jeudi 28 mars 2013

c'est un exemple que je vous ai donné - textes du jour

Jeudi Saint - 28 Mars 2013

Hier soir
Nouvelle soirée Alpha : conférence, la 9ème du cycle que j’avais déjà entendue mais qui a résonné en moi et à table différemment de la première fois. Faut-il et peut-on parler de sa foi, la foi, la conversion phénomène révolutiionnaire dans une vie. Comme les précédents « entretiens » donnés en vidéos, celui-ci me pose des questions autrement que selon son discours direct. La foi n’a pas révolutionné ma vie, elle l’a au contraire protégée, elle a été le plus souvent le principal élément de ma continuité, élément intérieur, car en comportement sentimental ou social, ou en convictions et manière menatles, je n’ai pas non plus évolué, je me suis toujours plus argumenté, mais sur la même ligne. Rigidité ? que n’ont pas bousculé mes dépaysements géohraphiques, ni celui – le plus important – qu’est l’âge. Pourtant, sans pouvoir le formuler bien, je ressens que ces temps-ci, je suis creusé et j’évolue. Ce n’est pas affaire de contenu mais de persepective. Jamais, je n’ai eu autant conscience non de changer mais d’évoluer. L’âge dépouille et discrimine, mon mariage aussi En discussion de table, le débat est passionnant : notre meneuse C. insiste sur l’envie que lui a donnée sa conversion ou un événemenyt majeur de sa vie l’ayant amené à la foi, envie de transmettre ce qu’elle a reçu. Le notant, je réalise que le concept même de transmission implique un contenu paqueté et figé, alors que la vie est mouvement sinon évolution. S. qui m’horripile par son fixisme,  son rituel, son goût du prêtre qui est goût du chef sinon de l’homme (son mari, officier de marine) continue sa dictée ou sa copie : confession fréquente, échec des prêtres ouvriers qui ont défroqué et qui même fidèles à leur sacerdoce ne seraient plus disponibles, notamment pour les confessions, le critère (pas faux si l’on considère surtout l’intention, le mouvement intime) d’une conversion selon une « commande » de quarante messes pour l’âme d’une belle-mère abhorrée… j’ai cherché à réduire cette opposition par une accolade et un baiser de paix en fon d‘exercice, je l’ai sentie s’amollir ce qui était mon but. Elle qui parle tant du salut des âmes, rayon exprès du prêtre, ne peut être bousculée et amenée à se voir et montrer autre, à se découvrir vivante que par le physique. Si nous avions chacun trente ans, j’aurai passé mes nerfs en tentant de la séduire physiquement, rien que pour le service. Je n’aime pas les certitudes, quoique ce soit l’un des titres de mon blog. politique. Ou plutôt, il y a des certitudes de fond, mais y parvenir ou les communiquer ne peut se faire rigidement, dogmatiquement. Je n’ai pas de recettes. J., si je ne me trompe de prénom, a un jeu et des expériences très diversifiées, elle les dit avec finesse et pétulance. Cé. expose son père de cent un ans, opposant frontal à la religion et à la plupart de ses interlociteurs parce que ce sont des interlocuteurs, me passionne par son silence, son humour. Ma chère femme ne peut la saquer et relève aussi l’époux, médisant et ramenard. Je ne suis pas de son avis. Il y a un jeu de miroirs qui est asusi celui de l’amour et de la tolérance, nous nous modifions les uns les autres rien que pour l’instant de la relation ou du regard mutuels. Nos diversités dans ces échanges, censément, de foi et de propagation de la foi me paraissent inépuisables par elles-mêmes mais épuisantes quand on est en mode conversation. Ma question – pieds dans le plat – nous édifions-nous les uns les autres, a été mal comprise. J’ai été ignoré ou la réponse a été de récitation, non de questionnement : je suis resté dominé par des affinités et des répulsions. Comme il en serait de même si la conversation était politique, il me semble donc que nous restions dans un registre profane. J’ai dû rappeler comme l’horaire du départ, était annoncé que le sujet étant la nécessaire oraison pour toute propagation, et que nous pourrions prier un instant avant de nous quitter. Je vis de plus en plus que je ne suis qu’au seuil.

Tandis qu’avec ma femme et notre fille, premiers compagnons de ma vie spirituelle aussi, à moi, je vis quotidiennement les surprises et donc l’action de l’Esprit Saint tant rappelée dans nos échanges et en conférences, à la manière dont seraient invoqués règlement intérieur d’une assemblée ou statuts du parti dominant.J’ai essayé de dire – pensant aussi à cette participation de « mon moine » (Dom Jacques MEUGNIOT) à un colloque où nous étions une vingtaine, au Parti communiste, il y a une douzaine d’années. Trouver le lieu commun, vivre pour un même objet et le poursuivre ensemble permettent de tout parler et partager, ce qui fut, même si c’était surtout intellectuel. Des prêtres mariés, des prêtres ouvriers ne seront pas meilleurs ni plus fidèles que els actuels, certainement d’une authenticité et d’un courage de vie sans précédent dans l’Eglise puisqu’il n’y a plus aucun avantage social ni pécuniaire, qu’il n’y a plus aucun consensus ni pression pour que la « cléricature » soit une promotion ou un débouché. La question et le bien à venir sont d’un autre ordre, l’Eglise doit apprendre le monde non pour le pénétrer ou le manœuvrer, mais apprendre du monde. De cette réciprocité dans l’apprcohe et la demande dépend le rayonnement futur de l’Eglise. Le dire eût été incompréhensible pour mes commensales. Line, toujours plus rigide, rêve d’assassiner notre actuel président. S. relève les dégâts de mère en fille quand la mère dénie à sa fille toute qualité et manifeste de ne pas l’aimer. Par bribes les réflexes de chacun. J’apprends ainsi plus sur la vie en société que sur un partage et un approfondissement de la foi. Mais au second degré, j’apprends sur les divers aspects du fondement de mes lacunes et du pourquoi me ressentir ainsi à un commencement-aboutissement.
Ce début de matinée
Prier… l’ensemble des évangiles de la Passion d’ici la nuit de la Résurrection, puisqu’a priori nous ne pourrons aller à l’office de la nuit, trop long pour notre fille. [1]. Comprenerz-vous ce que je viens de faire ? … C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. L’authenticité de chacun, la spontanéité, ce fut un don manifeste de chacun des disciples, sauf pour Judas le dissimulé. J’ai tant de peine, sans doute par toute mon existence passées entre la préparatiuon aux concours, ce que l’on appelle « les grandes écoles », la vie diplomatique,le jeu socia où le paraître impose la dissimulation et le masque, la confection que j’ai du mal – ainsi, hier soir – à croire que l’autre, devant moi, tour simple et parfois répétitif qu’il soit dans sa tentative de communier et de convaincre, peut-être de m’édifier selon ce qu’il estime commun entre nous, soit réellement et éprouve réellement, vive réellement ce qu’il dit être, éprouver et vivre. J’ai à apprendre à croire, ce n’est pas seulement affaire de foi religieuse, c’est plus encore amour d’autre. Certains se donnent avec sincérité d’une manière telle qu’il m’est facile de les croire d’autres je ne peux les considérer dans ce qui est poyrtant leur sincérité et leur expression. Quel chemin tant j’ai été déformé, tant encore le principal sujet de mes observations : la politque, ne met en jeu que des scènes, des acteurs, des composés… Tous les dialogues de Pierre avec Jésus, des professions de foi aux peurs, aux reniements, aux spontanéités. Pierre, l’homme nu. L’Eglise donc… épouse nue, pas tant pour l’étreinte divine que par une pauvreté qu’elle exhale malgré elle. puisqu’elle est faite de nous en défense et en vérité.

Le cœur de l’incarnation divine… la pleine conscience de la divinité, la perfection amoureuse et sociale de l’humanité, en individualité et en relationnement… et l’évocation de Marie-Madeleine, ses pleurs, son parfum, ses cheveux esuyant les pieds du Seigneur, en gestuelle maintenant de Celui-ci lavant et essuyant les pieds des disciples. Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est venu de Dieu et qu’il retoune à Dieu, se lève de table, quitte son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin, il se met à laver les mieds des disciples et à les essuyer avec le linge qui’il  avait à la ceinture. Sensation saisissante que Dieu est alors totalement à l’œuvre, absorbé comme jamais et que tout est signifié et prophétisé dans ce geste du Fils, du Maître, tandis que le Père serait à retenir son souffle, à lui avoir tout délégué, la tâche la plus complexe, le Père créateur a passé la main au Fils rédempteur, l’Esprit se tait, contemple et c’est l’explosion : Pierre n’est pas le premier à qui le Christ lave les pieds mais c’est le seul à ne pas être pétrifié, silencieux, perplexe, il ne se laisse pas faire, il est pleinement homme mais face à l’Homme parfait. Dialogue avec le Maître qu’il aime tant et qu’il va renier. Thomas dira «  Mon Seigneur et mon Dieu », constat et adoration murmurés. Pierre a dit : Tu es le Messie, le Christ, le Fils du Dieu vivant. Sa profession de foi a une adresse, un interlocuteur. Pierre est en relation, c’est un homme qui ne vit pas seul, il est d’ailleurs celui des disciples dont le mariage est mentionné explicitement. – Ces moments sont si intenses et fondateurs qu’ils sont, doivent être le socle de notre mémoire, de notre intelligence, de notre pratique. « Ce jour-là sera pour vous un mémorial. Vous en ferez pour le Seigneur une fête de pèlerinage. C’est une loi perpétuelle : d’âge en âge vous la fêterez »… « Faites cela en mémoire de moi… Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » Ainsi donc chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez à cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. – Les disciples un par un, le Seigneur penché sur les jambes, sur les pieds, les regards, le silence, la ruptre et lapaisement avec Pierre, un silence et des gestes encore plus denses. Judas dont les pieds sont lavés aussi, les pieds qui le porteront où ceux qui l’ont payé et dont il dirigera les pas, les pieds du pendu, le vide final, le corps, le sang, les clous… le linge à la ceinture, le linceul, la tunique et les vêtements retirés, joués au sort. La nuit même où il était livré… au cours du repas, alors que le démon avait déjà inspiré à Judas Iscariote, fils de Simon, l’intention de le livrer… Après leur avoir lavé les pieds, il reprit son vêtement et se remit à table. Il leur dit alors… Les pharisiens qui reprochaient à Jésus que ses disciples ne se lavent pas les mains avant de s’attabler… réponse qui a aussi sa charge d’humour : les pieds lavés et par le Maître lui-même… Ce temps (pas seulement liturgique, mais chacun de nos jours, chacune de nos nuits) est décisif.



[1] - Exode XII 1 à 14 passim ; psaume CXVI ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XI 23 à 26 ;  évangile selon saint Jean XIII 1 à 15

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