samedi 23 mars 2013

rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés - textes du jour

Samedi 23 Mars 2013

Mon nouvel ami mauritanien, tellement plus jeune que son âge d’état-civil (il appartient à la génération encore où l’on ne savait que l’année de sa naissance plus quelques indices saisonniers ou repères par sa mère). La radio en continu ces jours-ci dès que j’étais en voiture, l’émergence inattendue d’un fait, puis la déferlante ou au contraire la censure, les formes de sur-place de ce qui va faire l’opinion ou au contraire subir sa contre-attaque. Expérience du miracle, l’embardée signalant pas loin de la glissière d’auroroute qu’on était endormi bientôt, quoique les yeux ouverts, une voiture ne se dirige pas qu’à la vue. Il m’a été donné d’avoir le bon réflexe puis une aire de stationnement aussitôt là m’a accueilli et j’ai dormi. Aujourd’hui est un commencement d’amour, de travail, de concentration, de nouveautés. Je fais partie d’un peuple, le peuple dont les rangs en marche sont ouverts à tous alors que tant se croit – sans espoir ni perspective – isolés, condamnés à la superficialité et au jugement des autres depuis l’extérieur, nous entrejugés, nous être les uns pour les autres une des fortes causes de désespoir. Alors que… je les rétablirai, je les multiplierai, je mettrai mon sanctuaire au milieu d’eux pour toujours. Ma demeure sera chez eux, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple… Clé décisive pour un équilibre collectif, la référence, le soutien, mais même Israël, premier bénéficiaire dans la chronologie spirituelle de l’humanité, a pourtant failli, perdant cette clé ou la prenant à contre-sens. Tout hier, le concentré de notre cie natiuonale et de son vis : ne pas dire la vérité, ne pas la reconnaître et s’entr’attaquer à coups de contre-vérités, alors que le plus souvent la vérité ne serait mortifère ni pour les uns ni pour les autres et que la reconnaître, la cultiver ferait tout bouger dans les faits et dans les consciences… c’est criant de bêtise de partout. Je les sauverai en les retirant des lieux où ils ont péché, je les purifierai. Ils seront mon peuple et je serai leur Dieu. [1] Exemple de la vie collective à faux tandis que le salut, le rédempteur tant attendus, tant nécessaires sont là. Eradiquer ce pour quoi l’on est fait, tuer ce que l’on attendait tellement…sans doute l’ai-je fait dans ma vie ? Qu’allons-nous faire ? Cet homme accomplit un grand nombre de signes. Si nous continuons à le laisser agir, tout le monde va croire en lui et les Romains viendront détruire notre Lieu saint et notre nation … Vous n’y comprenez rien ; vous ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul homme meure pour le peuple et que l’ensemble de la nation ne périsse pas. Jean le spirituel est aussi un maître du suspense. Tout son évangile est dans une ambiance de mort résolue pour son héros. A partir de ce jour-là, le grand conseil fut décidé à le faire mourir… quiconque saurait où il était devait le dénoncer, pour qu’on puisse l’arrêter. Mais le narrateur est aussi le commentateur inspiré, le premier guide pour notre compréhension de fond : ce n’était pas seulement pour la nation, c’était afin de rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés.
Notre fille passant une partie de ces deux jours et la nuit, chez son amie de cœur. Ma chère femme que j’ai tant inquiétée toute ma route nocturne. Cette réunion Alpha tout à l’heure et demain après-midi. Cette observation forte qui n’est pas désespérance mais inclination au travail et à l’habileté, l’imagination d’amour : avec toute autre, ce serait pire. Et puis dans les rues de Paris, ces évidences plus enseignantes que du textes ou des raisonnements : le couple, au moins en grande ville et au Quartier Latin, est garçon-fille, et il est aussi fréquent que les passants isolés. Il y a de l’alliance et du bonheur, de la confidence et de la confiance mutuelle en quantité et en qualité. Mode vestimentaire aujourd’hui, aucune, sinon que les vêtements ne contraignent plus et n’indiquent plus. Les filles le plus souvent plus petites que le cmpagnon, pas de grande taille chez les garçons alors qu’il y a une quinzaine d’année ce semblait devenir une norme. Une file d’écolier, la douzaine d’années. Les « blancs » majoritaires mais pas écrasants sont devant, les « noirs » sont en queue, une seule fille « blanche » est parmi eux. Ségrégation instinctive, de même qu’en cour de récréation de notre fille, la séparation filles-garçons est la constante. Sens ? avantage ? dans les deux cas, la file (ces regroupements par couleur m’ont beaucoup frappé) ou la cour d’école sont pacifiques et joyeux. Les contre-sens que nous faisons : un expert, que je connais un peu et que nous réentendrons dans trois semaines, pose le dialogue parents-enfants en trio : l’enfant, l’adulte, et le souvenir que l’adulte a de sa propre enfance. Mon expérience avec notre fille est tout autre, j’anticipe les vingt-trente ans de notre fille, je sais absolument que je ne peux l’enseigner ni l’écouter selon la mémoire que ‘jai de mon enfance, laquelle est événementielle et pas « situationnelle ». Nous nous croyons longtemps adulte depuis notre naissance, notre fille dit depuis quelque temps : quand j’étais petite. Et le début de la vieillesse ? est de reconnaître que nous sommes restés des enfants. Je veuix dire : affectivement, et par inexpérience. Dans la période d’acquisition de l’expérience, au contraire… en revanche, c’est notre fille qui nous interroge (pour s’étalonner ?) sur notre enfance à chacun, et par elle j’apprends beaucoup sur ma chère femme.
Aujourd’hui, l’entretien prévu entre le nouvau pape et son prédécesseur. C’est d’une dimension et d’une portée indicibles. Tandis que sont si pâles la plupart des rencontres entre soi-disant notoriétés… aujorud’hui, car il y a eu les récits de Chateaubriand et de Malraux, mais c’étaient des littérateurs visitant des personnages. Il y a aujourd’hui dans ce moment entre les deux hommes la tension véritable d’une commune responsabilité, la vision l’un de l’autre en termes d’expérience acquise ou à acquérir, la même ? ou bouleversée par la renonciation de l’un ? il y a la foi de même référence et la prière de même altruisme, de même disponibilité et pourtant de texture, d’énoncé – s’il en est jamais dans la prière, même de demande – si différents. J’espère qu’il n’y aura pas de « communiqué » ni même de photo. à répandre.
Je voudrais tant correspondre avec tous, je voudrais tellement mieux aimer qui j’aime et m’aime, et lui apporter sécurité, bonheur, détente. Je voudrais être faiseur de sourires. Ainsi – petitement ? – cette jeune fille pâle, aux yeux bleus et clairs, demi-assise sur un banc, devant l’Elysée, côté jardin et statue de Pompidou, tenant entre ses mains la tête de son compagnon, amant ou amoureux africain, tellement attentive et chérissant, mais qui peut répondre d’un sourire intensément donné et heureux, affirmatif, tandis que l’autre garde les yeux clos, répondre à mon interjection fraternelle : c’est beau l’amour ! Oui. C’est la résurrection de Lazare qui a tout déclenché. Rembrandt donne la rencontre de regard entre le gisant qui commence de se relever, tête et épaules seulement, et le Sauveur presque penché à son visage, le cercueil ou le soutien du gisant entre le Christ et celui qui a peint-esquissé le tableau, et auquel a succédé celui qui quatre siècles après regarde le dessin et ne peut que prier. retraite avec Rembrandt, le 4 Juillet 2011, pendant sept heures et que j’ai à remettre au net de mon « carnet de terrain ». Quand Lazare fut sorti du tombeau, les nombreux Juifs qui étaient venus entourer Marie sa sœur et avaient donc vu ce que faisait Jésus, crurent en lui. Rembrandt croit de même mais a vu autrement. Jésus était dans le tombeau avec Lazare. Ce qui anticipe encore davantage.


[1] - Ezéchiel XXXVII 21 à 28 ; cantique Jérémie XXI ; évangile selon saint Jean XI 45 à 57

Aucun commentaire: