mardi 30 avril 2013

ils parleront de tes exploits, annonçant aux hommes tes exploits, la gloire et l'éclat de ton règne - textes du jour

Mardi 30 Avril 2013

Hier
 
Cinéma à Questembert. L’arrivée par l’église pivot du bourg, mais comme installée bien après coup, à côté respectueusement de la magnifique halle du XVème siècle, plus belle, massive, développée encore que celle de Milly-la-Forêt. La salle m’est familière. Un des génériques : réclame pour la mutuelle locale, joliment illustrée, me rappelle une conscience dont je ne tiens pas compte depuis mon implantation ici. La musique. L’époque où les concerts, Munich et surtout Vienne, m’étaient aisés, Zthènes d’une autre manière, ces trois capitales avec également leurs grands musées. Vie de l’esprit, mais la musique est celle des sens, de la méoire, de l’imagination, le mental enfin physique, purement, et sans contour, qu’élan ou arrêt. Ma chère femme et la nostalgie de son « ami-musicien », pas de musique classique, ou presque jamais sur notre chaîne « hi-phi ». Comme je ne l’ai jamais supportée en « ambiance », je ne peux travailler (écrire ou lire) que dans le silence, concentré et dans l’univers que me proposent un auteur ou le sujet que je cherche à traiter, c’est aussi un appel à m’arrêter, à ne rien « faire » pour écouter. Appel voisin de l’exhortation de mon cher Dom X. : taisez-vous ! et une demi-heure quotidienne de prière sans rien, de présence apparemment sans… mais que je sais d’expérience, si dense. D’ailleurs, la forme de présence à Doeu qui m’est depuis longtemps et si heureusement familière, « gustativement », est celle d’une sorte de venue très sensible, très nette, sans avertissement mais sans brusquerie non plus, venue de Dieu, la brise perçue par Elie. Oui. Elle me met toujours à genoux, d’âme, et en action de grâce pour l’instant et pour l’entier de mon existence.

Film exceptionnellement intéressant, d’hypothèse très ingénieuse. Parabole d’une des évolutions de notre planète et de notre civilisation si nous ne cuonquérions pas substantiellement, massivement l’espace : autre scenario. Vers 1973-1974, il y avait eu Soleil vert, l’hypothèse du surpeuplement et de l’alimentation d’une population survivant dans la semi-obscurité d’une pollution verte et cadavérique, par le traitement précisement, le rcyclage des cadavres humains. Ni l’espace pour chacun désormais empilé sur son voisin ni la végétation et son cycle de vie, n’étaient plus disponibles. Les privilégiés s’euthanasiaient en musique, seuls chacun, dans une immense salle de cinéma projetant d’admirables paysages, ceux perdus dans un passé désormais inimaginable. Ce soir, une espèce d’ailleurs, presque sans consistance physique, pas plus consistante qu’une poussière lumineuse dans le creux d’une main, s’introduti dans le mental des espèces vivantes dans les planètes qu’elle conquiert. La Terre reste d’apparence humaine, elle est devenue socialement idyllique, scientifiquement au summum, notamment sur le plan médical, économiquement sans histoire, mais chaque être humain a désormais une âme qui n’est plus la sienne, il est exproprié mentalement de lui-même. C’esttiré d’un roman de science-fiction d’une ou d’une ou d'un Stephenie MEYER qui l’a également mis en scène. Le dénouement est peu prévisible, le salut des quelques survivants, dramatiquement exposé, est comme toujours – dans la vie – celui de l’amour, de l’alliance, de la promesse lesquels subjuguent tout et sont irréfragaables : Les âmes vagabondes. Deux récits depuis des mois m’attirent et que je mènerai avec plaisir dès que j’aurai (enfin) rédigé ce que je dois à d’autres et à moi-même : mes fois et ma foi (sexe si tard mais si violemment constant, rencontre, spirituel, existence, sans exhibition mais sans fard plus encore pour la relativité des sentiments que pour l’absolu, souvent, des sensations et des circonstances : l’autre et la perception qui m’en était donnée, le souvenir reconnaissant et communiant qu’il m’en reste, Dieu et tout le relationnel dans mon existence) et quelque chose, de plus en plus complexe, affirmé, dépassant mes moyens de récits et de langage, comment notre amour conjugal, à la préhistoire si cahoteuse et incertaine, se distinguant mal originellement de ce que je m’étais habitué à vivre et même à attendre en forme de concours où se détachreiat objectivement le meilleur vécu et la plus jolie et gratifiante personne au féminin, comment son soudain développement, son éclosion totale et protégée par l’instant mutuel du mariage (oui, le sacrement !) ont radicalement transformé mes comportements, mes pulsions, donc ma vue du monde selon mon insertion quotidienne, et comment, si je reste égoïste et égocentré selon l’expérience et le dire de ma très chère femme, je suis plus encore ex-centré, projeté dans la responsabilité que j’ai reçue d’elle et de notre fille, comment mon existence n’a plus de fin que leur bonheur : j’y arrive mieux pour notre fille que pour ma chère femme, parce que précisément pour notre fille nous sommes deux… l’écrire me le fera sans doute découvrir autrement, et situera presque tout de mon existence jusqu’à présent, de mes parents, de la fratrie, de toute rencontre, en une perception que je sais par avance, le langage et le concours de Dieu dans la vie humaine « ordinaire », hors vocation monastique ou sacerdotale et des célibats qui sont de fantastiques paris et de vrais témoignages, ce concours et ces mots, accompagnements, significations de chaque jour sont ceux du couple, de la famille. A partir de quoi le souci du pays, l’expression créative, la dignité du travail, etc… et en sus la gratification insigne de rencontres, d’amitiés, d’affinités cultivées et dialoguées : j’ai aussi reçu ces chances, différentes à chacune des époques de ma vie.

Le désespoir des chômeurs, des licenciés, des rancardés : concret alors que les remèdes existent, forts. Le désespoir de gens de sensibilité dite de gauche (peuple de gauche, ou peuple de droite ? non, peuple de France, la France composite apparemment, ethiniquement, religieusement, géographiquement, mais la France à l’unique histoire et à l’unique mental), désespoir de ceux qui ont cru à une politique de gauche, et désespoir qualifié différemment mais du même ordre : le ressenti d’un saccage. Désespoir pour un pays, un peuple, une France qui s’enfonce par incurie de ses dirigeants, pas seulement d’une économie ruinée par imprudences, inactions des pouvoirs publics et par incompétence ou avidité d’un patronat revenu au droit divin (expression sans sens puisque Dieu et le bien commun vont de pair, sont de désirance analogue). "Mon" ancien attaché de défense, période Kazakhstan, me courielle son désespoir, qui est celui de tant (la hideur d'une photo. de groupe de nos dirigeants à une commémoration franco-allemande, où seule la Chancelière semble à peu près vigilante... une grande part du prestige de François MITTERRAND, même chez des gens de droite censément, a tenu à son allure, à la majesté d'un homme, en même temps : allure de l'esprit, qu'à sa culture... vendredi dernier chez un habitué des manifestations anti-mariage pour tous et anti-gauche, je le constatais encore). Je lui réponds : désespérer n’est ni digne de nous, ni de notre continuité, tant que nous sommes valides. Et il y a ce mot de MAURRAS (que j’ai très envie de relire, alors que sa lecture exhaustive en 1971-1972 pour un mémoire de science politique, fut ma première grande expérience intellectuelle, juste à la veille de commencé d’être publié dans Le Monde) : en politique, le désespoir est la sottise absolue. … et en court métrage, tout à l’heure, sur des agrès et attractions de foire dont je ne connaissais que quelques-uns surtout au Prater de Vienne, cet aphorisme du constructeur-psychologue essayant les conséquences de ces vertiges et libérations : la pesanteur est une erreur.
 
Ce matin
 
Chaque matin, je m’éveille avec la sensation que je suis en fin de vie, abandonné de ressources physiques, morales, physiologiques, abandonné aussi par le temps qui m’échappe totalement. Je ne cours plus, alors que dans mes quarante ans d’attente, j’avais la sensation d’une course et d’une avancée : combien c’était illusoire, mais maintenant c’est celle d’un plafond, au-dessus de moi, de plus en plus bas. Le notant ainsi maintenant, la vue qui n’est jamais habituelle et ne le sera jamais de ce paysage avec premier plan d’arbres et d’arbrisseaux que couvre avec douceur et finesse le printemps, et arrière fond la rentrée de mer et l’autre rive qui fait horizon, me dit, non pas le contraire, mais quelque chose d’autre : je suis associé à la vie. Ce qui rejoint ma pensée d’hier en arrivant au cinéma : ce qui m’intéresse et me passionne le plus à présent, et qui dépasse même l’ordre affectif, c’est la vie de notre fille, la suite de son existence, pour l’heure à l’époque des germes mais déjà structurée intimement par une personnalité et une liberté que j’ai ressentie dès les échographies, dès l’amplification dans toute la pièce où nous consultions du battement rapide, si assuré, merveilleusement horloge, d’un cœur, de ce cœur, de son cœur. Ce que sera son existence, son expérience et son combat pour la responsabilité d’elle-même, oui, c’est l’aventure suprême dont il me sera – je l’espère et le demande – donné d’être témoin, peut-être un des dialoguants. Oui, ma petite fille chérie, toi qui viens d’inventer une sorte de répétitif voisin du « bla-bla » : oui-oui-oui-oui très continu pour le signifier que mon air et ma chanson lui sont familiers et connus. Cela au téléphone. Pour quelques jours encore. 

Prier… dans la certitude et dans le besoin, Dieu me rendant à cette vertu que GOETHE considère comme la plus grande pour l’homme : l’admiration. Oui, Seigneur, que de choses et de gens admirables dans Ta création et dans ce que, par Toi, l’homme est capable de faire et édifier et même de maintenir… On le traina hors de la ville pensant qu’il était mort [1] L’aventure humaine d’autant plus grande et signifiante qu’elle est référencée. Mais quand les disciples se groupèrent autour de lui, il se releva et rentra dans la ville. La mission et la vie de Paul. Luc, hstorien de nos origines en Eglise, nous apprend à lire le quotidien, à discerner les grandeurs et à faire de toutes circonstances un lieu spirituel. Et de tout lieu ou moment de vie, une récurrence et un point de départ : Antioche de Syrie, d’où ils étaient partis ; c’est là qu’ils avaient été remis à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils venaient maintenant d’accomplir. Les disciples conclusifs, nous donc avec eux, et Jésus prophète de Lui-même et de nous : je vous ai dit toutes ces choses maintenant, avant qu’elels n’arrivent ; ainsi lorsqu’elles arriveront, vous croirez. Quant au destin propre du Fils : il faut que le monde sache que j’aime mon Père, et que je fais tout ce que mon Père m’a commandé. Ainsi soit-il pour nous, pour moi, puisque c’est et ce fut pour le Christ


[1] - Actes des Apôtres XIV 19 à 28 ; psaume CLV ; évangile selon saint Jean XIV 27 à 31
 

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