mercredi 14 août 2013

je suis là, au milieu d'eux - textes du jour

Mercredi 14 Août 2013



Eveillé vers cinq heures et demi, la nuit encore très sombre. Habituelle déprime, habituelle sensation de rouler vers la folie. Mais la journée qui commence a son thème qui me plaît : penser à autrui, à celle qu’on inhume, penser à ma chère femme qu’il me faut reconquérir, si jamais je l’ai séduit vraiment et par moi-même, non d’elle-même à elle-même, répondre à son amour, étancher ses oifs et besoin de sécurité et de perspective, m’appuyer sur la pensée qui m’est donnée de notre fille… et puis ces prêtres vis-à-vis d’une Eglise qui les rejette : motifs divers, même graves… le rejet n’est-il pas encore plus grave quand il est le fait d’une hiérarchie, cela évoque pour moi la peine de mort, sans doute méritée le plus souvent mais que la société collective, anonyme, à l’abri de ses dogmes et appuyée sur sa masse potentielle, inflige à la personne unique, isolée, à terre, offerte de force… je n’aime pas cela. Ce n’est ni la vie, ni la société, ni l’Eglise… mais c’est nous si souvent. Prêtre qui marche vers Rome, prêtre qui rencontre son évêque ce matin, censément destitué, excommunié, etc…  Mémoire aujourd’hui du Père KOLBE sa vie pour celle d’un autre, d’un prêtre pour un père de famille. Les nazis, le pire de l’humanité en chaque génération et les gens de l’Inquisition en furent, tout chrétiens qu’ils se prétendaient, provoquent l’héroïsme, la sainteté… – Prier surtout… je vous dirai ce qu’il a fait pour mon âme ; quand je poussai vers lui mon cri, ma bouche faisait déjà son éloge [1] Les destinées selon Dieu, cette sorte de cruauté, ce châtiment imposés à Moïse avec même un certain sadisme : Ce pays que tu vois, j’ai juré à Abraham, à Isaac et à Jacob de le donner à leur postérité. Je te le fais voir, mais tu n’y entreras pas. Eloge de Moïse par l’écrivain inspiré, mais les raisons de Dieu ? Moïse, le dernier à qui Yahvé ait parlé tête-à-tête : Adam, le mythique ou tout homme de naissance et en conscience, à ses débuts, donc à chacun de ses recommencements… et les « patriarches ». La correction fraternelle, une tout autre version du « sacrement du pardon », il est vraiment celui de la réconciliation mais il est aussi le sacrement de l’ici-bas porteur de tout l’au-delà, et il ne s’adresse pas à Pierre, détenteur des « clefs du royaume » mais à tous les disciples à nous tous. Pouvoir qui nous est donné les uns sur les autres, pouvoir de l’amour et de l’Esprit : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. Nous sommes les agents, les truchements de Dieu les uns pour les autres dans la foi. Et ensemble, nous sommes écoutés de Dieu, tout-puissants en Son cœur et selon Sa miséricorde : si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quelque chose (notamment le pardon mutuel des fautes et des manques… si ton frère a commis un péché, va lui parler seul à seul…) , ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. Pourquoi ? comment ? parce que, affirme le Christ, Dieu fait homme, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux. Ce le sera devant la tombe d’Yvette D. ce soir à Quimper, ce l’est sans cesse pour tout couple humain, en toute famille, en toute rencontre, au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit. Mon Dieu, mon Seigneur, combien ce matin Tu m’enseignes. Et à longueur de ma vie. Le sens de nos existences, il est là. Les yeux bandés, ceux de l’âme, par mes sensations, mon corps, les circonstances, ma vieillesse et parfois mes enthousiasmes, et mes bonheurs sans conscience, les yeux bandés, avancer par la foi tant qu’elle continue de m’être donnée. Ensuite, ce sera à Dieu de tout faire. J’aurai été jusques là, librement et heureusement. Entrainant s’il est possible celles et ceux que j’aime, ma chère femme, notre fille, vers cette lumière et la Vie, qui déjà nous sont données plus qu’en promesse. Moïse fut cependant exaucé, en profondeur, en vérité. Il a vu, comme Syméon, au Temple, le jour de la Purification.


[1] - Deutéronome XXXIV 1 à 12 ; psaume LXVI ; évangile selon saint Matthieu XVIII 15 à 20
 

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