jeudi 15 novembre 2012

si tu penses être en communion avec moi - textes du jour

Jeudi 15 Novembre 2012

Ce matin
 
Prier… [1] voilà que le règne de Dieu est au milieu de vous. Simplement par la présence du Christ-même, déjà selon son chemin terrestre : comme l’éclair qui jaillit illumine l’horizon d’un bout à l’autre, ainsi le Fils de l’homme, quand son Jour sera là. Mais auparavant, il faut qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération. Effets : les relations entre les hommes : j’ai quelque chose à te demander pour Onésime, mon enfant à qui, dans ma prison, j’ai donné la vie du Christ. Un esclave que Paul va confier à son ancien maître, Philémon : le grand acte d’émancipation des esclaves, le traitement des esclaves quand ils le sont encore datent l’Eglise et l’ont placé nettement dans le camp des opprimés et des rebuts de la société comme souvent l’Apôtre le rappelle et en s’enorgueillit (Laurent et ses accusateurs). Que tu le retrouves définitivement, non plus comme un esclave, mais, bien mieux qu’un esclave, comme un frère bien-aimé : il l’est vraiment pour moi, il le sera plus encore pour toi, aussi bien humainement que dans le Seigneur. Donc, si tu penses être en communion avec moi, accueille-le comme si c’était moi. S’il t’a fait du tort ou s’il te doit quelque chose, mets cela sur mon compte. Moi, Paul, j’écris ces mots de ma propre main : je te rembourserai. Je ‘najouterai pas que tu as aussi une dette envers moi, et que cette dette, c’est toi-même. Oui, frère, fais-moi cette joie dans le Seigneur, réconforte mon cœur dans le Christ. En regard, le rite, le dogme, l’interrogation oiseuse, les Pharisiens face au Fils de Dieu fait homme, le futur crucifié…  les Pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu. Jésus, le Christ, en moi, en nous, visite et réponse = prière.

Hier
La réflexion de Souleiman, mariage et monothéisme : échange avec Yann PIVET [2] et « réponse » de Mgr. HEROUARD [3]

Exposé à la chapelle Notre-Dame-la-Blanche de Theix sur l’apparition de la Vierge aux enfants de Pontmain. Un ancien instituteur du bourg voisin de Pontmain. Beauté de la chapelle où nous sommes, retable refait à neuf, immense et très beau crucifix latéralement. Nous sommes une vingtaine, quelques enfants, perspective d’un pèlerinage le 8 Décembre prochain, mais organisation foireuse et bouche-à-oreille n’ayant guère fonctionné y compris pour l’horaire de cette réunion… Tout à fait passionnant. Le fait est simplissime, quatre enfants discernent ensemble, au-dessus de la maison faisant face à la grande familiale, en début de nuit et par grand froid, une belle dame dans le ciel. Extrême détail de la tenue et de la pose. Un message muet mais sur banderole. En fait, toute la pastorale d’un prêtre modeste et admirable Michel GUERIN, né en 1801, fondateur de la paroisse depuis 1836, est consacrée : culte systématique de la Vierge. L’apparition reprend un à un chacun des éléments et objets rituels. Petite foule y compris les deux religieuses institutrices, puis le curé, assemblés par le père du premier voyant. Ils ne voient rien, mais prient avec les enfants qui décrivent à mesure, l’un d’eux écrira. Tous quatre en religion. L’abbé GUERIN en procès de béatification. Aucun miracle, rien de spectaculaire, sinon que l’apparition le 17 Janvier 1871 annonce de fait l’armistice et que l’évêque de Laval l’authentifie dans un délai record : 2 Février 1872.
J’essaie de conclure avec MLP, notre recteur desservant, venu pour la conclusion tandis que son charmant vicaire, pas six mois encore de sacerdoce a assisté à tout. La transposition est simple : si la Vierge apparaissait aujourd’hui, quelle pastorale consacrerait-elle ?  mais je n’arrive pas même à lui faire tourner la tête alors que nous ne sommes plus que trois ou quatre. Et c'est physique, il ne peut me serrer la main. Pourtant, en collectif, comme une méditation mensuelle d'évangile à cinq ou six, il est chaleureux et approbatif...  Il en est ainsi depuis sept ans, pas même de réponse à mes propositions écrites de trouver mon utilité locale pour son ministère. L’évêque de mes lieux, celui de Vannes, a la même attitude : pas de réponse. A vrai dire… que ferai-je de plus que fréquenter ce qu’ils proposent et agir comme je le fais, notamment par cet envoi du matin, et ces dialogues internet ?
Les évêques, une douzaine à qui j’ai transmis hier le texte très prenant de mon ami Souleiman Ould S. Deux réponses. L’une de distanciation en défense, quasi celle d’un fonctionnaire, il est vrai qu’il assure la coordination de l’épiscopat français et se trouve ad limina. La seconde est chaleureuse, précise : un ami de Jean LAPLACE, longtemps à Nevers et disciple tranquille de Bernadette SOUBIROUS et des évangiles, avec le virage brusque d’une santé soudainement déficiente alors que ses loisirs, après la charge, s’organisaient en Terre Sainte. L’évidente manière de Dieu d’organiser notre sainteté et de nous donner son chemin à Lui vers Lui et non le nôtre, si indiqué qu’il ait pu paraître à notre esprit et attrayant à notre coeur. Je n’ai ainsi que deux contacts épiscopaux réguliers : l’autre relevant surtout mes efforts pour relier la nécessité de l’Eglise aux problèmes de la cité politique. Je les sens tous deux en osmose avec les interrogations de vie personnelle et de réévangélisation collective qui m’habitent, et au contraire de tant de chrétiens ou du dire officiel, actuellement, de l’Eglise de France, sereins et pas en agressivité politique. Je regrette le départ à la retraite, sans adresse internet de Mgr. ROUET de Poitiers .La suite de l’Eglise est là. Ou bien il y a un regard collectif, laïcs et clergé confondus, sur ce qui se fait déjà, sur ce qui se tait, ou est interdit. On regarde ensemble les choses et l’Eglise n’est plus hiérarchique mais fonctionnelle et communiante, le prêtre, l’évêque sont dans la foule des baptisés, vivant exactement comme eux : mariage, travail, et la direction est collective. Ou bien la césure se maintient, il n’y a plus de chalandise et quand il en reste, elle est émancipée, le prêtre est instrument pour des sacrements, de moins en moins pour l’exclusivité de l’enseignement car les laïcs acquièrent le savoir sinon l’onction. Dans les deux cas, la transformation se fera par la base et par le peuple. – Symbole… déménagement de l’Eglise-capitale à Jérusalem, au moins du pape et de ses services les plus quotidiens. Le contact avec Juifs et musulmans. Internationalisation de Jérusalem, ville sainte de tous, administration pratique m-onusienne mi-collective comme les monastères du Mont-Athos pourtant indépendants les uns des autres. Sans signe et sans audace, rien ne se fera. Et au passage, le pape à Jérusalem, c’est une bonne partie du conflit israëlo-arabe qui se calme puis se résout…

Avant-hier
                                 Ma mort et ma responsabilité. Faire tout ce que j’ai à faire dans cette ambiance qu’à ma mort ce ne sera plus possible, il faudra que cela ait été fait. Ma foi a donc deux aspects : l’espérance de l’accomplissement et plus encore de la communion dans cet univers plus complet qu’est, que sera pour moi, pour nous, la vie éternelle – et la demande priante que les forces nécessaires me soient données d’ici là pour faire ce que je crois avoir à faire, ce qu’il m’est inspiré de faire. La vieillesse, ou le vieillssement, me paraissent un rapport nouveau avec le corps, une considération de tout en fonction de la mort (de ce corps ? ou pas seulement de ce corps ?), une responsabilité envers les autres désormais bien consciente et envers soi car une distance se prend avec soi : ce corps, ces talents, ces défauts, tous paramètres personnels qui m’ont été donnés à ma naissance mais ne sont pas tout moi, ne sont sans doute que des outils pour autrui et pour mon accomplissement, l’âme seule serait la personne et elle se doit au corps et à la fructification des talents, à l’animation de toutes nos facultés d’amour, d’intelligence, de relationnement et à l’éducation de tous nos instincts, la peur, la gourmandise, etc… ce n’est pas dédoublement, c’est prise de conscience dans l’obscurité de nos cages intérieures et la lumière de nos pulsions et rencontres d’amour (dont l’art et l’attention sont une part, l‘art création et l’art donné par le créateur à la jouissance et à la compréhension de ses semblables, contemporains ou à venir, l’attention à l’inanimé, aux idées, aux êtres vivants, à l’autre, aux circonstances, l’attention pour organiser et nous approprier dans le meilleur sens tout ce qui nous relationne, nous rend participant et aussi, nous faisant recevoir, nous enrichit, nous complète).

[1]Paul à Philémon 7 à 20 ; psaume CXLVI ; évangile selon saint Luc XVII 20 à 25

[2] -  ----- Original Message -----
From: Yann 
Sent: Wednesday, November 14, 2012 1:41 PM
Subject: re: ce que j'adresse aux évêques de France dont j'ai les coordonnées internet, ainsi qu'à quelques prêtres et religieux

Cher Bertrand,

A lire tes mails, je crois percevoir que tu es favorable au projet de loi ouvrant le mariage aux homosexuels et à l'adoption par des couples de même sexe.
Si tel est le cas, nous sommes en désaccord sur ce point.
Je pense que la valeur du mariage est déjà assez mise à mal quand on constate la proportion de ceux qui finissent par un divorce sans qu'on ait besoin de le fragiliser davantage. Qu'en sera-t-il des enfants vivant chez un couple homosexuel, par suite d'adoption ou de PMA, lorsque parent 1 décidera de divorcer de parent 2 ? J'imagine les situations auxquelles on fera face!...
  Garantir des droits supplémentaires entre partenaires PACSés, pour des questions de succession par exemple, peut se concevoir. Mais c'est une évolution du PACS, pas un mariage. Dans tous les dictionnaires, le mariage est l'union d'un homme et d'une femme. Ce mariage pour tous, on pourrait aussi l'envisager pour deux soeurs vivant sous le même toit. Le mariage "pour tous" sera-t-il autorisé entre frères et soeurs?
Ton ami musulman évoque la polygamie admise par l'Islam. Mahomet aurait eu 11 femmes! Pourquoi limiter le mariage à 2 personnes? On pourrait marier tant qu'on y est marier toutes les religieuses d'un couvent, les séminaristes entre eux... j'en passe parce que je n'ai pas envie de rire de ce sujet. Mais j'ai retenu la phrase de ton ami qui commente la distinction de l'Islam par rapport au christianisme qui, je cite, "fait le déni égalitaire de la polygamie naturelle des mammifères humains"! Il fallait y penser...Et puis faut-il encore parler d'hommes et de femmes (théorie du gender)? Dès lors, pourquoi continuer à proner la parité, puisqu'on est tous faits pareil? Je pense à Viviane en évoquant tout cela, sans commentaire...

Quant à François Hollande qui corrige la question d'un jounaliste, hier, parlant du "mariage homosexuel", pour répondre sur le "mariage pour tous", pourquoi ne se considère-t-il pas comme l'un parmi les "tous", en ne se mariant pas lui-même. Il se fout complètement du mariage!

Bien à toi,
Yann, (mammifère humain)
 
----- Original Message -----
To: Yann
Sent: Wednesday, November 14, 2012 3:03 PM
Subject: ton message en commentaire de celui aux évêques

Mon cher Yann, "pour faire court " comme on dit, je ne suis pas un militant en morale. Imposer son point de vue à autrui autrement que par le dialogue et la puissance de l'argument, peut-être, mais lui imposer ses préalables, ses références et même parfois ses ignorances : non. Je préfère ce qui est du ressort de chacun, l'exemplarité. Donnons envie aux jeunes générations de se marier, même s'ils sont seulement stables, leur montrer - par nous-mêmes - ce qu'apporte l'engagement explicite, public, consacré laïquement et même religieusement. rendre compte de notre expérience de la grâce. Donnons envie du mariage chrétien.
Je ne me sens concerné par ce débat que s'il tourne à la haine, celle-ci est plutôt du côté des opposants, lesquels jurent n'être pas homophobes et seraient donc plutôt des opposants au pouvoir actuel. Même débat qu'en 1984 pour l'école.
Je ne suis pas homosexuel ni de fantasme, ni de particulière envie. Mon expérience est presque nulle. Nous avons, Edith et moi, moi par elle en fait, des amis homosexuels avec lesquels nous n'avons d'ailleurs pas discuté de la législation en cours de débat. Sans distinction de sexe ou d'âge, de maturité ou d'immaturité, toute affinité du moment ou de durée peut avoir ses gestes, ses expressions, sa langue. Question d'ambiance, de démonstrativité, de spontanéité. Question aussi de limite, celle-ci est simple : la liberté de l'autre, le scandale pour les tiers. Le "mariage pour tous", ingéniosité de présentation récente... je ne crois pas que ce soit un changement de civilisation ou de culture, je ne pense pas qu'il y aura un mouvement de masse. Le danger que nous vivons, c'est l'instabilité familiale et conjugale, c'est  la monoparentalité de fait. Bien entendu, dans les cas du mariage homosexuel, il faut éviter la marchandisation des adoptions, comme d'ailleurs pour les couples hétéro. Et quant au don d'ovocytes, on est déjà dans la marchandisation.
Je n'aurais pas mis la chose au programme si j'avais été candidat. Je ne la voterais si j'étais parlementaire qu'en me prononçant article par article. Je n'en fais pas un débat de principe ni de grande portée.
Il y a de vrais scandales dont l'Eglise et nous, nous ne nous émouvons guère.
Heureux de l'occasion de te lire après du silence.
Heureux aussi que nous puissions échanger car nous partons de la même éducation, des mêmes convictions et des mêmes révérences-références amoureuses.
Vale.
Fidèlement, mon cher Yann.   

[3] - ----- Original Message -----
Sent: Wednesday, November 14, 2012 2:50 PM
Subject: RE: important
Merci de votre message qui me rejoint à Rome ; Vous pourrez préciser à votre correspondant que dans les déclarations épiscopales il n’a jamais été fait d’amalgame entre polygamie et islam  et que la demande polygame peut venir d’horizons culturels et spirituels très différents.
Bien cordialement
Antoine Hérouard
Mgr Antoine Hérouard
Secrétaire général

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