samedi 30 mars 2013

me voici devant toi comme une terre assoiffée - textes anticipant la lumière de la Résurrection

Samedi Saint . 30 Mars 2013

Tout hier
10 heures 15 + Atroce. Appel impromptu de Geneviève H. Elle vient d’apprendre de son neveu Alexandre, celui avec lequel elle m’avait demandé avant Noël de m’entremettre pour qu’elle puisse reprendre langue avec lui… la mort subite de Philippe… un infarctus, hier. Toujours au Maroc dont je pensais que nous evions le tirer quelle que soit la complexité de la situation où il s’était là-bas enfoncé, dont je ne savais depuis les téléphones et notre entrevue de jeudi dernier que les aspects délictueux… Un passé révolu pour moi, pas pour Geneviève. Mais je garde un souvenir plus que chaleureux du très jeune garçon qu’il était à mes premières fréqentations de la famille… 1969-1970. Mort à cinquante ans, dans un probable abandon. Désespoir ? possible hâblerie ? je ne saurai rien que désormais le garder en moi.  Son dernier téléphone pour me féliciter de ma nomination au Kazakhstan, il l’avait fait pompeusement mais l’intention m’avait touché. Son divorce, le suicide de sa seconde femme, sur la plage de Nice, en plein midi, devant lui, au fusil… le déclin et la mort de ses parents qui l’avaient certainement beaucoup affecté… la pension à ses douze-dix-huit ans et, là, sans doute déjà, des relations peu bénéfique. J’ai beaucoup de chagrin, j’irai à l’inhumation : Louhans, une histoire familiale, très d’autrefois. Lui cinquante ans, moi soixante dix… Geneviève, soixante-quinze…
  
Minuit et demi + Office de la Passion au Guerno. La petite chapelle de la commanderie du Temple éclairée pour sa tour de garde, l’un de ses flancs et l’abside, les vitraux font tableaux pour le dehors, aux murs peu jointés. L’église n’est qu’à moitié pleine. J’y arrive pour le silence, bien inspiré. Très grand quoique agenouillé dans une immense chasuble rouge, Sébastien. Il célèbre bien, très distinctement, avec l’élocution travaillée et voulue d’un LUCCHINI… l’office est à l’unisson de cette ambiance d’un tout autre siècle. Une dizaine d’enfants. Deux porteront les cierges des processions : croix à vénérer, adorer du seuil à l’autel, puis le reposoir et la réserve d’hosties. Lecture selon saint Jean. Ce qui se produira décisivement au matin de la Résurrection, Jean s’effaçant et faisant passage pour Pierre, a déjà lieu pour que celui-ci soit au plus proche du procès commençant chez Caïphe : c’est Jean qui, s’engouffrant avec toute la cohorte, fait demi-tour pour faire entrer Pierre, au moins dans la cour. Paradaoxalement, Jean parce qu’ami du grand-prêtre, n’est pas catalogué comme disciple de l’accusé, tandis que Pierre est mis en situation d’angoisse, isolé, reconnu dès qu’il passe le seuil, et pas seulement par son accent ou selon une servante perspicace, mais par un témoin de l’arrestation et du début de combat qu’avait engagé Pierre, moins capon que notre vénération a fini par croire. Le rite… les Juifs se trompent d‘agneau pascal, et pour manger celui du rite mosaïque, manque de reconnaître le Christ au moment décisif, alors que Pilate leur pose trois fois la question (les trois reniements de Pierre, sans doute, mais ceux du peuple, les nôtres ?). – Très belles invocations pour la prière universelle, notamment à propos des Juifs, implicitement des musulmans, qu’il y aurait avantage et bienséance à désormais citer en tant que tels, puisque croyants en Dieu aussi fermement, et à propos du cheminement des incroyants. – Je suis pendant ces offices de la dernière Cène puis de la Passion, habité par les prêtres de ma vie, plus singulièrement Michel T. de P., Jean-Claude C. Jean LAPLACE et Gilbert LAMANDE. Adolescences et retraites. Nous sommes ensemble. – La procession pour la vénération de la croix, vécue comme la renouvellement public des vœux du baptême, une solennité et une fermeté engageant la vie. Communion… la minuscule hostie pour la distribution aux fidèles, qu’élève une fois l’an le célébrant. Sébastien avec une grande beauté donne un sens particulier à l’approche des enfants, pas encore communiants au sens strict : paroles, regard, bénédiction, il me semble que le jeune enfant e peut que se sentir choisi, consacré, et qu’acquiescer. J’en ai félicité le jeune célébrant, qui s’agenouille devant chaque enfant qui lui arrive : ciboire en une main, l’autre élevée en enseignement et en garantie… il n’a pas vraiment relevé, et notre cher Jean-Eudes a opiné, nous échangions le salut du congé, une fois le silence rétabli, l’office conclu… que cette bénédiction était bien longue et que plus tard son jeune compagnon en sacerdoce administrerait davantage en universel qu’en particulier. J’en doute. Le mystère, quand nous nous l’approprions pieusement, a tellement de versions vécues.

Je suis rentré, paisible, dans la nuit, rappelant Geneviève H. comme j’en avais eu l’intention en venant… Monté ce matin contre elle, je suis passé définitivement d’une certaine colère tant son souci des choses administratives et de la gêne au fond que lui cause pratiquement la mort de son frère, m’avait scandalisé, autant dans mon chagrin que par cette confirmation d’une sécheresse de cpeir, d’une incapacité sentimentale... à la communion de chagrin : elle en souffre encore plus puisqu'elle ne sait rien en dire ni communiquer. Je comprends maintenant que mes reproches seraient de ma part, encore davantage, cette sècheresse de cœur, qui chez elle n’est pas agressive, mais gaucherie. Ainsi que les enfants de son frère, ceux du premier mariage (tâcher de reprendre langue avec Fabienne) auquel j’ai assisté en membre putatif de la famille (avec le sinistre présage de la tente au banquet arrachée du sol jusqu’à dix-douze mètres de haut, dans la nuit par un orage bref mais apportant une vraie tempête), et surtout Charles, orphelin : rentrant demain d’une divagation aux Indes ? il souhaite que son père reste au Maroc. Comme l’on ne sait rien de la vie de Philippe, que l’on peut supposer toutes sortes de trafic et d’illicéités, il est probablement sage que ses ayant-droits ne donnent pas de signature qui les mettraient en débiteurs de X personnages voire de l’Etat chérifien. Mais que tout cela est triste. Et les rencontres de la décennie étaient été mauvaises pour tous ses visiteurs venus sur place. Je sais que je lui aurais inspiré confiance, mais je n’ai pas ressenti l’extrême urgence. C’est vraiment Vendredi-Saint. Adolescent, jeune homme, il avait classe, attention à autrui, il ne lui manquait qu’une fratrie et un père proche, sachant s’y prendre. J’ai probablement manqué à cette famille.

Le site du Vatican, les dernières homélies du pape François hier et aujourd’hui… dans l’église, il m’est venu que nous allons vite nous lasser de lui s’il demeure dans ce registre d’une familiarité qui deviendra choquante ou banale… sans doute pour se faire accueilir et entendre de jeunes délinquants faut-il en avoir, jusqu’à la puérlité dans l’expression et le commentaire, mais… J’attends maintenant des décisions et des actes, que la présentation débonnaire fera passer. Je me sens mal à l’aise dans la papolâtrie qui a trouvé avec François un exutoire presque a priori, la culture du chef ne me paraît inspirer aucune sincérité, mais en revanche, il faut un homme d’orientation très forte étant considérée la situation de notre Eglise. Il a surpris, puisse-t-il bientôt surprendre, plus en prise de contact, mais en étreinte à bras le corps avec les tabous et les fixismes, les peurs en fait. L’Eglise a peur du monde. C’est très mêlé et peu dicible, pas analysé en elle, en nous.
 
Ce matin et ce jour d'exception
08 heures 05 + J’aime infiniment ce temps unique dans l’année liturgique catholique. Pas de messe, pas de texte. Sans doute Prions n Eglise « fournit » l’anticipation de la nuit de Pâques, mais la vérité est le vide, il n’y a que le tombeau – le cadavre de Dieu (fait homme) – qui soit plein, et à la Résurrection, par la Résurrection, les vases communicants vont faire merveille : le tombeau vide va remplir le monde et lui fera prendre une conscience qu’il ne finira jamais d’avoir pleinement… celle du plein et du vide, celle de sa relation à Dieu. Dans ce temps d’aujourd’hui entre mort et résurrection, je vais simplement mais avec bonheur, car nous savons la suite et nous avons mémoire de l’affreux – ce qui est non seulement l’itinéraire du Christ de chez Anne jusqu’au Golgotha, mais aussi le nôtre tous les jours du péché au pardon, du réveil physique pour une journée nouvelle ou dramatiquement en continuité avec les emm… et les morts de la veille, à la certitude d’être sauvés, via la mort de notre corps, lui-même promis à être splendide et inaltérable – reprendre les évangiles de la mise au tombeau, quelqus versets. Je ne sais si Fra Angelico a représenté l’épisode, guillemets. Il est décisif.

La mort hier, celle appris de mon cher « Philippus » : les siens le pleurent à la manière que j’ai su et qui est fréquente, la non-éducation à l’expression de la sensibilité et de la détresse, la raideur dans l’aveu d’affectivité, ainsi des vies entières balbutient, hébétées, sans texte, comme à notre début de vie amoureuse où nous ne savons rien dire, le garçon rien avouer que l’intensité et la fille, elle parfaitement éduquée de nature ou de transmission à ne pas faire le premier pas, à jouer en attente et en défense… mais mes pleurs depuis hier ? solitude et communion pourtant… la mort ce matin, quand j’ouvre le psautier monastique, tombant juste au jour que je cherche : laudes du matin. Image que je donnerai en illustration de ma rédaction-réflexion sur le « mariage pour tous » quand l’ayant achevée, je la diffuserai : deux mains très douces figurées seulement par les doigts du nouveau-né ou à peine davantage « âgé » cerclant le pouce maternel. Et pliée en deux la feuille de télécopieur qui à l’époque fonctionnait comme de l’encre sympathique, ce que je ne savais pas : le texte a disparu, je n’en ai pas même mémoire, j’aurais pu le photocopier ou le copier, je n’ai que la date légendée : reçu samedi matin 27 avril 1996, comme annoncé la veille.

Solesmes titre le psaume CXLII : Prière dans l’angoisse et commente : l’homme n’est pas justifié par l’observance de la loi, mais par la foi en Jésus Christ. Commencer au pied de l’autel devant le tombeau où personne ne respire, où tout gît… par prier, avant même d’apercevoir. Seiegneur, entends ma prière ; dans ta justice écoute mes apapels, dans ta fidélité réponds-moi. Cri de Philippe que j’entendis et auquel j’ai sursis de répondre…N’entre pas en jugement avec ton serviteur : aucun vivant n’est juste devant toi.  Prière pour toi et avec, mon cher Philippe, qui t’accompagnait en tes dernières heures, si loin de nous, et pourtant encore dans ce royaume-ci où tu t’étais perdu sans aucune maison ni père vers qui revenir, à la réflexion ou d’impulsion… Tu as pu le dire, maintenant bénis-nous et pardonne-nous… L’ennemi cherche ma perte. Il foule au sol ma vie ; il me fait habiter les ténèbres, avec les morts de jadis. Le souffle en moi s’épuise, mon cœur au fond de moi s’épanouvante. Je me souviens des jours d’autrefois, je me redis toutes tes actions, sur l’œuvre de tes mains je médite. Je temnds les mains vers toi, me voici devant toi comme une terre assoiffée.

L’ensevelissement, la mise au tombeau.  Le soir venu, il arriva un homme riche, d’Arimathie, nommé Jospeh qui s’était fait, lui aussi, disciple de Jésus [1] . pas appelé, mais converti de lui-même par une rencontre et fréquentation dont rien ne nous est dit. L’essentiel de la rencontre va d’ailleurs avoir quand cet homme unique aura le cadavre de son Seigneur à descendre du gibet… Joseph prit donc le corps, il atteste pour toujours que Jésus est bien mort, le roula dans un linceul propre et le plaça dans le tombeau tout neuf qu’il s’était fait tailler dans le roc. Jésus a précédé cet homme – prévoyant : il avait apporté un linceul, il avait de longue date préparé sa propre tombe pour en éviter la peine aux siens – dans son propre tombeau. Puis il roula une grande pierre à l’entrée du tombrau et s’en alla. Or, il y avait là Marie de Magdala et l’autre Marie, assises en face du sépulcre. Les deux scènes sont parallèles et ne communiquent pas. Le masculin clôt la séquence, le féminin ouvrira la suivante, chacune est décisive, mais le splendide et l’enfantement seront le fait des « saintes femmes ». Joseph d’Arimathie est d’importance, comme Nicodème. Cette minorité d’élite n’a pas pu empêcher l’arrestation, le procès, elle a cependant entravé le complot qui en permanence a marqué le ministère public du Christ. Pour Joseph, tout est fini, pour les deux Marie, sans compter la Vierge rentrée avec Jean en ville pour sa première nuit chez le disciple que Jésus aimait… c’est l’attente indéterminée de la prière par excellence : la présence, mais au bon endroit. Assises en face du sépulcre… Marc [2] confirme que la scène est au soir venu… Joseph d’Arimathie, membre notable du conseil, qui attendait lui aussi le Royaume de Dieu, s’en vint hardiment trouver Pilate et demanda le corps de Jésus. La version de Matthieu fait de Pilate celui qui donne l’autorisation machinalemen (Pilate ordonna qu’on le lui remit), mais selon Marc qui le tient de Pierre ou de Jean, le gouverneur romain est resté en pensée avec le condamné. Pilate s’étonna qu’il fût déjà mort et, ayant fait appeler le centurion, il lui demanda s’il était déjà mort. Informé par le centurion (qui a dû faire donner le coup de lance et briser les jambes des autres suppliciés), il octroya le corps à Joseph. Pour être venu si vite chez Pilate, Joseph a dû assister à la crucifixion même et à la mort du Christ. Il a dû être au pied de la croix. Celui-ci, ayant acheté un linceul,descendit Jésus de la croix, l’enveloppa dans le linceul. Il a dû courir en ville, cet achat, la démarche chez Pilate, peut-être le linge à la main. Confirmation : une tombe qui avait été taillée dans le roc, puis il roula une pierre à l’entrée du tombeau. L’autre Marie, mentionnée par Matthieu est mieux identifiée : mère de Jacques le petit et de Joset, mère d’un des Douze, elle est de la génération de la Vierge, tandis que Marie-Madeleine est de celle du Christ, sinon même un peu plus jeune. Toutes deux ont déjà un plan, toutes deux sont en commencement de témoignage : elles regardaient où on l’avait mis. Le Christ mort est donc entouré de quatre personnes : le Romain, le Juif membre du Sanhédrin, tous deux au somet des hiérarchies politiques et sociales du temps, et deux femmes qui ont suivi Jésus et l’ont servi pendant tout le minisère public, la mère de Jacques et de Joset, certainement de plus longue date que la pécheresse et l’amoureuse. Joseph a évidemment retenu l’attention des narrateurs : homme droit et juste, celui-là ne s’était associé ni au dessein ni aux actes des autres. Il était d’Arimathie, ville juive, et attendait le le Royaume de Dieu [3]. Il est peut-être familier aussi de Pilate. A-t-il été l’un des informateurs de Jésus sur ce qui se tramait et décidait au Sanhédrin ? a-t-il parlé de son Maître au moment du procès ou avant à Pilate ? La descente de croix est bien son fait. Le tombeau, une tombe taillée dans le roc, nouveaux détails… où personne encore n’avait été mis. Le Christ inaugure la mort et l’ensevelissement. Ce n’est pas seulement la Résurrection qui est exceptionnelle, mais sa Mort. L’heure est plus précise, quoique toujours le soir : déjà pointait le sabbat. Revanche du rite sur celui qui s’est posé fréquemment et spectaculairement en maître du sabat : le voici mort juste avant. Mais ce va être pour accomplir un miracle, un prodige bien plus extraordinaire que tous ceux accomplis pendant les précédents sabbats. Luc, décidément très en phase avec les femmes (il a su « faire parler » la Vierge), détaille : les femmes qui étaient venues de Galilée avec lui avaient suivi Joseph. Elles egardèrent le tombeau et comment son corps avait été placé. Ce n’était pas de loin et elles ont « contrôlé » le juste d’Arimathie. Puis elles s’en returnèrent et préparèrent aromates et parfums. Et le sabbat, elles observèrent le repos prescrit. Elles n’ont donc pas bougé de chez elles. Luc ne les nomment, ni au pied de la croix, ni lors de l’ensevelissement. Il ne les identifiera qu’à leur rapport aux Onze : c‘étaient Marie de Magdala, Jeanne et Marie, mère de Jacques. Le groupe est d’ailleurs plus nombreux : les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée et qui regardaient cela… les autres femmes qui étaient avec elles le dirent aussi aux apôtres [4]. Ce n’est pas la solitude de Marie-Madeleine, favorisée de la première appaarition du Ressuscité. Quant à la Vierge, elle n’est pas mentionnée par les synoptiques. Ces trois nous donnent un récit sans parole où tout est visuel, silencieux. Le soir, mais la nuit, l’obscruité ne sont pas là, on est entre deux (« entre chien et loup). Jean [5]précise le portrait psychologique de Jseoph d’Arimathie, courageux selon Marc pour aller trouver Pilate, il était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs… Les « saintes femmes » sont absentes à l’ensevelissement, alors qu’elles sont mentionnées au pied de la croix, avec la Vierge [6]. La scène est affaire d’hommes, le rôle de Pilate est confirmé, mais le plus sobrement possible. Nicodème vint aussi : c’est lui qui précédemment était allé de nuit trouver Jésus. Joseph comme Nicomède sont présentés avec une certaine commisération par le disciple que Jésus aimait, le seul qui ait assisté à tout le procès et ai donc été gratifié par le Christ mourant du legs le plus décisif. A Pierre, la fondation de l’Eglise, mais à Jean le sens-même de ce qu’est l’Eglise. Le linceul n’est pas mentionné et ne le sera que par inventaire de Pierre [7], après la Résurrection. Ils prirent le corps de Jésus et l’entourèrent de bandelettes, avec les aromates, selon la coutume funéraire. Précision d’un hasard ? le tombeau est anonyme mais commode : à l’endroit où il avait été crucifié, il y avait un jardin et dans ce jardin un tombeau neuf… à cause de la préparation des Juifs, comme le tombeau était tout proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus. Mais ce n’est pas un tombeau fonctionnel ou la chambre funéraire, attenante au Golgotha, un endroti de passage : personne n’y avait encore été mis.  Comme à propos du linceul, la mention de la pierre ne vient dans le récit qu’au matin de la Résurrection.
Tout est factuel dans les récits conclusifs de la Passion, mais alors que la foule des deux jours dramatiques est anonyme, bruyante, méchante, les quelques-uns qui ensevelissent Jésus : deux hommes au travail, et quelques femmes en observation pieuse, sont précisés. Le Christ comme à sa naissance – en un lieu aussi imprévu (humainement) que celui de sa mort, quoique Bethléem comme le Golgotha sont prophétiquement indiqués par les Ecritures qu’accomplira le Fils de l’homme – est manipulé :  elle mit au monde son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie. D’une certaine manière, Jésus mort est mieux accueilli, mieux loti. Nos cœurs, maintenant ? aujourd’hui ?

Tout aujourd’hui, faire silence intérieur jusqu’à la nuit. Je n’irai pas à l’Office-même de la Résurrection, ne pouvant l’imposer à notre fille, mais veillerai en relisant les évangiles de la Passion. Demander la grâce du silence intérieur… pour enfin laisser parler Dieu. Le tombeau habité de son Corps.

 


[1] - évangile selon saint  Matthieu XXVIII 57 à 61

[2] - évangile selon saint Marc XV 42 à 47

[3] - évangile selon saint Luc XXIII 50 à 56

[4] - ibid.  XXIII 49 & XXIV 10

[5] - évangile selon saint Jean XIX 38 à 42

[6] - ibid. XIX 25

[7] - ibid. XX 6 & 7

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