dimanche 2 juin 2013

ils obéirent et firent asseoir tout le monde - textes du jour

Dimanche 2 Juin 2013


Hier soir

 Tandis que je coltinais les cartons, frémissement dans le silence des arbres autant que des herbes, celles-ci argentées, la végétation dense, mouvante, respirant, sensation d’une puissance de vie, d’accueil
  
Ce matin

Prier…  apparemment fête rituelle s’il en est. Les « saintes espèces », le Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ, la Fête-Dieu, les processions dans les rues, tout le public. En réalité, le cœur de notre foi, puisqu’il s’agit de l’Incarnation du Fils de Dieu, et ce qu’Il nous laisse, en mémoire la plus concrère de Lui, en mémoire de sa Passion, de sa Résurrection et de son Ascension. Je comprends que cela rebute. Ce n’est acceptable que dans la prière. Nos sens sont dépassés, notre raison aussi. Et cependant la routine de la messe dominicale et de la communion… Abraham, « notre père dans la foi, père de tous les croyants » ne néglige pas le rite, qui est attribution de tout ce qu’il nous advient, biens et événements, à Dieu seul… et présence du sacerdoce. Comme Abraham revenait d’une expédition victorieuse contre quatre rois, Melchisédech, roi de Salem fit apporter du pain et du vin (singuli-re anticipation) il était prêtre du Dieu très-haut. … Et Abraham lui fit hommage du dixième de tout ce qu’il avait pris (trivialement, la dîme de notre ancienne fiscalité, dûe au clergé…). Notre foi : reçue des Apôtres, elle est transmission, elle n’est ni déduction, ni opération personnelle pour aboutir à des conclusions, tout simplement parce qu’il s’agit d’abord de faits. Moi, Paul, je vous ai transmis ce que j’ai reçu de la tradition qui vient du Seigneur. [1] Factuel : tous mangèrent à leur faim, et l’on ramassa les morceaux qui restaient : cela remplit douze paniers. Les douze Apôtres, les douze tribis d’Israël. L’Eglise servante de l’universalité, mais qui livrée à elle-même n’a ni imagination ni capacité. Le jour commençait à baisser. Les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent (le bon sens) : Renvoie cette foule, ils pourront aller dans les fermes et les villages des environs pour y loger et trouver de quoi manger : ici nous sommes dans un endroit désert. Si tout le monde s’y trouve, c’est qu’il y a le Christ. Celui est à tout à son travail de bienfaisance, qui ne semble pas perçu pour ce qu’il est. Réponse : ce n’est pas mon affaire, donnez- leur vous-mêmes à manger. Réplique des Apôtres et de l’Eglise : l’humilité qu’imposent les faits. Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons… à moins d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tous ce monde. Luc qui n’est pas témoin oculaire ne dit ni d’où viennent ces provisions ni ce qu’il faudrait dépenser pour satisfaire la foule. [2] La version de Pierre, rapportée par Marc, donne surtout cet écho : nous-mêmes dans l’oubli du miracle et du sacrement. Lui qui s’en aperçut, leur dit : « Pourquoi faire cette réflexion que vous n’avez pas de pains ? Vous ne comprenez pas encore et vous ne saisissez ? Avez-vous donc l’esprit bouché, des yeux pour ne point voir et des oreilles pour ne point entendre ? Et ne vous rappelez-vous pas, quand j’ai rompu les cinq pains pour les cinq mille hommes, combien de paniers pleins de morceaux vous avez ramassés ? « Douze » - « Et quand j’ai j’ai rompu les sept pains pour les quatre mille hommes, combien de corbeilles pleines de morceaux avez-vous ramassées ? » Et ils disent : « Sept ». Alors il eur dit : « Ne comprenez-vous pas encore ? ». Suit la guérison d’un aveugle à Bethsaïde. [3] Scène se passant dans la barque, entre les disciples et Jésus, l’Eglise et son fondateur, le bilan. Le mouvement pour l’apostolat, pour le nécessaire vital, pour la transmission de la foi, ce que note seul Matthieu : renvoie donc les foules pour qu’elles aillent dans les villages s’acheter de la nourriture – Il n’est pas besoin qu’elles y aillent ; donnez-leur vous-même à manger. Ce qui fut grâce à Lui, ce qui est. La foule assise non pour un discours, ni pour la leçon que pourrait tirer Jésus du miracle qu'Il vient d'accomplir, mais pour être nourrie.


[1] - Genèse XIV 18 à 20 ; psaume CX ; 1ère lettre de Paul aux Corinthiens XI 23 à 26 ; évangile selon saint Luc IX 11 à 17

[2] - selon saint Matthieu XIV 13 à 21, saint Marc VI 30 à 44, saint Jean VI 1 à 13 – Jean rapporte que le Christ s’adresse spontanément à Philippe, celui qui à la dernière Cène demande à voir le Père, et il met en scène André qui a rencontré le garçonner aux provisions – Marc donne le prix et note l’enquête des disciples – Matthieu donne le contexte, barque et lac avant et après l’épisode
  
[3] - évangile selon saint Marc VIII 14 à 21

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