lundi 22 juillet 2013

je t'ai contemplé au sanctuaire - textes du jour

Lundi 22 Juillet 2013

Hier en fin de journée, par une très belle lumière qui n’est tombée qu’autour du lac… la traversée de la Suisse, même par son petit côté : Bâle-Genève, bien plus longue que dans ma mémoire et je ne l’avais prévu : plus de deux heures, donc cinq heures de route comme de Bretagne pour Paris, puis de Paris pour Strasbourg. Ving-trois heures trente, arrivé ici épuisé et ayant parfois pensé passer la nuit dans la voiture tellement j’avais sommeil… la pleine lune disparue, le délicat François L. nous attendant pour la clé, l’appartement ouvert et la logistique en place. Alors, l’émerveillement à l’éclairement de chacune des pièces si simples mais à l’ancienne, de la vraie toile de Jouy, du bois partout, rien d’encombrant, les fenêtres 1930 à multiples carreaux et doubles vitrages. Mais surtout les sonnailles des vaches au-dessus du châlet… l’émerveillement de notre fille comme je ne l’avais jamais ressenti, dont jamais je n’avais été témoin à ce point. Plus que du texte ou des attitudes, une sorte de… endormis vite dans le même grand lit, ces chambres minuscules aux grands lits avec encore de la toile de Jouy pour la couverture et même pour la bouillotte. Les oiseaux et les sonnailles ce matin. – Mes deux rédactions aussitôt debout, d’autant que je me suis éveillé tard : ma lettre à FH relue, ma nécrologie laborieuse mais précise pour un des rares hommes d’Etat africains, arabes, mauritaniens de notre époque. Une tentative et un dû… nous avions prié ensemble, lampe éteinte en nous endormant, la prière scoute pour constater comme toujours que le Notre Père est la plus belle et décisive des prières. – Ce soir, sonnailles, jeux d’enfants chez les voisins, le chien Gordon trop attaché. En signe et volonté de solidarité avec mes amis mauritaniens dont j’ai souhaité que le Ramadan soit vraiment la prière réfléchie pour que le pays sorte de ses affres de trente-cinq ans moins quinze mois, de dictature… je reprendrai tout à l’heure ma lecture de la sourate XVII : le voyage nocturne. Echo des jugements sur les échauffourées de Trappes : un policier, j’ai vu un jeune homme de type arabe… reprise de la présidente du tribunal : je ne vois qu’un blanc… j’aurais aimé : je vois un homme.

Prier… géante du spirituel ? ou démonstration simple que l’affectivité, la sexualité, la passion tout humaine sont le terreau et l’expression de l’amour, de notre amour, de nos possibilités d’élan aimant vers Dieu : Marie-Madeleine donc… Il faut que je me lève, que je parcoure la ville, ses rues et ses carrefours. Je veux chercher celui que mon cœur aime… Je l’ai cherché, je ne l‘ai pas trouvé ! [1] Tempérament amoureux, excessif ? ou situation de manque, de vide ? ce qui nous est le plus familier en toute vie sentimentale, surtout adolescente (l’adolescence de tous âges et de toutes cultures en amour commençant) est vraiment « validé » par les spirituels et l’Ecriture. C’est l’école du mouvement, de la recherche, c’est l’éducation à la surprise, c’est la certitude que l’absence est un gage de retrouvailles, de rencontre, une préparation à la présence. Avez-vous vu celui que mon cœur aime ? A peine les avais-je dépassés, j’ai trouvé celui que mon cœur aime. Echos multiples : mon âme s’attache à toi, ta main droite me soutient… Je l’ai saisi, je ne le lâcherai pas. … Cesse de me tenir. A cette leçon tout humaine d’une recherche et d’une redécouverte amoureuse, d’un retour en possession, Jean familier du Christ et familier de la pécheresse (tous trois au pied de la croix, pendant des heures cruciales… le cas de l’écrire) ajoute le dialogue à la fois si intime et affectueux, si naturel que l’amoureuse commence d’avoir avec un tiers, et soudainement si rigide et sévère dès que la reconnaissance s’est opéré, que les yeux se sont dessillés : la disparition d’Emmaüs, l’ascension qui est une échappée vis-à-vis de tous les disciples, vis-à-vis de notre existence à tous. Sommes nous les sauvés, l’objet de cette rédemption ou sommes-nous abandonnés après avoir cotoyés Notre Seigneur ? Femme, pourquoi pleures-tu ? – On a enlevé le Segneur mon Maître, et je ne sais pas où on l’a mis.  La question était des anges, ces deux personnages mystérieux assis dans le tombeau. Elle est la même de celui que Marie-Madeleine pred pour un jardin : Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? – Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et moi, j’irai le reprendre. Jésus se veille et s’emporte lui-même. La garde romaine ou juive n’existe pas. Jésus n’explique rien à Marie-Madeleine, rien en tout cas de sa mort dont elle a été témoin, ni de résurrection qu’elle est incapable de supposer. Trois temps, la relation personnelle : Jésus lui dit alors, Marie ! Celle-ci ne s’effondre pas, elle va au but, et se jette aux pieds du Seigneur, ce que disent d’autres textes. Réponse de Celui-ci qui est la plus précise qu’aient donné les évangélistes de l’état humain du Christ ressuscité. Enfin, envoi en mission. Marie-Madeleine, témoin de la mort, ne parlera donc pas d’un corps disparu ou enlevé, ce qu’elle constatait de science humaine, mais de l’apparition décisve. Elle ne la décrit pas, elle atteste la vie : J’ai vu le Seigneur et voilà ce qu’il m’a dit.  Pouvoir-recevoir d’en vivre et d’en entendre autant.


[1] - Cantique des cantiques III 1 à 4 ; psaume LXIII ; évangile selon saint Jean XX 1 à 18 passim

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