mercredi 17 avril 2013

de là, cette joie qu'il nous donne - textes du jour

Mercredi 17 Avril 2013

Eveillé depuis une grande heure, Edith s’est levée en même temps que moi, chiens et son thé, mes offices habituels, mais vérifier surtout le bon sommeil des filles, toutes deux dans le grand lit là-haut dormant : des petits anges, dit-elle. C’est l’adulte en puissance et en avenir qui m’émeut et me subjugue, si offert, si majestueux dans des simplicités qui à d’aurres âges seraient demande, ou dépendance, ou pétition, et qui dans ce moment du parcours ne sont que présence et confiance. La beauté n’est plus chair, forme, scintillement, fascination et pernicieux appel à la prédation, que de fois y ai-je succombé par obsession dès l’apparence de rencontre, la beauté est âme et temps, création continue de nous-mêmes. L’ange dit à Marie… – Prier… la volonté de celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donné, mais que je les ressuscite tous au dernier jour [1]. La première partie de l’axiome m’était familière, elle est redite en ouverture de la dernière Cène et de la Passion mais au mode de l’accomplissement, de même que l’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé [2] mais pas la seconde : je les ressuscite tous. La résurrection de tous, la nôtre, est inscrite dans les évangiles-mêmes, elle n’est pas seulement la déduction paulinienne de la résurrection du Christ. Même construction pour l’entrée en scène, précisément, de l’Apôtre des Gentils, elle est comme causée par le martyre d’Etienne, tant elle est imbriquée avec son récit. D’un témoignage l’autre, d’une mort et d’une résurrection aux nôtres. Accessoirement, notre texte, lu dans la mémoire du dialogue provoqué par l’incrédule avec le Christ : tu crois parce que tu as, heureux ceux qui…stigmatise la forme absolue du refus : vous avez vu et pourtant vous ne croyez pas. Mais le texte n’est pas simple, littéralement le salut est réservé aux gens de foi, et ceux-ci ne sont croyants que par une volonté apparemment extérieure, celle de Dieu. Tous ceux que me donne le Père viendront à moi. Ce n’est cependant pas comme cela que je lis, car l’essentiel est dit autrement : il est la miséricorde, la considération de Dieu fait homme pour l’homme. Celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors. … Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif. Qui, l’ayant vraiment entendu, s’y refuserait ? personne. La question n’est donc pas un tri – ôdieux et davantage le fait de l’homme que de Dieu, le zèle de Saul contre les chrétiens – elle est de faire entendre, de contribuer à faire entendre. Philippe, l’un des Sept (diacres, institution nouvelle de l’Eglise commençante), arrivas dans une ville de Samarie, et là il proclamait le Christ. Les foules, d’un seul cœur, s’attachaient à ce que disait Philippe, car tous entendaient parler des signes qu’il accomplissait, ou même ils les voyaient. … De là, cette joie qu’il nous donne. Entre tes mains, ce jour-ci, tous ceux, toutes celles qui… que… notre monde et notre époque…  Le jour bien levé, en lumière et en silence, une nappe cotonneuse s’en va doucement vers le nord-est, le ciel est grand.   


[1] - Actes des Apôtres VIII 1 à 8 ; psaume LXVI ; évangile selon saint Jean VI 35 à 40

[2] - évangile selon saint Jean VI 29

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