mardi 29 janvier 2013

beaucoup de gens étaient assis autour de lui - textes du jour

Mardi 29 Janvier 2013

Prier… [1] l’ancienne alliance ne présente que l’ébauche du bonheur à venir, et non pas l’image exacte des réalités. Nous sommes tous dans cette ancienne alliance, c’est-à-dire un déisme, une espérance, un désespoir, une distraction, des habitudes machinales, la vie quotidienne nous submerge et nous sommes mûs par les circonstances, nos automatismes, en fait une soumission à un « fatum », les plus démunis et les plus honorés, nous sommes de cette race humiliée par nous-mêmes depuis nos origines. Seules nos enfances, vite abîmées par la résignation ou les addictions de l’âge censément adulte, gardent le reflet de ce que nous aurions dû, pouvions être. Et voici que la rédemption, l’incarnation, le sourire de Dieu… si ce culte avait purifié les gens une fois pour toutes, ils ne se sentiraient plus coupables d’aucun péché… nos sentiments, pour notre génération et nos cultures, ne sont pas du péché personnel, ou si peu : époque où personne ne se sent responsable de lui-même, mais seulement des autres pour les dominer : « je prends mes responsabilités », ne signfiie plus j’assumerai sur mes deniers, sur ma vie, sur mon honneur les conséquences de mes décisions, comportements et actes, mais simplement : « l’exclusivité de la décision, c’est à moi... moi-moi-moi ».  Politique, entreprise, société, autant de paraboles de nous-mêmes…En revanche, nous sommes écrasés par la sensation, la réalité de nos limites. On n’évoque et on croit ne pratiquer que le « libéralisme » en tout, mais nous ne nous voyons ni ne nous pensons libres personnellement, puisque nous ne discernons pas notre responsabilité personnelle dans nos erreurs de comportement, dans notre pécéh. Or le commandement – déjà dans l’ancienne Alliance – est une référence à Dieu, un « pense-bête ». De péché que par rapport à Lui, qu’en oubli de Lui, qu’en présomption ou en désespoir de vivre sans référence à Lui. Le psaume XL et la lettre aux Hébreux disent tout autrement : tu n’as pas voulu ni accepté les sacrifices et les offrandes, les holocaustes et les expiations pour le péché que la Loi prescrit d’offrir… Alors j’ai dit : Me voici, je suis venu pour faire ta volonté. Le Christ parlant et vivant ainsi, nous-mêmes, chacun de nous dans l’instant de la prière, dans l’apogée de la conscience, et l’Alliance nouvelle se fait, se refait, se continue : je n’ai pas enfoui ta justice au fond de mon cœur, je n’ai pas caché ta fidélité, ton salut ; j’ai dit ton amour et ta vérité à la grande assemblée.  La réévangélisation n’est pas une technique ou une ambition, ou la considération statistique du manque de prêtres, elle n’est pas un brulôt contre la gauche ou contre l’Islam, pas plus d’ailleurs que contre une classe, une droite, des riches ou savants, elle n’est que témoignage et appel à la rééalité : une fantastique analogie de chacun, souffrant ou grâcié, avec tous, dans le grand manteau marial de la rédemption et de l’annonciation. Analogie que je ne prévoyais pas d’être définie aussitôt par le Christ lui-même… « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? ». Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère ».  La volonté de Dieu ? nous savons quelle elle l’est pour nous, le plus banalement. Continuer, mais changés intérieurement parce qu’en relation constante, intime avec Dieu, notre salut. Une espérance exaucée. Une présence. Ainsi soit-il !


[1] - lettre aux Hébreux X 1 à 10 ; psaume XL ; évangile selon saint Marc III 31 à 35

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