espoir qui est de tout autre nature et crée le plus souvent du vide et la dominiation sur nous des circonstances, voire du bourreau que chacun peut être pour l’autre. Je l’ai été pour la femme de ma vie dont je fête aujourd’hui notre anniversaire de rencontre. Je suis enfin solide parce qu’enfin marié, mais toute ma vie ce n’est pas le fruit que je cherchais mais l’alliance, l’un et l’autre m’ont été donnés quand je ne les attendais plus et chaque jour m’enseigne que je ne les savais pas d’avance ni d’un quelconque ouï-dire ni d’aucune imagination.

Enfin, ce matin, d’une rencontre en a parte d’un colloque politique au début de cette année, je reçois ceci. Mène-t-on sa vie à coup de signes devant tout à notre repérage et à nos interprétations ? cela se discute et peut mener à l’enfantillage ou pis à la superstition, mais il y a quand même des tournants indiscutables. Le cardinal KÖNIG, un des tombeurs du rideau de fer, et papabile, eut ainsi un accident d’auto. en Yougoslavie en pleine guerre froide, sauf dans ce pays-là qui se vengea contre lui-même par son atroce guerre civile d’il y a quinze-vingt ans… et cela changea sa vie, non de  prêtre et d’archevêque, mais de mission précise. Ce matin donc, je reçois de ce médecin urgentiste, divorcé, parfois à la côte et en recherche d’absolument tout, mais pas de lui-même… – grande vérité et force qu’il ne soupçonne peut-être pas en lui. J'ai 48 ans, d'autre part, compte-tenu de mes expériences amoureuses passées, je sais où je vais et ce que je veux. Je suis novice en politique et de par mon expérience professionnelle qui pourrait me donner la qualité d'expert par ma vision transversale de la société. Ce n'est pas non plus à un vieux singe que l'on apprend à faire la grimace, alors soyez assuré que je serai circonspect. Il me faut vous faire part d'un accident de la route effroyable qui m'est arrivé mercredi dernier le soir, de nuit, avec peu de visibilité et une route inondée. Pour éviter un renard, j'ai fais un tout droit dans le champ. La problème fut qu'un énorme fossé séparait la route du champs. L'avant de ma 308 s'est planté dans le fossé et s'en est suivi une série de tonneaux dans tous les sens. La voiture complètement détruite s'est enfin arrêtée sur ses 4 roues et j'en suis sorti indemne et en un seul morceau. C'est un petit miracle. Peut-être, ai-je interrogé Dieu qui n'a pas voulu de moi pensant que j'avais encore une ou plusieurs missions à accomplir sur terre. J'ai la ferme intention de me rendre dans une église demain soir à 22 h pour y brûler un cierge afin de fêter l'anniversaire de ma non-mort ou de ma renaissance. Cet épisode qui eut pu m'être fatal a décuplé ma joie et ma volonté de vivre et je crois que ma première mission sera de mettre encore plus mes qualités et mes compétences au service d'autrui.

Prier… dans le vertige de la vie et quand le repère divin, le môle paraissent lointains si proches soient-ils… Heureux est l’homme qui… se plaît dans la loi du Seigneur et murmure sa loi jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près d’un ruisseau qui donne son fruit en son temps, et jamais son feuillage ne meurt ; tout ce qu’il entreprend réussira… le Seigneur connaît le chemin des justes [1]. Sans doute le psalmiste ne récit-et-il pas seulement ce versant des vies et des choses et manichéen ? en a-t-il pour les méchants. Mais toute ma vie m’a écarté de la peur de l’enfer, d’une prédestination à l’échec, même si humainement je l’ai collectionné dans presque toutes ses versions, je ne regarde que le paradis, le salut, la lumière, les visages qui ont eu des larmes mais y ont retrouvé la fraicheur de leur vérité. Je crois – quoique ce ne soit pas dans le Credo – à l’absolution universelle et plus à la joie d’avancer qu’à l’examen de conscience flou ou horrifié. Sans doute l’apôtre nous met d’abord au martyre avant de nous exhorter à un salut qui nous sera accordé si… ceux qui sont au Christ Jésus ont crucifié en eux la chair, avec ses passions et ses tendances égoïstes. Puisque l’Esprit nous fait vivre, laissons-nous conduire par l’Esprit. Mais c’est précisément, l’Esprit, selon le même apôtre, qui nous fait crier vers Dieu : Père ! L’épître aux Galates comme l’évangile du jour, replacent la Loi, le rite, la peur, le marchandage avec Dieu à leur place : le passé de l’humanité, le passé de chaque vie qui ne sont plus la vie. Voici ce que produit l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi. Face à tout cela, il n’y a plus de loi qui tienne. Et Jésus de constater et faire constarer publiquement ce que sont les pharisiens : vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter et, vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d’un seul doigt. En nous exonérant, nous dédouanant ainsi, le Christ – pourtant et très précisément – se donne à ses ennemis et à la mort : Alors un docteur de la Loi prit la parole : Maître, en parlant aiansi, c’est nous aussi que tu insultes. Le bonheur et la foi, quand ils ne sont pas partagés, peuvent être agressifs. Sont-ils partageables, oui ! mais chacun a sa version car devant Dieu nous sommes tous mais aussi chacun. C’est l’un des grands mystères – pour moi, non tarabustant et pas forcément urgent à approfondir – que cette dialectique qui nous commande : nbous-mêmes, chacun, l’autre, l’univers. La communion universelle et à l’autre n’espas prise de conscience de l’analogie de condition, elle est active, elle n’est pourtant pas fusion, elle est sur-existence mais se fonde sur le précaire… Dieu y est, manifestement, le centre, la pulsation, la source de joie et d’intuition, sans nous écarter du bonheur d’être, que nous sommes dans ce bonheur. Ce n’est pas nous disperser du bonheur et de l’instant que de Lui rendre grâce, de Le reconnaître comme notre Créateur.

La tempête nous avait fait baisser les volets roulants, je les lève. En même temps que le jour remet ses étalages du petit matin. Que seraient nos vies sans le rythme des jours et des nuits ? au Brésil, le permanent équinoxe puisque Brasilia est sur le tropique, de changement de saison que les deux mois de pluie mais chaque jour et nuit ont leurs douze heures… éternellement et que seraient nos existences si elles n‘étaient que d’un âge, quel qu’il soit, même celui qui, dans la vieillesse, paraît avoir été le plus doré. Le berceau de la tombe, apparement conclusif, aurait la douceur du premier mais il est bon que nos corps promis à la résurrection se dissolvent, chacun selon le milieu qui l’accueille, pour n’être plus rien selon le temps et la matière. Alors, nous sommes prêts et avons la bonne vêture. Priez pour nous, maintenant et à l’heure de notre mort…tandis que ma chère femme et notre fille dorment encore et que leur éveil sera un sourire. Puissions-nous tous, créatures aimantes et aimées, être heureux aujourd’hui, morts ou vivants. Amen ! Jésus est complet dans son enseignement : la justice et l’amour de Dieu. Voilà ce qu’il fallait pratiquer, sans abandonner le reste. Il y avait la concession aux pharisiens, qui ne l’ont pas vue, et le vrai reproche que leur fait le Christ est de ne pas pratiquer ce qu’ils enseignenet et imposent aux autres : il n’est nulle part un reproche en dogme, au contraire. Nous n’arriverons que par Lui. Tous, même sans le vivre consciemment. Dieu a sa subtilité et son ingéniosité. Le ricin de Jonas.


[1] - Paul aux Galates V 18 à 25 ; psaume I ;évangile selon saint Luc XI 42 à 46

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