vendredi 5 octobre 2012

quel est celui qui, sans rien y connaître, défigure la Providence ? - textes du jour

Vendredi 5 Octobre 2012

Banalités sur hier soir… la foi ne se démontre pas, mais se reçoit. L’homme n’est truchement jamais de lui-même mais selon l’inspiration divine en nous qui recevons, bien plus qu’en lui qui transmet, mais est avec nous « à égalité » de réception de ce qui le dépasse et est, humainement, peu dicible et transmissible. Le décisif qui dépend de l’humain est l’accueil. L’écoûte, tant prônée aujourdhui, est toujours imparfaite. De dialogues que d’esprit (affinirés) et d’âme (communion), les mots sont peu, ne peuvent s’articuler et s’ils le sont, restent inférieurs à ce qui d’âme et d’esprit est vraiment entendu. Enfin, banalité énième, ce qui est attendu est reçu à condition d’une docilité générale à ce que cet attendu se présente – formellement – d’une façon différente et parfois très différente de ce qui s’espérait. Le témoignage de notre fille pour évaluer l’exercice, a été pour moi, le plus éclairant, mais je reconnais que l’appel à y participer lancé par une inconnue en fin de messe la semaine dernière, était convaincu dans sa frugalité heureuse.. Comme toujours ? non, mais comme très souvent ? l’éducation, l’origine sociale, la culture produisent le moindre témoignage. Au total, l’autre m’a toujours passionné, mais il est innombrable et je me dois à mes plus proches, pour lesquels je ne suis pas facultatif mais débiteur de leur confiance et de leur amour. – Prier… [1] les malédictions du Christ s’adressant à des villes et populations dont je ne sais si elles lui étaient contemporaines : Corazine et Bethsaïde ? oui, car Jésus est passé par la seconde. L’Apocalypse de Jean a les mêmes apostrophe mais moins péremptoires, la chance d’échapper au châtiment demeure. Capharnaüm, ville de l’habitude du Christ où se trouve la maison de la belle-mère de Pierre, n’est pas mieux traitée que les deux étrangères bien connues : Tyr et Sidon. Et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu’au ciel ? Non, tu descendras jusqu’au séjour des morts ! Incarnation du Christ qui s’énerve… les miracles à foison chez les siens, qui auraient ébranlé les païens. L’absence de discernement, de lucidité à son endroit qu’il ressent chez ses interlocuteurs et auditoires. Nous lassons Dieu. L’indulgence sans limite, la compassion et la miséricorde aussi, mais nous ne la méritons guère ! En regard, cette psychothérapie que sont les dialogues de Job. Comme dans les entretiens lacaniens et de la Cause freudienne, il faut le tiers pour faire rebondir le patient jusqu’à ce qu’il trouve lui-même ses racines, l’image fréquente dans les psaumes du roc salvateur est très adéquate pour cet exercice parad-médical : retrouver en soi le solide. Et pour Job quel est-il ? précisément la reconnaissance de l‘immanence et de la suprématie de Dieu à tous égards. Il ne répond d’ailleurs pas à ses faire-valoirs ou à ses contradicteurs mais à Dieu, son seul dialoguant. Je suis trop peu de chose, que puis-je te réoondre ? Je mets la main sur ma bouche. J’ai parlé une fois, je ne dirai plus rien : j’ai parlé deux fois, je n’ai plus rien à ajouter. Et Job laisse en silence son espérance et – point décisif – qui nest pas dans ce que nous lisons aujourd’hui mais qui fait la dialectique de son livre : il ne se reconnaît pas coupable, il est devant l’incompréhensible de son malheur, et il espère. Seulement. En psy., le mortifère et l’enfermant, c’est la culpabilité. Les haines humaines ont toutes comme racine la haine de soi et la peur de soi, le vertige d’exister. La mort et la folie sont alors jumelles qui rodent et enjôlent. Or, l’interlocuteur de Job, à la fin du livre, n’est plus le praticien multiple qu’a fait venir, sans doute sa femme excédée. C’est le Seigneur lui-même, avec un humour qui pourrait paraître cynique à tout autre que son saint : Quel est celui qui, sans rien y connaître, défigure la Providence ? Prépare-toi au combat, comme un brave. Je vais t’interroger, et tu m’instruiras. Et Job, rendant les armes, n’est plus loin d’un salut, qui sera grandiose. – Le jour se lève à l’instant, dégradé lumineux à l’horizon, comme une lymphe résiduelle quand de l’orange se délave en ivoire. Le zénith n’est que nuages courant assez vite et lourds de pluie. Aujourd’hui a commencé. Le mystère et l’inconnu ne se supportent, sans trop de crainte, qu’avec l’espérance dont peut me revêtir la prière, la demande à Dieu de m’être présent. A moi, à tous. – Cette réunion à Malte qui m’importe… critère de l’attitude du nouveau président français vis-à-vis des Maghrébins…

Hier - " parcours Alpha "
Soirée à plusieurs degrés pour la leçon à en tirer : les Buissonnets, salle paroissiale de M., sympathique. Véritable accueil par J-E et son jeune vicaire (on ne dit sans doute plus cela, mais je ne me suis pas renseigné sur les appellations et fonctions à présent). Et autant par les laïcs animant un exercice proposé avec un véhément enthousiasme par une femme encore jeune, à la messe dominicale de l’autre samedi dans cette chapelle de Penerf que nous aimons tous trois. Marguerite, ce soir, avec moi. Placée à la table des animateurs et à la droite de J-E. Elle a été manifestement écoutée, sécurisée, mise à l’aise. Sans participer à la conversation des « adultes », les guillemets me viennent car en l’occurrence elle m’a semblée, elle aussi adulte et par son enfance, d’une spontanéité plus éclairante que nos constuctions adultes. Exercice en trois temps que ce « parcours ALPHA » : le repas pendant lequel se présenter, deux tables carrées de huit comlmensaux chacune, repas gratuit servi par trois hommes et deux femmes animant, en fait servant… puis la video d’une conférence… enfin l’échange à chaque table. Mémoriser les prénoms dans le sens des aiguilles d’une montre : Joseph (seul homme avec moi), Line, Thérèse, Andrée, Sophie, Marie-Noëlle, Madeleine et moi. De nos présentations ou rappel de présentations, car l’exercice a lieu pour la seconde fois, et a été importé d’une expérience faite l’an dernier à Vannes, je retiens une homogénité pas tant sociale que biographique, des vies de couples intenses et fidèles sauf une anomalie, l’alcoolisme sur plusieurs générations côté homme, la narratrice elle-même sortie de justesse après trois comas éthyliques, elle est coupée de ses petits enfants par ses deux filles mariées, et la troisième apprentie gendarme en Savoie s’est faite éliminée parce que lesbienne, elle deviendrait gérante ou superviseuses d’un Mac-Do. en Bretagne. Détresse évidente de cette femme, démonstration aussi que le soutien ou le partage compassionnel ou pratique ont leurs limites vite atteintes. (personnage de Line). Trois agriculteurs ou agricultrices, s’employant maintenant ou depuis quelques années dans la vie associative : accompagnement divers ou conseils de toutes sortes, démarrage avec la JAC dans les années 50. Une hôtelière aujourd’hui retraitée, deux femmes d’officiers de marine, l’un dans la royale, l’autre dans la marchande. L’étonnant est que l’hétérogène ne sépare pas et qu’en sus la règle étant l’écoûte manifestement complice ou amicale pour certaines s’étant déjà pratiqué ainsi que mon voisin, conseiller agricole de formation (CERCA à Angers), il y a même un unisson possible : c’est en fait la démocratie nivelant dans leurs conséquences les différences, mais sans les oublier quoiqu’elles ne soient pas approfondies (ainsi mon propre parcous a été entendu sans commentaire ni curiosité). L’ex-alcoolique fait finalement moins obstacle à la communion, que l’épouse de l’officier de marine (le grade n’a pas été donné) faisant état de ses lectures et validant les professions de foi avec un accent de supériorité pour « notre religion » ou le catholicisme dogmatiquement supérieur (personnage de Sophie).L’animatrice (Thérèse) témoigne occasionnellement avec beaucoup de force et defficacité : la relation avec son mari, en communion de pensée, factuellement de plus en plus intense et vérfiée dans les deux ans avant sa mort, encore jeune, d’un cancer, telle que depuis cette présence a encore grandi avec la mort et les années.
La video d’une conférence d’un Marc de LEYRITZ, au visage mou du genre de Xavier BERTRAND, au regard doux et illuminé des convertis, un doigt coupé à la main gauche, l’index…  donnant clairement des raisons de croire : l’ancienneté des textes (les premiers exemplaires de Thucydide, Hérodote et César datent pour nous de quatorze ou dix siècle depuis les auteurs, alors que les évangiles sont en miliers de versions complètes dès le IVème siècle après Jésus-Christ, Jésus se pensait-Il Dieu ? Le croire ? avec élimination du controuvé et de l’intenable on arrive au plus probable même s’il est extraordinaire. Plans fréquents sur un auditoire, les visages quilibrés et heureux, dominante féminine et jeune. – Discussion là-dessus qui à notre table a ourné finalement sur le témoignage. dans l’ensemble, sans que cela soit avoué, la video n’a pas touché. Le meilleur commentaire est celui de notre fille que j’interroge pendant notre route de retour. Il a parlé trop longtemps. Il n’a pas demandé son avis aux gens, c’est honteux. Il manquait des images et ce qu’aurait fait des enfants. Ce qui rejoint un des épisodes du conférencier : un enfant pris par sa mère à dessiner, Dieu. Mais comment personne ne l’a vu et ne sait donc comment il est fait… Eh bien, tu vas voir quand j’aurai fini le dessin. – Interrogation humble de mon voisin : quel visage donnons-nous de notre foi ? Propos dévôts sur la pratique des vertus évangéliques.
Conclusion : école d’écoute et de respect, démocratie sans grades ni hiérarchie, gemmes de hasard mais la formule de la « nouvelle évangélisation » n’est sans doute pas là… je me suis senti en stabulation et pas au grand air. L’expérience de la foi est difficilement transmissible à froid, il faut la demande, la circonstance. On ne peut dire ni se dire soi-même. Encore moins l’expérience de Dieu, on n’entend et l’on ne sait dire que l’expérience. Or celle-ci, personnelle, ne convaincra, ne convertira personne. Au mieux, tenter d’être une occasion. Quant à Dieu, rien que le nommer, hors contexte liturgique ou de la prière familiale qui l’invoque mais ne le commente pas, n’est guère possible.




[1] - Job XXXVIII 1 à 21 & XL 3 à 5 ; psaume CXXXIX ; évangile selon saint Luc X 13 à 16

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