samedi 18 mai 2013

eux, ils écouteront - textes du jour

Samedi 18 Mai 2013

Eveillé depuis deux heures, m’étais endormi de fatigue malgré la diversion du feuilleton Hercule Poirot à la suite de ma longue route depuis Nantes : le match Canaris/Sedan, et de ma journée à scanner, en immersion, ces archives mauritanennes et celles de la France combattante puis recommençante selon ce que recevaient ou produisaient nos diverses représentations. Ces dépaysements mentaux – totaux – gratifient autant que mener à bien un travail de documentation et de rendu écrit. Exercice que je me donne à faire maintenant : analyse de notre vie nationale depuis Janvier, comme j’en ai commencé la série en Novembre 2006… Eveillé dans l’angoisse. Je comprends ceux qui ne « tiennent » pas et préfèrent la mort pour que cela cesse, que cesse l’angoisse, irraisonnée. Ce matin, c’était sans cause. Puis… objets suivants… j’ai peur (mais c’est autre) de cette haine que montrent maintenant les hostiles au mariage homosexuel et à la législation désormais acquise. Haine qui peut mener à l’inconnu : cette meute devant la gare de Lyon hier soir, l’esprit de système effarant de ces députés UMP singeant cette personnalité devenue emblématique par sa véhémence et sa tenue en rasurel, épaules de première série en tennis ou de nageuse qutodienne en grand bassin (BHL et sa chemise blanche à col ouvert depuis trente ans en toute saison pour ressembler à une photo. de MALRAUX)… on ne lâche rien… 2017, les uns pour leur destin national, les autres pour changer la loi et ce devrait nous occuper pendant quatre ans encore. Les millions dans la rue, je les voudrais pour PSA, Goodyear, Petro… etc… L’opposition, je la veux utile, elle est alors nécessaire : à chaque projet gouvernemental, une réponse, non en invective, mais en texte élaboré, précis, applicable aussitôt comme si l’on était au pouvoir tandis que systématiquement serait recherché avec le pouvoir en place ce que l’on peut faire, imaginer ensemble… Comme FH continue dans la pratique, mais avec plus de cohérence et en acceptant aussi bien la durée que la gravité des choses, sans chercher d’alibi, ce qui se faisait avec NS, il y a en réalité presque tout à faire ensemble. Le Comte de Chambord et THIERS se succèdèrent chez BISMARCK. Je rêve d’un retour à la planification dite souple à la française, je rêve aussi d’une opposition ayant jusqu’à l’instant de remplacer, par l’élection, des gens en place, qui aurait tout écrit, proposé dans le détail des mesures et des textes qu’il n’y aurait plus qu’à appliquer dans l’heure du retour aux manettes, et qui feraient une plate-forme pendant la campaagne, pas des engagements, mais la pré-publication de ce qui serait fait sans que soit changer une virgule de ce qui avait été travaillé et pensé avant de parvenir. C’est tellement évident… Ces pertes de repères m’épouvantent pour notre avenir, car nous ne sommes – collectivement, s’il ne s’agit que de nos élites – même plus intelligents. Jérôme CAHUZAC politiquement est dans son droit, tant qu’il n’est pas condamné à l’inéligibilité à vie, de se représenter dans « sa » circonscription (qui fut celle d’un étrange et chaleureux personnage : Jacques RAPHAËL-LEYGUES, ambassadeur pendant… ving-cinq ans chez HOUHOUET-BOIGNY), il ne gagnera pas mais fera battre le PS ; en revanche, moralement, c’est inacceptable autant de sa part que de ses électeurs. Qu’il ne le perçoive pas, est insensé. Que Claude GUEANT n’avoue pas, qu’Edouard BALLADUR garde un silence qu’il croit grandiose alors que ces deux personnages ont amené la France au niveau des dictatures africaines, y compris en morts d’hommes et de femems, comme conséquence de leur manque de scrupule, est encore plus catastrophique. Le discernement nous manque, ce qui est sans doute le début de l’itinéraire infernal de Prométhée. Même enracinement dans une position autiste, les « intégristes »… [1] et le nouveau Pape autant que l’occasion des « manifs. pour tous ». Ce qui est aussi, à petite échelle, notre propre aveuglement quand, consciemment pourtant, nous entrons dans des engrenages de mensonge, d’égoïsme, de paresse. – Le visage de ma chère femme tourné dans le sommeil du petit matin vers moi, l’umage qui me reste de son profil à regarder la télévision hier soir, notre fille sur ses genoux dans ses bras, me donnent la lumière et le salut : pas de solution de vie, pas de réponse universelle à toutes les énigmes et angoisses, sinon celle de l’amour, et depuis notre mariage je sais que l’amour n’a de pérennité, de densité, de pouvoir en nous que par grâce… La référence, la voilà. Chaque jour, après du tâtonnement ou aussitôt la conscience m’éveillant, je la retrouve. Cela m’embarque pour un bout-à-bout de missions. Le grand jour m’appelle aussi aux travaux matériels, l’herbe est haute, la cabane promise à ma fille a ses piliers, des débuts de parois, elle n’est pas encore son habitat de jeux et d’invitation de ses amies… ces défis de plusieurs années, la biographie de COUVE de MURVILLE et cette cabane. Je garde encore une crédibilité… je dois la mériter.

Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ; et s’il fallait rapporter chacune d’elles, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir es livres qu’on écrirait ainsi.  [2] Les deux formes d’ « apostolat », celle de Jésus qui constitue un des éléments du récit évangélique, celle de Paul, détaillée par les Actes des Apôtres… Le point commun est la ténacité mais surtout le contenu : Jésus enseigne fondamentalement Qui il est et la relation que nous pouvons-devons avoir avec Lui, et Paul annonçait le règne de Dieu et il enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ avec une assurance totale, et sans rencontrer aucun obstacle. Enchainement providentiel : le cycle procédural que l’Apôtre des gentils a su déclencher porte l’évangélisation au cœur du système politique de l’époque. Point fondamental, pas assez vécu aujourd’hui : le judaïsme n’apporte pas seulement au chrétien les trois quarts de la Bible en volume et la substance essentielle qu’est la promesse divine, il a été aussi le premier relais de la propagation du chistianisme. Les synagogues, les élites juives pour le Christ et pour Paul sont les lieux et les interlocuteurs décisifs. Leur mise à mort respective est le fait d’autorités, à l’époque, tout à fait indifférentes quant aux motifs de condamnation. C’est Pierre qui dialogue le plus avec les païens. Le débat sur les destins de chacun : Pierre et Jean … aucun pape n’a encore eu l’audace de les appeler ensemble pour se nommer… Jean Paul Ier a ouvert cette voie… c’est leur course au tombeau pour un retour qui dure encore, qui nous a fondés. Leçon finale, valable en tout pour aujourd’hui, aller ailleurs si décidément rien ne passe ici… Du matin jusqu’au soir, Paul s’efforçait de les convaincre au sujet de Jésus, en partant de la loi de Moïse et des livres des Prophètes. Les uns se laissaient convaincre par ce qu’il disait, les autres refusaient  de croire. Paul leur dit alors : « Sachez-le bien, c’est aux païens que le salut de Dieu a été envoyé. Eux, ils écouteront. »    


[1] - je me suis donné aussi à rédiger-réfléchir deux courtes notes. Pour une opposition utile et Dans la nation française, les catholiques doivent-ils être une communauté en tant que tels ?

[2] - Actes des Apôtres XXVIII 16 à 31 passim ; psaume XI ; évangile selon saint Jean XXI 20 à 25

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