Prier…[1] De la poussière, il relève le faible, il retire le pauvre de la cendre pour qu’il siège parmi les princes, parmi les princes de son peuple. Le renversement des situations comme sociologie et psychologie de la relation de Dieu avec l’homme, une autre justice, celle de la compassion. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis. Non pas une dépendance qui abaisse, mais une prédilection qui nous situe à notre vraie valeur. Et toujours une perspective, jamais un état stagnant, prostré : choisis et établis afin que vous portiez, que vous donniez du fruit, et que votre fruit demeure. L’éternité n’est pas une persistance, une prolongation, elle est une fécondité, elle n’est pas de l’ordre du temps mais de la substance. Les premiers disciples combinent le discernement humain : la nécessité de pourvoir aux places, le genre des personnes parmi lesquelles choisir, et la confiance dans le dessein divin : l’assemùblée fit cette prière… on tira au sort, et le sort tomba sur Matthias, qui fut dès lors associé aux onze Apôtres. Judas choisi par le Christ, Matthias coopté en apparence. – Souffrant de moi et de notre pays, je ne peux plus que prier, à genoux. – Demeurez dans mon amour… comprendre, méditer, vivre : pas aisé. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Là, on comprend, hymne à la vie, le plus grand bien, et elle ne nous appartient pas. Notre dénuement est absolu, notre salut aussi.
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