dimanche 21 octobre 2012

transmission à l'Elysée de la réflexion du grand rabbin Gille Bernheimsur l'homoparentalité


----- Original Message -----
Sent: Sunday, October 21, 2012 7:57 AM
Subject: débattre, vg. mariage homosexuel encore

Cher Monsieur le Secrétaiare général, Monsieur le Préfet,

dans le flot, souvent agressif, depuis le début de l'année, en fonction des échéances électorales alors, puis aujourd'hui selon une recherche par certaines mouvances politiques en déshérence de thèmes propres (ce qui rappelle l'ambiance et les récupérations de 1984 sur l'école et le projet Savary), je distingue depuis avant-hier, dès que je l'ai reçu, le texte du grand rabbin de France, Gilles Bernheim.

Il est aussitôt remarquable pour toute intelligence se voulant libre et réflexive. Même si l'on ne s'accorde pas avec tout.

Je crois donc devoir vous le communiquer si le grand rabbin ne l'a pas fait de lui-même, ce que je ne sais pas. Pour la haute attention du président de la République.

Au-delà de cette communication-même, deux réflexions, si vous me le permettez :

1° l'un des voeux de Paul Ricoeur pour la qualité de notre vie civique nationale, est en train de se réaliser. Nous commençons d'apprendre à débattre et d'une certaine manière les politiques n'y sont pour rien. Ce qui a peut-être été introduit dans le débat à des occasions électorales est devenu un objet de discussion entre tous, selon ses valeurs, ses expériences, sa culture, jusques dans le moindre village et les échanges "en brèves de comptoir" ou en polémique internet entre anciens camarades d'adolescence scolaire ou en simple interrogation les uns les autres (je le fais systématiquement aux caisses de grandes surfaces ou en consultant notre vétérinaire ou en venant rechercher chez une camarade de classe notre fille de huit ans accueillie par des parents d'une autre génération que la mienne). C'est vécu avec sérieux, même si la plupart n'ont aucune idée de l'homosexualité sinon des réflexes ou des fantasmes, ou de la non-information. mais les Français se parlent d'autre chose que de la météo., des malheurs du temps ou des gestions locales et nationales. C'est un intense progrès. Il en va d'ailleurs, progressivement, du thème décisif qu'est : comment traiter "la crise", et en sortir. cela dépasse aussi la critique ou l'épais bon sens. Il y a une réflexion latente sur la possibilité d'alternatives, donc de débat, donc de relations gouvernés/gouvernants. Tout cela alors que le pays est sans repères, sans autorité morale, au fond sans grandes références. Alors qu'il en eût le plus souvent aux heures difficiles de notre histoire, et il y a encore peu de temps.

2° sur la question-même des bio-éthiques ou de la refonte du Code civil... il faudrait sans doute tranquillement revenir aux origines philosophiques de la loi. La définition de Rousseau (expression de la volonté générale, mais alors quid du vote de conscience ? des élus et de la liberté de vote dans une démocratie parlementaire pas souvent représentative...) ou définition de Thomas d'Aquin (le bien commun), et s'interroger sur la compétence matérielle du législateur... probablement aussi sur une distinction pour l'instant à peine formelle et pas fondamentale (au sens de la pratique du général de Gaulle) entre la compétence parlementaire et la compétence référendaire/populaire pour décider de la loi. Cette interrogation sur la loi dans un pays comme le nôtre (y compris avec le recel d'abus de la forme législative par des exécutifs trop successifs et cherchant affichage plutôt qu'efficience) nous amènerait sans doute à réfléchir sur les avangtages pratiques et l'aspect "tous terrains" et "cas par cas" de constructions davantage jurisprudentielles que législatives erga omnes. Nous n'y sommes pas assez habitués, ou plutôt nous ne percevons pas assez - les gouvernants, les premiers - ce qui dans l'évolution de notre société est le fait de la loi, de la jurisprudence, du débat d'idées, du sentiment commun. Il n'y a pas que du constat ou de l'orientation dans ce qui devient une norme, il y a l'expression de notre inconscient collectif, et l'on s'approche là de la définition de notre identité nationale, par un chemin vrai, qui diffère beaucoup des trouvailles de certains partis ou de nos divers intégrismes.

Très chaleureusement. Et bonne suite de décompression dominicale si ce message s'ouvre avant lundi matin.

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