dimanche 16 décembre 2012

que devons-nous faire ? textes du jour

Dimanche 16 Décembre 2012

09 heures 12 + Eveillé à seulement huit heures vingt, le jour, et me suis levé aussitôt. Depuis, courriel du matin pour la chère femme mais bataille infructueuse pour me connecter…  Prier [1] les empêchements et les barrières de toutes sortes qui font davantage ressentir l’emprisonnement que désirer le mouvement. L’enfermement produit est plus mental que physique, connectique diverses de ma messagerie par exemple. Les vies d’autres, un léger cotoiement disant le simple fait de l’existence, légèreté et agrément du contact. Poids de quadratures d’autres, sans papier, pas de travail, trois-quatre mois pour obtenir le document de la couverture sociale minimum, l’hébergement chez qui perd à son tour le travail qui était aussi d’aide à la personne repris par une parente de celle-ci ayant à son tour perdu son travail. Chronique de ce qu’on a voulu quitter au pays, les maris qui abandonnent ou qui sont introuvables, le mirage d’ici depuis là-bas… Le secret des bonheurs et des équilibres acquis par un acquiescement au déséquilibre présent, aux handicaos, au passé dont les douleurs sont triées, expliquées plus fréquemment que les bonheurs. Tournis des activités à huis clos des différents « métiers » de l’abstrait, la recherche universitaire (au moins en sciences dites humaines) planchant davantage sur le processus de la recherche que sur les contenus obtenus et s’exprimant en tribune des gradés devant le parterre des postulants, les diplomates du multilatéral, les avions, les codes, les écouteurs, les papiers. L’impossibiité de s’intéresser mutuellement d’une discipline à l’autre, d’un métuer à l’autre parce que chacunse croit englobant et explicatif de l’autre, le politique, l’économie, le social, le religieux sont ainsi ces souris s’embrassant et s’étreignant tandis qu’elles coulent dans le pot de peinture dont elles croient se tirer en prenant appui l’une sur l’autre… Emergence de l’expression de notre tragédie, la littérature, le présent Goncourt, les promiscuités involontairement insupportables pour des raisons que je ne peux me dire et me les dire ne me les rendraient pas plus supportables, mais je dois les accepter. Secret sans doute des couples se défaisant sans raison : on ne peut de corps se trouver dans le même espace même s’il y a ou s’il y avait amour, désir, admiration. Difficuktés de l’incarnation, des organisations qui deviennent hiérarchies et empêchement. Dans la peste, le ciel comme un couvercle. Et c’est le dimanche dit de Gaudete, la messe hier à Saint-Jacques du Haut-Pas avec une inscription émouvante : BRANLY  y fut paroissien de 1865 à 1882 puis de 1928 à sa mort le 24 Mars 1940. C’est là aussi que fut célébré par le cardinal archevêque de Paris à l’époque Mogr. DUBOIS, une messe d’action de grâces pour le centenaire de PASTEUR, le 27 Décembre 1922. L’homélie est lugubre… sur la joie, mais l’assistance est priante, adultes et quelques enfants, curé jeune, nouvellement installé après le décès coup sur coup de deux prédécesseurs dont la chronique ne dit pas s’ils étaient âgés. – Souffrance du manque de compassion universitaire pour l’objet de l’histoire, leur science, c’est-à-dire les hommes et les femmes, décideurs et objets de décision, surtout si l’on  pose comme acquis que l’opinion et l’ambiance pèsent plus sur le décideur que n’importe quel libre-arbitre ou connaissance des tenants et aboutissants de ce qu’il y a à décider. Pitié de tous, d’autrui, des ndifférents, des aimés et aimants, de moi-même. Gaudete

10 heures 16 + Tandis que je me suis escrimé près de deux heures sans résultat pour me connecter qu’un instant et faiblement, mon délicieux trésor m’appelle. – Composante de la joie spirituelle, que je n’ai jamais cherchée et ne chercherai jamais comme un bien : qu’elle soit ou non le « produit » de ma recherche de Dieu ou plutôt de Sa visite inopinée en moi, certainement, mais peu m’importe le processus. Ce que je veux c’est Dieu, tout simplement parce qu’Il m’inspire de me laisser attirer par Lui. Je crois dire là le fond de toute ma vie spirituelle depuis toujours. Si tant est qu’il s’agisse de vie avec un qualificatif et avec un possessif, alors que c’est seulement la vie. Dont je fais partie avecd’innombrables autres vivants, morts peut-être comme je le serai, mais vivants éternellement donc même en ce moment, donc même à l’instant de mourir, avec le mystère indicible des avortés, des refusés d’existence mentale ou physique, qui – eux aussi, sinon surtout – parce qu’ils ont été vus de Dieu, qu’ils ont été Son projet, existent autant que nous. Je pense particulièrement à celui ou celle que j’ai fait disparaître en Septembre 1976. Dans le sacrement, ce me fut pardonné sans autre pénitence prescrite que la plus terrible, demeurer avec ma culpabilité, mes impossibilités d’alors et mon regret d’aujourd’hui, mais c’est humain et Dieu nous regarde d’une même compassion, l’avorté et l’avorteur. Du moins je le crois, puisqu’Il me donne d’y croire. Le Seigneur a écarté tes accusateurs, il a fait rebrousser chemin à ton ennemi…Le Seigneur ton Dieu est en toi, c’est lui, le héros qui t’apporte le salut. Voilà pour nous, mais la cause de notre joie, celle que nous recevons, est paradoxale, mystérieuse, admirable et au fond tout explicable si c’est compris en langage amoureux : Il aura en toi sa joie et son allégresse, il te renouvellera par son amour : il dansera pour toi avec des cris de joie. Nous sommes la joie de Dieu. Frères, dit Paul, soyez toujours dans la joie du Seigneur. Pas notre joie, quelle qu’en soit la cause, mais la Sienne. Le Seigneur est proche. Ce matin, je ne peux que faire silence. Ses contemporains à Jean Baptiste : Que devons-nous faire ? … Maître, que devons-nous faire ? … Et nous, que devons-nous faire ? Les réponses du Précurseur sont simples : faites très bien ce qu’humainement vous avez à faire, lui-même conscient de cette proximité et l’annonçant. Il vient celui qui est plus puissant que moi..

10 heures 33 + Le commentaire de Jean Paul II. Très exact et profond sur la joie chrétienne coexistant avec la souffrance et la détresse, parce que son fondement est autre : l’amour. Singulier et très mystérieux phénomène de la sainteté qui est d’abord communion des saints. Jean Paul II par une piété exceptionnelle et exceptionnellement vécue se donne en compagnon – pour moi – par exemple à chaque réflexe de dire un Je vous salue, Marie, quand j’ai un instant de jachère. Je suis alors avec lui… les rencontres qu’il me fut donné d’avoir avec lui en Février 1995 y sont-elles pour quelque chose. Je ne le pense pas. … Mes aimées vont à la messe de onze heures selon ma fille : mouvement que je leur ai « inculquée » ? ou poussée propre ? Poussée intérieure propre et rapport personnel, indépendant de moi et des habitudes initiées. Responsabilité de transmettre « la  foi » ou plutôt ses outils, presque tous facultatifs. Et si je transmettais une dialectique d’erreurs ou de souffrances ? Je me pose la question assez souvent qui est, en fait, celle de ma propre foi : a-t-elle du fondement est-elle vraie ? La réponse vient, immanquablement, La foi ne m’appartient pas, elle n’est pas un objet, elle est une relation, elle est fonction d’une Personne, et c’est celle-ci qui répondra, selon ce qu’Elle veut à celles que j’aime et que j’ai poussées, un peu, vers Elle. Je ne suis plus qu’avec elles, à égalité de commencement et de dépendance. – S’il est nécessaire d’élucider ce que l’on reçoit et sent, voici : ma joie tient à ma pauvreté, je me sens si démuni que complètement je suis au repos, à l’abandon dans les mains de l’Incommensurable qui s’est incarné, dans les mains et le cœur de ce Dieu dont le Fils s’est fait homme, adventurus est.


[1] - Sophonie III 14 à 18 ; cantique d’Isaïe XII 2 à 6 passim

Aucun commentaire: