jeudi 7 mars 2013

peux-tu me confondre avec les idoles ? C’est moi qui te réponds et qui te regarde - textes du jour

Hier soir
 
Fin de journée cependant fructueuse. Le partage d’évangile à cinq autour de MLP – exercice qu’il ne zèle qu’à Surzur, et pas au chef-lieu du doyenné… quelle a été la genèse de cet exercice et de cette localisation ? Nous sommes le bon nombre pour pouvoir nous succéder dans l’exposé ou les remarques ou parler sans ordre. Il s’agit de l’évangile de dimanche prochain, la parabole du fils prodigue [1]que, selon MLP, Jean Paul II (à qui il donne son grade désormais de « bienheureux »). J’ai été frappé, lors d’une précédente lecture, le texte venu en semaine il y a quelque temps, de l’absence de la mère… et de ce que le père ne s’adresse pas directement en réponse à son fils : il liquide l’héritage sans mot dire, il donne des ordrs à la domesticité au retour du prodigue, donc à des tiers, alors qu’il y a dialogue avec l’aîné, mais il m’est répondu que ce qui compte, c’est la pointe de la parabole. C’est juste mais dans un tableau, c’est souvent le détail qui convie à l’ensemble. Place de la nourriture et du repas, comme dans tout le Nouveau Testament : la parabole est elle-même un commentaire de table. Nourriture et communion, avance MLP : communion avec le pire et l’impur, les porcs et leurs gousses, ou avec le père. Les deux fils sont d’une certaine manière aussi inintéressants affectivement et moralement l’un que l’autre : l’un réclame l’héritage, l’autre est jaloux et comptabilise ce qu’il ne reçoit pas. Tous les deux estiment qu’ils ont une créance sur leur père, un dû qu’on ne peut leur refuser. Si l’aîné se ait observer qu’il a tout, cest à condition qu’il soit en communion avec son père, c’est parce qu’il est resté avec lui qu’il a tout. Le père qui voit loin… de très loin, il a vu revenir son fils. L’examen ensemble aboutit au dessein de Dieu, j’ai cherché sans succès à placer le livre-thèse de Lytta BASSET, Le pardon originel [2] qui me paraît plus juste que la felix culpa paulinienne. Et à la liberté humaine. Une jeune femme prêchée par MLP lui réplique qu’elle a horreur de la miséricorde : oui, parce que c’est négliger ce qu’elle vit et ressent et son libre-rabitre. Orgueil certain, mais attitude qui est celle du démarrage, mais refuser la pitié n’est pas sans honneur ni sens des responsabilités. Conscience de la liberté. Mettant « sur la table » cette expérience fréquente avec Marguerite : viens dans ton cœur, tu vas y entendre Jésus, Il y est… je dois dire que précisément, elle ne ressent, le vide et le slence, et je réalsie alors que cette entrée en soi ne peut être fructueuse que elle y entre, que si j’y entre en demandeur : viens en moi, Jésus, manifests-toi, je t’attends, je veux te parler. Discussions sur le ressenti qui peut ne jamais se produire dans une vie ou s’étioler : Thérèse de Lisieux et son « mur » pendant trois ans. Le ressenti sans valeur juridique, cf. notre expérience du juge des référés. L’un de nous phrase et répète sur la méisricorde du Père, inépuisable et première, sur les épreuves qui nous sont envoyées pour précisément faire grandir notre foi et expérimenter cette miséricorde. Cette façon de voir et de vivre est inaccpetable pour l’incroyant et peut éroder la foi du plus solide. Mais je n’ai jamais eu et espère ne jamais avoir cette perte de la foi et même du ressenti dont je suis favorisé. La manière dont le prodigue rentre en lui-même et prépare son texte d’excuse répond à la question que je voulais poser à notre édifiant : miséricorde, nos péchés, etc… pour  beaucoup si l’on est sincère, la question n’est pas d’être pardonné de ses péchés, mais plus globalement et concrètement d’être sauvé, tiré d’affaire. Les circonstances nous pèsent bien plus que le péché, et qu’est-ce que le péché, car s’écarter de Dieu en connaissance de cause, me paraît impossible. Et qu’est-ce que le péché alors ? le prodigue fait répondre. Il a pris conscience de son péché par les conséquences que cela a engendré, très pratiquement et substantiellement pour lui : moi, ici, je meurs de faim. Qu’est-ce qui ne va pas dns ma vie, qu’est-ce que j’endure, qu’est-e que je subis, qu’est-ce que ce vent contraire ? et je peux remonter à la cause et identifier, en conscience, ma faute. Enfin, très juste également au plan psychique et en analyse psycho-thérapeutique ou psychanalytique : la mort ne se divise, la mort spirituelle, la mort de l’esprit, de l’âme, est une : mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie… ton frère que voilà… il était perdu et il est retrouvé. La vie par le relationnel et par l’orientation de vie, les deux fondamentalement, originellement et finalement, par rapport à Dieu. Et Dieu, parce qu’il est miséricorde, est pourvoyeur, « rétablisseur » de vie, de la vie… ce ‘nest pas d’inanition, ni de pauvreté que mourait le prodigue.  – La collecte à la messe me frappe d’emblée, tant elle est globale, adéquate, caractérise tout ce que nous tentons de vivre, ce qu’il nous est proposé en Eglise, de vivre : Seigneur, tu ous accordes ce temps de Carême pour nous former à la vie avec le Christ et nous alimenter de ta parole ; que notre effort de pénitence nus obtienne la fidélité à te servir, et le goût de te prier d’un même cœur. Nous sommes une dizaine, six heures et demi le soir pas encore tombé. Croisé notre banquier en y allant, lui ai demandé s’il ne viendrait pas avec moi : il a continué tout en étant heureux d’obtenir ainsi l’explication de la sonnaille des cloches. 
Je remets à demain, en laissant reposer ce qui depuis quarante-huit heures se cherche et se débat en moi – Esprit Saint, viens ! – ma note aux conclavistes français. L’actualité des présentoirs à l’église-édifice, dimanche dernier, fait cependant réfléchir à ce que peut paraître l’offre de l’Eglise en ce moment. A quoi s’ajoutent l’éditorial de Gérard LECLERC pour la France catholique et l’annonce patr l’Homme nouveau de son numéro spécial sur le nouveau Pape à paraître avant Pâques, et devant nous entretenir sur le parcours etc. du nouveau, sur les douze cardinaux qui comptent, tout en donnant le bilan et la rétrospective du pontificat auquel son titulaire a mis fin. Singulièrement, rien sur les tables et rien dans ces papiers pour une réflexion, pas réservée à quelques hauts dirigeants, mais qui soit le fait de tous : la situation, les remèdes. La passivité comme le moyen d’exister et de contrinuer tandis qu’au contraire on appelle à la secousse en politique !

Le résultat me semble peu porteur d’avenir et peu contagaieux en dehors des convaincus. Convaincus de quoi ? le savent-ils. Il y a un mouvement qui me semble de troupeau car l’argumentation de la manifestation est surtout de faire nombre. Je n’ai pas les tracts précédents, mais il est clair que les énoncés se sont rapprochés des habituels calicots, les pour et les non sont simplistes. Il n’a jamais été prétendu que les enfants des couples homosexuels s’en prétendraient les enfants de sang, du moins pour les deux parents et la cohésion familiale est davantage menacée par la détérioration de l’économie et par le mépris de la personne au travail que par le projet TAUBIRA. L’argument de priorité à la lutte contre le chômage contredit l’exigence de débat prolongé et de fond. Le mariage n’est évidemment pas une parité et la pétition initiale des futurs re-manifestants était la différence. En réalité, il y a une prise de conscience qui ne s’avoue pas – quels que soient les sondages que citent la France catholique et son auteur, et qui ne « collent » pas avec ceux que j’ai vus – le referendum n’est plus réclamé, proposé par FM sur l’école avec au préalable l’extension de la compétence référendaire, il avait été refusé par la droite au Sénat. Pour moi, ce qui demeure : nous ne pouvons condamner les gouvernements théocraties quand il s’agit de l’Islam, de l’Iran, des Frères musulmans et autres en Egypte et en Tunisie, tout en imposant chez nous notre conception théologique du droit naturel, car l’homosexualité et le désir d’enfants (comme le développement de l’enfant dans un couple parental homosexuel) peuvent s’étudier, s’expliquer, se constater et donc être organisé, pérennisé et protégé (la société c’est la stabilité et la protection, la reconnaissance, l’identité) par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Le droit naturel n’est pas un droit inspiré par autre que la nature. Bien entendu, l’humain l’interprète mais il ne peut le faire qu’avec précaution et respect, il ne peut être péremptoire. Fondamentalement, il ne s’agit pas du souhait des socialistes et de leur gouvernement de légiférer, souhait que condamneraitent les manifestants, mais du souhait de personnes ayant leur inclination et leur liberté propre et qui, à travers leur homisexualité, et selon leur différence vis-à-vis du grand nombre et de la moyenne statistique, rejoignent cependant l’ensemble sur des points plus importants que leur différence : ils s’aiment et veulent être reconnus et protégés en cela, ils désirent des enfants, la législation et la médecine peuvent les aider, puisque leur nature atteint là ses limites et les plaçaient donc jusqu’à la loi à venir en contradiction et en impasse. Les y laisser, c’est de notre part, une condamnation qui n’est pas méritée. Ils/elles sont comme sils/elles sont et qu’y peuvent-ils/elles, et de quel droit les condamner, les empêcher ? sinon par parcisme et manque de compassion. L’Eglise précisément prêche contre la discrimination et le jugement sur autrui. Il me semble – si j’avais été une autorité d’Eglise – que face à ce projet, j’aurais d’une part épousé – c’est le cas de l’écrire – le souhait des homosexuels, je l’aurai approfondi tellement que j’aurais certainement trouvé les points de rencontre entre les convictions affichées en théologie et.. en préjugés par l’Eglise et ses fidèles, peu informés d’ailleurs de l’homosexualité (ou la pratiquant dans la honte et le secret, alors que…) et le désir de ceux que la législation veut protéger et libérer, exaucer. Et d’autre part, j’aurais fait avancer dans leur esprit originel les institutions politiques de notre République : la liberté de conscience des parlementaires. Le débat aurait été tel qu’il aurait aussi reçu des limites dans le temps, au lieu que son intensité a été une sorte de concession gouvernementale – nolens volens – à l’opposition très hérétoclite en fait. Bref, je ne l’aurais pris ni comme une menace ni comme un abus. Reste cependant que de la part de l’élu du 6 Mai, il aurait été bon que le cheminement et l’origine de sa position soit éclaircie, exposée et que l’ensemble du sujet soit venu à son esrit et aux nôtres, non par lobbies et influences de couloir mais selon des réalités criantes. Or, il y en a qui crient. La question homosexuelle et celle de l’adoption qu’on soit homo. ou hétéro. Et beaucoup d’autres dans notre société actuelle. Et nous ne savons pas bien ni y réfléchir ni y répondre. D’autant que nos politiques ne sont pas des modèles de vertu domestique.

Les dévotions, les saints. C’est évidemment nous qui les sécrétons. Ce seraient des Africains dans quelque savane ou forêt qui vénèreraient les reliques de leurs ancêtres, nous dirions en thnologues, que… et naturellement avec commisération et en assurant qu’ils sont bien loin et de la vérité et du Royaume. La relation avec les morts est naturelle. Que la communauté ecclésiale, avec plus ou moins de soins ou de bon sens, désignent des modèles parfaits, quoique nous puissiosn chacun en choisir selon notre expérience, notre rencontre et une relation d’âme, post mortem ou du vivant de chacun… c’est très bien. Il y a des vies exemplaires et entrainantes, qui sont de saints, comme de non-saints, certains de nos héros, de nos savants, de nos grands politiques. La plupart des saints que j’ai trouvés dans mes missels puis de lecture m’aident et sont prodigieusement – Avila, Lisieux, Tamanrasset – accompagnateurs. Désigner le coupe parental de Thérèse de l’Enfant Jésus, pourquoi pas ? miracles ? héroïcité des verus ? je ne sais pas, d’après les biographies, notamment celle de Jean-François SIX, la mère de Thérèse est dans l’antisémitisme ambiant et explicite à Alençon, et M. MARTIN est mort dément ou de sénilité précoce. Srtout, s’il s’agit de désigner – pour les couples d’aujourd’hui en crise ou en manque de repères – ne peut-on trouver plus proches et plus contemporains. Reste que j’irai vénérer ses reliques à la fois par dévotion à Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face et pour communier avec le peuple chrétien. Cette démarche, de respect pour la foi de tous, pour l’environnement que créent nos bonnes volontés et notre foi, à chacun, m’est venu d’une longue attente pour aller baiser le piétement de la Vierge au pilier à Chartres…

Je m’aperçois que notre agraffeuse – nous en avons deux du même modèle – posée à côté de mon écritoire est fabriqué en Chine, c’est – charité ! – indiqué en français et non en anglais. J’ai déjà fait la remarque pour les ampoules électriques en même temps que les normes européennes ont complètement bouleversé la façon de nous éclairer en vie domestique.
 
Ce matin
 
                               Prier… [3] étrange dialogue entre un scribe et le Christ. C’est rare. Nicodème, de l’aristocratie de l’époque, n’était pas scribe mais sans doute lettré. Celui-là est une exception. En général, c’est le groupe sans distinction des scribes et des pharisiens. C’(est lui qui a pris l’initiative de venir et de demander. Mais c’est une question de cours, il vérifie, il valide : fort bien, Maître, tu as raison de dire… Et Jésus lui répond dans le même registre, lui renvoie la bonne note : Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit… Et c’est là que tout éclate, la question de vie n’est pas de savoir son catéchisme, les recettes, les identités, elle est de vivre et l’on vit quelque part, et pour le chrétien, le croyant les endroits sont relationnels, de personne à personne : tu n’es pas loin du royaume de Dieu. C’était bien d’une épreuve qu’il s’agissait : et personne n’osait plus l’interroger. Jésus est à la fois dialecticien selon son temps et selon toute logique humaine, et sauveur. Il s’est sorti du piège en faisant répéter par son interrogateur sa propre réponse, et il l’a amené tout ailleurs. Qu’a pensé l’autre, la manière dont il prend congé du Christ et dont sa vie a changé ou pas, n’est pas suggéré. Cette « prolongation » des rencontres dans l’évangile : peut-être, un jour, essayer de les imaginer et de les écrire. Celles que détermine le Christ : rentre chez toi, continue, va annoncer, ou bien : viens et suis-moi, et celles qui semblent rapportées seulement pour nous, l’interlocteur – nous ! – disparaît en tant que personne individuelle, à lui d’écrire la suite, tout simplement parce qu’il va la vivre. Comme souvent, l’Ancien Testament présente davantage que l’évangile, la figure même de Dieu. L’évangile tour à tour nous donne un rédempteur voilé, posant Lui-même la question de son identité, ou au contraire nous fait entendre avec force l’affirmation de la divinité, soit implicitement de la bouche du Christ et les auditeurs ne s’y trompe pas : il mérite la mort, soit parce que le Père se fait entendre de Jésus et de tous. Ce De, objet des commandements, et des récitations successives de Jésus et du scribe, Qui est-il ? Q’est-il au fond ? Peux-tu me confondre avec les idoles ? C’est moi qui te réponds et qui te regarde.
 
                              Je m’aperçois que je me suis trompé de jour. Les textes d’aujourd’hui sont l’enseignement sur notre lien au Christ : celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. Leçon de vie quotidienne et d’organisation personnelle pour moi qui me dépense et me disperse tant. Leçon aussi sur nos sûretés et nos acquis : l’homme fort et bien armé (qui) garde son palais.. . l’équipement de combat qui lui donnait confiance. Logique du Christ : si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est survenu pour vous. Jésus ne dit pas que Lui-même est venu, qu’Il est Dieu présent parmi nous, Il voile pour nous faire approcher : quelle est notre ambiance, quel est notre milieu, qu’arrive-t-il de fondamental, de fondateur dans une vie, dans la mienne ? le règne de Dieu est survenu pour vous. Cette expression du doigt de Dieu me ramène à un passé lointain en chronologie mais permanent en moi : c’est alors que je me suis enfermé et ai empêché un dialogue qui aurait tout changé, j’ai cultivé par peur et égoïsme une ambiguité, c’est plus fort et affreux qu’une infidélité, c’est la trahison. La grâce que je demandais ces mois-ci, être éclairé sur le péché et mon péché, voici que progressivement elle m’est donnée. Lentement, je commence de voir : mon regret et ma faute sont de n’avoir pas compté sur Dieu, et Dieu nous inspire d’aller à notre prochain, à notre partenaire, à l’autre. Je ne l’ai pas fait, je me suis cramponné à mon équiement de combat. … La fidélité est morte ; on n’en parle plus… Voilà bien la nation (moi en toutes époques de ma vie, mais surtout alors…) qui n’a pas été attentive à la voix du Seigneur son Dieu, et ne s’est pas laissé former par lui ! [4]
 

[1] - Luc XV 1 à 22 passim

[2] - éd. Labor et fides . Mars 2005 . 500 pages

[3] - Osée XIV 2 à 10 ; psaume LXXXI ; évangile selon saint Marc XII 28 à 34
 
[4] - Jérémie VII 23 à 28 ; psaume XCV ; évangile selon saint Luc XI 14 à 23

Aucun commentaire: