mardi 5 mars 2013

nous sommes devenus le plus petit de tous les peuples - textes du jour

Mardi 5 Mars 2013

Prier… [1] Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander… chacun des apôtres a son quant à soi. Sauf quelques-uns comme Jude, comme Jacques, un autre ou un autre encore, à vérifier, leurs paroles, généralement une question, a été retenue par les évangélistes. Ces questions sont chaque fois particulières mais celles de Pierre ont les deux traits : la spontanéité ou la réflexion qui va à l’impasse et à la perplexité. La question du pardon, bien plus que celle du péché, le péché état dans lequel autrui reconnaît quelqu’un, plus rarement état dans lequel (le publicain au fond du Temple tandis que le pharisien fait son compte, elles. Combien de fois dois-je lui pardonner ? … Soixante-dix sept fois. Comportement à régéler sur celui de Dieu : devenir saint et parfait comme votre Père qui est aux cieux… la notion de réciprocité, la relation mutuelle introduit et définit notre relation à Dieu. La parabole du serviteur suppliant puis impitoyable. Saisi de pitié, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette …Dans sa colère, son maputre le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût tout remboursé. On ne voit pas bien comment en prison ou sous la torture, les ressources viennent au débiteur pour qu’il s’acquitte de sa dette, le point n’est pas là. A peine davantage dans le comportement du tiers : ses compagnons, en voyant cela, furent profondément attristés et allèrent tout raconter à leur maître. Soliudarité avec celui qui est maltraité ? jugement sur autrui ? Quant à Pierre, il présente un cas de figure : quand mon frère commettra des fautes contre moi… Or sa vie est maintenant, à la suite du Christ, celle de mènent les autres disciples. Qui donc commet une faute contre lui ? or Pierre n’est pas un abstrait ou un théoricien, il lui est arrivé donc d’être offensé. La prière du Notre Père nous met dans les deux cas, nous offensons, nous sommes offensés. Nous n’offensons que Dieu ? oui ! directement, ou en offensant autrui. La prière de Daniel est celle d’Esther, elle est sacerdotale : un laïc, une femme… car elle est au nom de tout un peuple. Rappel des promesses divines équivalent à la reconnaissance humaine de l’identité de Dieu : tu leur as promis une descendance… nous sommes devenus le plus petit de tous les peuples… nous n’avons plus ni chef, ni prophète, ni prince, plus d’holocauste, plus d’offrande de l’encens, nous n’avons plus de lieu pour t’offrir les prémices et trouver grâce aupès de toi. Le rôle à la fois historique et spirituel qu’aurait pu jouer pour notre temps et pour toutes suites, le peuple juif, martyrisé par les nazis et négligé, dans ce martyre, par les Alliés, si – ensuite – au lieu de rendre quasiment la pareille depuis trois quarts de siècle mais à un autre peuple qui n’en peut mais et n’a en rien participé à la shoah, il s’était montré exemplairement miséricordieux et inventif pour le bien commun de toute la région où il s’est réimplanté. Au lieu de quoi, il a pratiqué la même implacabilité et a semé tous germes de guerre et de haine en… Terre sainte. C’est l’un des grands paradoxes de notre temps et un point de rencontre entre spirituel et politique. Peu commenté autant par la faute des Juifs criant aussitôt à l’antisémitisme et présentant leur créance pour 1933-1945, et par la faute des chrétiens qui approfondissent très peu, avec les Juifs de maintenant, leur dette spirituelle envers Israël de la Bible. Les Juifs se sont appropriés une terre, les chrétiens se sont appropriés l’Ancien Testament. Bien commun ? souci de partage ? Prière du psalmiste, ma prière de ce matin… ceux qui malades, souffrent et ont peur… ce prêtre tant aimé… et si dépourvu… cette amie par correspondance… et évidemment les cadres de l’Eglise, à commencer par les cardinaux : puissent-ils, au lieu de s’obnubiler sur la personne à élire ou à rejeter, réfléchir quelques jours sur l’état de notre Eglise, qui est beaucoup trop leur Eglise, et sur sa relation – salvifique ou en pierre d’achoppement ou en manque à gagner – avec le monde, avec nous tous, avec eux-mêmes, pasteurs et ouailles en même temps. Seigneur, enseigne-moi tes voies, faus-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve.


[1] - Daniel III 25 à 43 passim ; psaume XXV ; évangile selon saint Matthieu XVIII 21 à 35

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