lundi 24 juin 2013

la main du Seigneur était avec lui - textes du jour

Lundi 24 Juin 2013


Hier
10 heures 06 + J’ai conscience de naître, je comprends que depuis des années je suis en formation, j’ai été formé. Ce ne peut être que par quelqu’un. Ce n’est ni par moi-même ni par les circonstances, également décourageants. Je mets donc une majuscule pour ce Quelqu’un, si mystérieux et pourtant que je connais de ma première naissance, celle-ci en deux temps, ex utero : le sourire de ma mère, la chaleur de mon père, et mon baptême.

14 heures 17 + Messe… un chanoine venu concélébrer, l’attaque de son homélie me semble continuer ma lecture de ce matin. Mon cher Daniel G., co-prix d’excellence naguère avec une supériorité : les mathématiques, que je n’eus jamais, me lit avec acuité et me reprend au besoin [1]. Ici, il s’agit de préciser. Mais il y a quelques jours, c’était l’énoncé très juste d’un positionnement en Eglise que je ressens presque de la même manière [2]toute la question des contenus de notre foi, relativement à nos mêmes commencements de collège et de famille. Je me trouve, en ce moment, à suivre ainsi trois dialogues religieux, lui : passim, mon jeune ami par courriels, cadet d’un de mes plus illustres amis mauritaniens, et enfin même si c’est apparemment tout le contraire du religieux : ces réseaux « sociaux » pour une résistance à la violence, à la répression, et aux intégrismes de toutes sortes tout en risquant d’en avoir les mêmes simplismes et automatismes.
Idée de faire de cette suggestion de discours-retournement, destinée originellement au seul FH, mais en conclusion de mon esérance d’une relation de travail, certes une circulaire à beaucoup, dont les députés et mes contacts, surtout une tentative de plaquette à la HESSEL, servant enfin d’introduction à ma « candidature »-appel-témoignage : mise en circulation des évidences pour notre salut.

16 heures 32 + Six-sept heures pour faire ce que je pensais faire en huit-quinze jours : cette enquête IRG…

17 heures 36 + Je suis rétrospectivement émerveillé… et admiratif du travail que j’ai effectué sur le putsch, à mesure des éphémérides et de mes démarches : la somme de documents….

  
Ce matin

06 heures 36 + La semaine des coups de collier et du rappropriement de nos lieux, après le fauchage il y a une semaine. Nous avons tous trois bien dormi. Routine ce matin des chiens, des oiseaux. Docilité pour les colliers électriques, tendresse de ces présences et salutations comme leur premier devoir.
Prier… après ces minutes de préparation des structures de l’envoi du matin, plus que ces lignes à venir que vont me suggérer les textes de notre messe du jour : aujourd’hui la silhouette parfaite du Précurseur, de ces personnages surexcitant leurs contemporains parce qu’il leur reste toujours du mystère, et jusqu’aux romanciers contemporains, ceux qu’on veut comme fondateurs par opposition à d’autres, comme si chacun en spirituel et dans nos forms terrestres ne pouvait trouver et tenir que son rôle – heureux, pourvu que Dieu l’accompagne et le regarde dans son rôle, c’est-à-dire venir à Lui, tout en amenant d’autres et en étant amené par d’autres. Ainsi sout-il… introibo ad altare Dei, ad Deum qui laetificat juventutem meam. … Les nappes d’autel disposées. Messe à l’exemple donc d’un de nos géants : précurseur et prédécesseur. C’est un homme selon mon cœur, il accomplira mes volontés. [3] Prédestination ? Liberté ? C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis. Ce qui importe et réjouis, c’est la main divine nous portant. Notre bonheur est de le reconnaître et d’en recevoir constamment l’assurance. De le professer. Celui auquel vous pensez, ce n’est pas moi. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de lui défaire ses sandales. Renvoyer l’autre, nos proches et nos aimés à ce secret qui nous anime, nous fait vivre, en quoi nous sommes tous précurseurs de Dieu les uns pour les autres, en être dignes. Ceux qui s’écartent, ceux qui ne viennent pas, parce qu’ils ne rencontrent aucun précurseur, ne sont rencontrés par aucun, sont même scandalisés par le contraire du prophétisme. Jean, trop humble et modeste pour dire ce qu’il a vécu : j’étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom. Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m’a protégé par l’ombre de sa main, il a fait de moi sa flèche préférée, il m’a serré dans son carquois. Il m’a dit : «  Tu es mon serviteur, Israël, en toi je me glorifierai ». C’est en venant en nous que Dieu accomplit le vœu qu’Il nous inspire dans le Pater : que votre nom slit sanctifié, que votre règne arrive. Il règne par nous, par notre liberté de L’accueillir ou pas, de Le contempler ou pas. Oui, j’ai du prix aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force…. Je vais faire de toi la lumièr des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrêmités de la terre. Toute vocation, mission-même du Christ, précurseur par excellence et annonciatur du Riyaume, puisqu’Il est le Royaume Lui-même, et Dieu-même, Fils de Dieu fait homme. Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! … Que sera donc cet enfant ? Rien que par l’énoncé de son nom, délivrant son père de l’aphasie et du mutisme, le Baptiste annonce : l’interrogation est universelle. En effet, la main du Seigneur était avec lui.


[1] - ----- Original Message -----
From: Daniel
Sent: Sunday, June 23, 2013 10:54 AM
Subject: RE: qu'il me suive - textes du jour

Tu écris : l'incarnation. Dieu à notre place.
Bizarre représentation de l'incarnation. C'est toujours cette vieille idée de substitution pour le sacrifice, qui fait de Dieu un pervers voulant absolument une victime pour racheter les erreurs de sa « création ». (Si l'on admettait qu'un dieu quelconque ait créé le monde) Ce qui est passionnant dans l'incarnation, c'est cette idée que c'est l'humanité qui est divine, que c'est notre commune humanité qui donne du sens à nos vies, et que c'est pour elle, très concrète et visible autour de nous et plus loin, beaucoup plus loin que nous vivons. C'est pour cela que Noël et l'incarnation me paraissent beaucoup plus importants que la résurrection, du moins ce qu'on en a fait c'est-à-dire un phénomène magique et totalement invraisemblable, et en fait sans grand intérêt puisqu'il s'agit simplement de rejoindre l'Olympe après un passage sur terre.
La religion chrétienne est peut-être un peu juive (pas trop j'espère, car le Dieu des juifs est fortement antipathique dans nombre de textes et d'épisodes de la saga coloniale d'Israël) mais aussi très romaine et dans les représentations dont nous avons hérité, Dieu n'est pas loin de Zeus, Marie de Diane et de Junon (dont elle a d'ailleurs hérité les temples à Rome) et le pape succède au pontife. Les dogmes sont des créations mythologiques (l'Immaculée Conception), politiques (l'Assomption) ou pédagogiques, mais toujours datés, comme le credo, machine de guerre contre les innombrables hérésies, où l'on cherche vainement un souffle d'amour et de relations, mais où l'on trouve des affirmations invérifiables et sans intérêt (virginité de Marie, assis à la droite de Dieu, juger les vivants et les morts,…)
Un bouquin intéressant de Roger Lenaers, jésuite belge, tente de remettre les choses en place.
Amicalement
Daniel (depuis le Maroc, d'où cette adresse courriel un peu bizarre)

----- Original Message -----
To: Daniel
Sent: Sunday, June 23, 2013 1:14 PM
Subject: Re: qu'il me suive - textes du jour

Tu m'as mal compris. Je n'ai pas du tout pensé au sacrifice et je suis à l'opposé d'une conception et de pratiques "échangistes" avec Dieu. Je dis, ou j'ai voulu dire : Dieu dans notre preau, notre conditon, etc... l'éprouvant... vivant sa propre création...

Donne-moi les références de ton Jésuite. S'il te plaît. Ton incroyance, parti des mêmes sources que moi, m'intéresse beaucoup car elle n'est pas de distraction, de laisser-aller ni - apparemment - d'une épreuve... elle est intelligente.

Fraternellement.

[2] -  ----- Original Message -----
From : Daniel
Sent: Monday, June 03, 2013 2:50 PM
Subject: RE: une abondante moisson - textes du jour

Bonjour Bertrand,

L'affaire du père Vesin est un bon symptôme du décalage entre l'église et la réalité de notre capacité à penser par nous-mêmes. Ce que l'église n'arrive pas à comprendre, ou du moins les clercs complètement « formatés », c'est que bon nombre de personnes sont passionnés par la personne du Christ, les révolutions qu'il a apportées dans le monde méditerranéen de son époque, et que, pour cela, il constitue la pierre d'angle et de référence de nos vies. Mais nous savons bien que les dogmes sont des constructions historiques, souvent héritées des mythologies antiques, ou construite par les clercs pour justifier des positions ou du pouvoir (Immaculée Conception en 1854). Le jour où l'institution sera capable de revenir à ce qui est essentiel du message de ce personnage dont on sait au fond peu de choses, le Christ, peut-être retrouvera-t-elle de la vigueur et du sens. En particulier, la notion de « salut », manipulée par toutes les religions pour obtenir l'obéissance des fidèles, devrait être complètement remise en cause et réinterprétée - en particulier dans sa dimension temporelle : nul ne sait s'il existe quelque chose après la mort, et nul ne le saura jamais.
Alors, je me sens de tout cœur avec le père Vesin. Un de mes cousins très proches était personnage influent d'une loge quelconque, et c'était un modèle d'engagement, de disponibilité sociale, d'intelligence de l'humanité. Alors les dogmes ! Qui d'ailleurs croit vraiment à tous les dogmes ? Qui ne s'étranglerait pas s'il pensait vraiment et s'il croyait vraiment à ce que les gens ânonnent dans le credo dominical ? (Marie toujours vierge, Dieu tout puissant, assis à la droite du Père, juger les vivants et des morts,…)
Bonne journée et bon courage pour ton journal : il semble que l'ouest de la France fasse éclore des Chateaubriand
Amicalement
Daniel
nota : les récentes pantalonnades de l'église sur le mariage pour tous montrent qu'il n'y a aucune chance pour que l'on revienne à la raison, et que l'on accepte de construire quelque chose sur le personnage du Christ, plutôt que sur des représentations fantasmées de Dieu. Mais le besoin identitaire remplaçant progressivement l'exigence de relation à l'autre, de plus en plus, comme dans ma paroisse, les catholiques survivants se réfugieront dans le dogme, la liturgie, le communautarisme de milieu social homogène, les apparences et la piété. Il est loin le temps des Helder Camara. As-tu noté le nombre de personnes à particules (tu n'es pas visé !) qui sont actives dans le mouvement contre le mariage pour tous ?

----- Original Message -----
To: Daniel
Sent: Monday, June 03, 2013 3:05 PM
Subject: Re: une abondante moisson - textes du jour

Tu es très dense, tu l'étais déjà à nos huit-dix ans. Je me souviens toujours de toi, choisissant pour Van Der Meulen, comme sujet de mime : penser.

Je reviens vers toi ce soir.

Joie que nous soyons si fraternels.

[3] - Isaïe XLIX 1 à 6 ; psaume CXXXIX ; Actes des Apôtres XIII 22 à 26 ; évangile selon saint Luc O 57 à 80 passim

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