lundi 5 novembre 2012

je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent - textes du jour

Lundi 5 Novembre 2012

Promenade canine avec les textes de la messe du jour. Hier soir, ce mécontentement de tout et d’abord de moi, sauf des moments d’échanges et de regards avec les miens, y compris cette fin de dessin animé pendant laquelle Marguerite, se sachant rejointe dans ce qui la passionne vient sur mes genoux, puis pleure à l’interruption hâtive de la télévision par sa grand-mère pressée elle-même de se coucher. La négation de l’enfant chez l’adulte est plus que scandaleuse, elle est multiforme, mais l’enfant s’en console vite s’il a le repère parental, ce qui est toujours le cas pour notre fille. Et d’elle, je reçois – ce qui n’est pas échange mais autre aspect – l’appel à me concentrer sur les priorités de l’amour. Justement, ces lectures et correspondances intéressantes par elles-mêmes m’ont mis hier mal à l’aise. Elles n’avaient pas cette vertu de nourrir que je reconnais-ressens quand il y a correspondance avec le chemin qui m’est propre, pas tant parce que j’ai choisi ce chemin mais parce qu’il m’a été donné de le trouver, de le suivre, ne l’ayant cherché que confusément. Même dans les exhortations – livresques ou liturgiques – de l’Eglise catholique, je ne me reconnais plus dès qu’il s’agit des biens de l’au-delà ou de la perfection en ce monde. Je ne cherche que la communion, le compagnonnage, la connaissance. Cela vaut avec qui je rencontre, pour le pays dans lequel je vis, bibliothèque riche que ces quelques traits dits par autrui ou que ces parcours un moment ensemble. Si depuis mon adolescence, la politique m’a passionné, elle ne m’a requis et ne me retient que par le souci de notre vie collective, de l’ambiance à maintenir ou à recréer pour ceux qui partagent le même moment de vie et la même civilisation que moi : ce ne fut jamais une ambition de carrière, mais c’est le zèle pour que soient mis en œuvre les moyens du bien commun qui m’ont toujours paru si simples et à notre portée, au moins en France. Le plaisir a toujours été pour moi communion, j’ai toujours vécu d’attente et donc de prière – et le sexe est parabole et de l’altérité et de la dépendance vis-à-vis de qui me donne et me reçoit, il est leçon de conciliation et confection du bouquet. Tel que je suis, je ne peux reconnaître en Dieu un moyen ou une puissance qui me seraient extérieurs, et dont je comparerai les avantages, facilités et inconvénients avec d’autres de ses figures ou de ses substituts, voire de son absence, de son inexistence selon la science d’autres religions ou des philosophies des spiritualités. Il m’intéresse par Lui-même, il est le compagnon que je souhaite, Il est le confident à qui je confie, non ma faiblesse ou mes projets, mais celles et ceux qu’Il me fait rencontrer ou que, par ses sacrements et le sang, Il m’a donné à accompagner. Alors, ce qui vient épauler le fardeau, ajouter à ce que je cherche et l’enrichir n’est pas dispersion mais renfort.

C’est au second degré ce que je comprends de ma journée d’hier, je choisis la concentration, le lieu de mes vœux, lieu intérieur. J’ai longtemps cherché à séduire et m’y suis plu, uniquement pour évaluer si la rencontre féminine obtenue était celle de ma vie ou seulement d’une nécessité et d’un bonheur d’émotion. J’étais joué plus que je ne jouais. Ma disgrâce professionnelle puis notre mariage m’ont posé, soudainement mais il y fallut dix ans et j’y arrive tout juste … au centre de la vie, libéré de toutes attentes. Je comprends comment les autres se construisent, chacun à sa manière, mais je ne peux cheminer de conserve que quand la marche est du même pas, que le cœur a même langue et chaleur, appétits analogues. Apparemment, ces compagnons ou compagnes qui cherchent et se cherchent, notamment par l’écriture, la correspondance ou selon le scandale des sociétés – différentes – où ils se trouvent, ont de grandes différences avec moi, mais je les ressens frères et sœurs, comme peut l’être l’époux ou l’épouse avec ce qu’ils ressentent chacun de l’autre comme part de soi, vérité de soi. Diversité et unité des disciples. Ces deux religieux du même ordre – rencontrés ces temps-ci par messagerie « virtuelle » – me sont davantage chers par leur itinéraire d’hommes, que je pressens mais ne cherche pas à connaître, que par leur manière d’exercer un ministère ou de se présenter à autrui selon des travaux et ce que l’Eglise appelle des « engagements », mots maladroits. Dans l’exercice du pouvoir par la nouvelle équipe, dont j’espère avoir terminé le compte-rendu ce soir pour ses six premiers mois de charge, ce qui me passionne et m’inquiète, c’est l’homme persuadé d’agir mais ne pensant ni ne priant, l’homme croyant décider mais manipulé par les circonstances, par des structures qu’il a laissé se mettre en place plus impérativement que lui-même s’asseyait sur le siège d’apparent commandement. Et les Français, les citoyens de tous âges et conditions ne s’y trompent. De dupe que celui, ceux qui à notre tête n’exercent finalement rien… en quelques semaines, comment n’être pas convaincu que c’est, cette fois de manière plus criante et urgente que jamais, d’apprendre au pouvoir à se conduire pour nous conduire et animer.

Je ne peux plus assister à une messe sans penser à mes trois amis d’enfance, à leur vocation religieuse et sacerdotales respective, et qu’ils quittèrent, mais je continue à les penser en intense ouverture à ce Dieu qui m’accueille pendant la liturgie et à chacun de mes débuts de journée. – Je balbutie en cherchant à quitter la journée d’hier : les pentes synchrétistes qui n’ont jamais été les miennes, l’accueil et la sympathie n’étant pas l’adhésion et la conversion, mais la reconnaissance d’une analogie de mouvement spirituel, le respect pour une démarche, m’ont paru inutiles, pas même pernicieuses. Dialogues, pour moi de l’extérieur, et sans doute aususi pour l’animateur du « café virtuel » dans lequel j’avais été introduit, appelé et vivement reçu, avec le bouddhisme [1], puis avec le judaisme, selon un dialogue saisissant d’un jeune Indien avec David BEN GOURION : argumentation encore plus simpliste que celle de l’Islam lequel reconnaît pratiquement tous les éléments du mystère, même s’il n’y entre pas, et ne cherche en rien à s’approprier le christianisme. Argumentation et présentation me faisant comprendre en revanche Israël et une certaine posture juive que je ne savais pas : sympathie, compréhension mais altérité fondamentale. La sympathie fondant pourtant ce vivre ensemble des différences [2]. Le notant ainsi et me secouant, je reçois – finalement – le fruit d’hier : ni prétention à la supériorité, ni regard sur autrui ou sur ce qui est professé pour l’identifier ou l’étiqueter autrement, et en fonction de nous, que ce que lui-même veut dire de lui. Le respect mutuel est sans doute la clé de la compassion et donc de la vie ensemble. Me voici réconcilié avec ce que je visitais ou qui me visitait hier, me voici aussi réconcilié avec ce moi que je fus hier et qui n’avançait pas ses travaux et ne donnait pas assez à sa fille.

Notre responsabilité première est nous-mêmes, nous avons le devoir d’être libres et heureux, ce qui psychologiquement synonimes. Alors nous pouvons accomplir ce pour quoi nous sommes explicitement faits : continuer la création, y collaborer et dans cet accompagnement, humble et confiant, du travail de Dieu dans le monde, c’est-à-dire en chacun de nous et pour tout le vivant, trouver tranquillement un accomplissement qui est notre nature, bien plus que notre raison d’être.

S’il est vrai que dans le Christ, l’on se réconforte les uns les autres, l’on s’encourage dans l’amour, l’on est en communion dans l’Esprit, l’on a de la tendresse et de la pitié, alors ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments : recherchez l’unité. [3] ce soir exercice œcuménique à la cathédrale… Enseignement de comportement. Ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Ce que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais plutôt des autres. Et je réponds : je ne ooursuis ni grands desseins ni merveilels qui me dépassent. Non, mais je tiens mon âme égale et slencieuse : mon âme est en loi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère. Et voici le psalmiste qui, à ma place, réplique : attends le Seigneur, Israël, maintenant et à jamais. Toute vie chrétienne est fondée sur ce qui n’est pas du tout paradoxal : la venue historiquement et spirituellement acquise de Dieu fait homme dans notre histoire et l’attente de sa venue par notre mort à chacun, puis par notre accueil à tous dans la vie éternelle. Le Christ simplement enseignant et soi-disant acceptable par toutes autres religions et doctrines … quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères ni tes parents ni de riches voisins, sinon eux aussi t’inviteraient en retour et la politesse te serait rendue. Au contraire, quand tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boîteux, des aveugles, et tu seras heureux, parce qu’ils n’ont rien à te rendre. Cela te sera rendu à la résurrection des justes.  Enseignement du bonheur sans technique ni espérance. Ces jours, comme celui-ci, où Jésus est simple, répit avant la croix, mise en familiarité du mystère sans le poser sans cesse en questio, ou en incommensurabilité. Vie quotidienne à laquelle je suis convié. Pensées tendres pour toutes et tous, également conviés à être eux-mêmes et à vivre cette journée.



Si la haine répond à la haine, comment la haine finira-t-elle ?
Bouddha et les injures
Il était une fois un religieux qui avait quitté sa maison et abandonné ses richesses pour enseigner la Voie. On appelait cet homme le Bouddha.
Un jour alors qu'il parlait sur une place publique, un homme s'approcha pour l'écouter.
Il avait entendu dire que le Bouddha gardait toujours un grand amour et une grande bienveillance pour les êtres.
La bonté du Bouddha agaçait cet homme, alors il se mit à l'injurier.
Mais le bouddha resta paisible.
Il écouta cet auditeur qui hurlait de plus en plus.
Lorsqu'il eut fini et qu'il reprit son calme, le Bouddha lui demanda :- Si tu fais un cadeau à un homme et que cet homme n'en veut pas, que fais-tu de ce cadeau ?
-          Je le reprends !
-           De la manière si tu adresses des injures à une personne et que celle ci ne les reçoit pas, tu peux les remporter car celui qui ne  reçoit pas ton cadeau ne peut pas être ébranlé.
Prenez garde de faire le mal. Celui qui jette la poussière contre quelqu'un dans le sens opposé au vent ne salit pas l'adversaire mais son propre corps. De même quand on fait une mauvaise action c'est à soi-même qu'on fait du tort.

Beauté des images. Mais...
1° j'ai énormément à "faire" ces temps-ci ...
2° je suis évidemment attiré, mais sans autre urgence que ma curiosité de presque tout, par le bouddhisme. Sidhharta, Mircea Eliade, Hermann Hesse, etc... L'Islam m'est nécessaire car d'une part il me fait cheminer avec mes amis de près de cinquante ans : lesMauritaniens, d'autre part parce que sa mésestime par une partie de nos compatriotes, les Français, médias, politiques, propos de table en famille, pose un véritable problème de politique, de société et de cohésion nationale chez nous. Néammoins, vous ayant rencontré, je viens... mais brièvement.
Réflexion sur le premier texte (31 Octobre 2012) : une bonté agaçante.
Il inspire aussitôt le rapprochement avec les évangiles.
Le même ouï dire fait venir au Christ. Mais la rumeur n'est pas sur des qualités exceptionnelles de Jésus, elle est sur un message étonnant, sur une interrogation d'identité : est-il celui qui ? et aussi sur des faits pratiques : il guérit. Un outil... une question... mettre la main dessus plus que le rencontrer. le Boudha est ici quelqu'un qu'on rencontre. Celui qui l'aborde est du même genre que bien des interlocuteurs de Jésus : les cocteurs de la loi, les scribes ou quelqu'un avide de perfection : que dois-je faire ? Justement aujourd'hui, l'évangile selon Marc  XII 28 à 34, quel est le plus grand commandement.
Le Bouddha agace : réflexe individuel. Le Christ agace mais un ordre établi, une hiérarchie temporelle : les auitorités relgieuses de l'époque (pas l'occupant qui lui est plutôt favorable, jusques dans le procès ultime qu'il cherche à éviter). La relation est d'homme à homme avec le Bouddha dans l'anecdote de maintenant. Elle poart toujours d'un individu rencontré ou venu pour aller à l'universel, quand c'est le Christ le sujet et l'interrogé.
La conclusion en forme de morale est à rapprocher aussi des évangiles. S'il se trouve quelqu'un pour accueillir votre paix... sinon, elle vous reviendra. La leçon bouddhique au mode négatif est la même. C'est toujours nous-mêmes que nous endommageons en nous conduisant mal.
Question... si ce texte renvoit aux évangiles, est-ce à généraliser - dans l'Eglise d'en ce moment qui recherche comment ré-évangéliser ou évangéliser ? S'y prendre selon son propre fonds, ou selon d'autres fonds, sagesses, etc.  ? Le Christ lui-même parlant par paraboles, ne s'y prenait-il pas ainsi, le plus souvent.

Savoir respecter la vérité du bouddhisme sans le ramener à l’Évangile
Personnellement, je ne pose pas d’abord la question du rapport du bouddhisme et de l’Évangile. J’essaie simplement d’être attentif à la vérité que Bouddha cherche à me transmettre sans tenter d’abord de faire des comparaisons et surtout pas avec l’idée que le christianisme possède la vérité. Nous fonctionnons dans des systèmes de représentations c’est-à-dire dans un univers rempli d’idoles et d’idéologie et ce que nous prenons souvent pour la vérité du christianisme n’est que l’expression de nos désirs et de nos propres rationalisations. Il est nécessaire de passer par la vacuité pour atteindre l’éveil. Par ailleurs il y a peut-être des choses nouvelles dans le bouddhisme et qui ne sont pas explicites dans le christianisme, comme il y en a dans le judaïsme, l’islam ou le taoïsme.
Si vous me poussez dans mes retranchements, je dirais que le bouddhisme peut aider le christianisme à se convertir à l’Esprit, à l’Indicible de tout message spirituel, ce qu’il n’a pas encore vraiment fait, et qu’il est susceptible éventuellement d’élargir l’horizon de l’Évangile, tout en nous confrontant avec la culture de l’Extrême Orient. Et cette culture elle-même peut se découvrir en se confrontant à la culture chrétienne. Etienne DUVAL

[2] - Quiconque est habité par la conscience d’être juif, est juif. C’est-à-dire quiconque a conscience de l’histoire de son peuple et des lois de sa religion. Un Juf est un homme qui n’est pas assimilable. Dans ce pays, les Juufs ont vécu une expérience spirituelle qu’aucun autre peuple n’a éprouvée. Ils s’en sont souvenus. C’est purquoi ils n’ont jamais voulu disparaître, même par peur des persécutions. Et c’est pourquoi, ils ont toujours aspiré à y revenir…  En ce qui concerne Jésus, il figure sur la même ligne que les Prophètes d’IsraPel. Vous n’avez rien dans sa doctrine qui ne soit conforme à la Tira d’Israël, en dehors d’une ou deux choses. Ce sont ses disciples qui ont faussé sa doctrine. L’iéde d’incarnation divine est tout entière étrangère au judaïsme. Dieu n’a pas d’image corpirelle. Il ne peut avoir un enfant de chair et de sang. C’est vrai, Jésus s’est décriit comme un fils de Dieu, mais il entendait donner à cette expression le sens qu’on lui donnait dans l’antique tradition juive selon laquelle tout homme est fils de Dieu. Notre vraie querelle est avec Paul. C’est ui qui a provoqué les premiers dégâts. Et savez-vous pourquoi ? Il a été le premier Juif assiimilé. Ben Gourion au journaliste d’origine indienne Dom Morice, entretien publié par Davar . 11 Août 1961 Salomon Malka . Jésus rendu aux siens . enquête en Terre sainte sur une énigme de vingt siècles (Espaces libres . Albin Michel . Mars 2012 . 277 pages) pp. 265-266

[3] - Paul aux Philippiens II 1 à 4 ; psaume CXXXI ; évangile selon saint Luc XIV 12 à 14

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