lundi 25 mars 2013

Lazare était avec Jésus parmi les convives - textes du jour


Lundi 25 Mars 2013

Prier [1]… ce à quoi Dieu me convie, cette lecture, éventuellement partagée ensuite. Il est décisif que le principal dialogue entre Judas et le Christ, à l’initiative du premier, soit occasionné par l’anticipation de la mise au tombeau et plus fondamentalement par le discernement amoureux de Marie(-Madeleine ?). L’effacement et l’efficacité qui en résulte : Marthe. La générosité sans compter, la consécration de Marie… Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? – Laisse-la ! Il fallait qu’elle garde ce parum pour le jour de mon ensevelissement. Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. Jésus prophétise donc ce dont Judas sera l’initiateur : passion, mort-ensevelissement et résurrection, et ce dont Marie sera témoin originel. Les détails portent : les pieds de Jésus, la chevelure de Marie. L’intéressement de Judas, il eût pris sa commission sur la vente du parfum, les trous cents pièces rapportées aux trente deniers, un multiple. Toujours, le lieu social et affectif que détermine le repas pris ensemble. C’est le lieu le plus fréquent de l’évangile avec la montagne et avec le lac, chacun pour un miracle spécifique, mais à table c’est le plus généralement l’enseignement d’amour en forme de réplique du Christ. Isaïe nous donne l’icône qu’embaume Marie. Le cadre en est ce que la voix venue du ciel a proclamé-attesté au jour du baptème dans le Jourdain : voici… mon élu en qui j’ai mis toute ma joie. C’est lui qui fera paraître le jugement en toute fidélité. Isaïe, père et docteurs des contemplatif, ajoute à la préfiguration, à l’image, un dialogue, celui du Père avec le Fils : j’ai fait de toi mon Alliance avec le peuple et la lumière des nations (intitulé de la décisive constitution dogmatique, faisant pour la première fois en vingt siècles de chrétienté l’explication, la définition et le premier approfondissement de l’Eglise en tant que telle, toute parole de l’Ecriture applicable au Christ, l’est à elle, aussi) ; tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et de leur cachot ceux qui ghabitent les ténèbres. Marie ajoute aussi à l’image la plus parfaite de Dieu, qu’est son Fils fait homme, le Christ qu’elle embaume pendant le repas familial : elle exalte le saint Corps, lui donne une dimension intime et universelle. La maison fut remplie par l’odeur du parfum. Vérité de ces gestes et postures, l’amour mystique, mais le dialogue et les spécificités de la femme et de l’homme, l’amante aux pieds de l’aimé, l’homme parfait définissant en réponse et acquiescement l’exceptionnalité et l’adéquation du geste et de cet amour autant humain que spirituel. Le spritiuel n’est-il pas l’acmée de l’humain, et le corps n’est-il pas notre chemin puisque nous avons la grâce que ce soit notre état. L’incarnation du Christ puis sa résurrection après que le corps ait été réduit, martyrisé, instrumenté, mis au néant de la mort, nous disent et nous assurent la beauté et l’éternité de la chair dont notre âme est gratifiée. Beauté qui ne se détaille pas. Le Christ n’a jamais pu être décrit physiquement, et d’abord par ceux qui vécurent avec lui, le voyaient quotidiennement en tout état de joie, de fatigue, de colère et en transfiguration. Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur. Elle vera le parfum sur les pieds d Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux. La maison fut remplie par l’odeur du parfum. Parfum de nos vies, de nos tentatives d’amour pour entourer et embaumer le divin Corps. Prenez et mangez-en tous, car ceci est mon Corps. … les bontés du Seigneur sur la terre des vivants.


[1] - Isaïe XLII ; psaume XXVII ; évangile selon saint Jean XII 1 à 11

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