samedi 10 août 2013

si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera - textes du jour

Samedi 10 Août 2013

Hier
 
Une étoile de première magnitude, se déplaçant du sud vers le nord ? satellite artificiel ? OVNI ? il y a une petite heure, il faisait encore un peu jour. Maintenant nuit sans lune. Sur la terrasse vers l’ouest, la Grande Ourse, le Bouvier comme dans un planétarium. – Aux caisses « du » Leclerc, un quidam peut-être pas la cinquantaine, regarde indéchiffrable les achats sur le tapis roulant, les siens, les miens, pas volumineux ni dépensiers les uns ni les autres. Vous êtes un contemplatif ! - ? – Jamais entendu ce mot-là. – Je lui explique : qui regarde avec attention, profondément. … Mais je suis d’abord resté sans voix, toute notre civilisation ou sa dérive aujourd’hui. J’ai pris pour exemple les deux types d’ordres religieux, j’aurais pu, etc… Pas une hôtesse de caisse, mais bien un homme qui a rougi pendant notre dialogue. Je lui dis sa rareté, il l’admet, je ne l’ai jamais vu ici en vingt ans. Il doit en avoir quarante, n’est là que l’été, étudiant…en conservation du patrimoine. Il convient que les études sont difficiles et les emplois rares, peu rétribués. Il semble heureux, tranquille. – Au stand photo., une très jeune fille, petit boulot, vient d’avoir son bac. Aucune orientation professionnelle, va passer six mois en Australie, apprendre l’anglais. Elle dit la durée du voyage, pas son prix, ni l’organisation là-bas. Ce matin, mon informaticien, un camarade, cinq ans en Chine, pas désagréables, lui aussi informaticien. Il m’apprend à remettre en fonction la page-écriture de mon blog. – Test de France ? ne pas émigrer ? mais le Canada et l’Algérie, et la France n’était pas petite. Aujourd’hui, il me remet en fonction mon blog, en changeant d’accès internet, Internet 8 ayant changé une de ses applications sans égard pour ses pensionnaires de dix ou quinze ans : il m’enseigne Firefox et les transferts de favoris, qui s’appellent désormais (propriété intellectuelle) des marque-pages. La France complètement en dehors de ces technologies et inventivités grand public ? mais elle a eu longtemps de l’avance, elle avait inventé le minitel (mais qu’elle n’a pas su vendre, pas plus que le Secam, le Concorde et le Rafale…). Que sont devenus les milliards du plan-calcul et les Bull (les gestions catastrophiques de l’un de mes camarades ENA et Franklin qui ne s’en est pas porté mal en finances personnelles, il est vrai en conclusion avancée de bien d’autres). Selon Jérémy, nous avons la matière grise, autant qu’autrefois, les investissements ne sont pas lourds, mais nos jeunes partent désormais à l’étranger, principalement aux Etats-Unis. … Ainsi aujourd’hui, suis-je au cœur de nos sujets de France et d’époque. Je crois en ces dialogues et même en ces regards. Au direct et au live. Ils étaient naturels, constants « autrefois ». – Vers l’est, le carré de Pégase. – Jérémy … vous êtes chrétien ? pratiquant ? pas du tout, agnostique, mes parents aussi. Il est disponible, compétent, il a perdu l’an passé peut-être une vingtaine de kilogs, répondant à ma remarque d’évidence : un chagrin d’amour. Cela persiste car lui demandant des nouvelles d’une collègue enceinte « jusqu’aux yeux » : pour bientôt, le bébé ? il reçoit la question pour lui. Il faut encore que je trouve… 

Ce matin
Aboiements en continu de Boule-de-neige…Eveillé avant six heures, sortant d’un rêve embarrassé. Une maisonnette la mienne. Je découvre dans le jardin, un énorme bloc de détritus compacté, goudronné, plusieurs mètres de haut et de long, déposé quand ? et par qui ? dans la maison-même, je constate que les murs n’ont pas plus d’épaisseur qu’un cartonnage, beaucoup de monde dont ma chère femme que je cherche à prévenir, elle est de dos, devant un miroir ? à s’apprêter, dos semi-nu, une robe ivoire avec une ceinture épaisse et une sorte de passant à la hauteur des homoplates, également ivoire, c’est bien. Fermé l’accès au chenil, rendormi.
Huit heures moins le quart, Thérèse : la petite dame est partie. Sans nous le faire sentir, elle-même s’y était préparée depuis au moins deux jours. Hier soir, le hoquet, selon elle : annonciateur. Destinée dont nous ne savons rien, pas même le nombre de maris ? un disparu pendant la guerre, deux autres morts, sa fille morte, une nièce qui depuis vingt ans se veut introuvable pour ne pas la voir et qui va toucher une somme non ngéligeable. Nue-propriétaire de l’appartement de banlieue, la belle-fille a perdu ses parents, son mari et son fils. Nous ne savons qu’une chose, sa fin de vie miraculeusement entourée, la rendant elle-même sans doute moins dure de cœur qu’elle ne le fut quand elle était bien portante. Agnostique, mais que de soupirs : mon Dieu, mon Dieu… nous prierons à son inhumation, nous prions déjà, le mystère est trop grand et pourtant il est tellement présent, à notre portée qu’il nous entoure, nous envahit et probablement nous fait grandir, car la mort prouve la vie.
Prier…[1] Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit. Sens de la mort, la fécondité. La vie : solitude ? la mort : peuple ? en tout cas, expérience de la réalité, notre liberté autant que notre condition peuvent faire notre solitude, la mort nous rappelle nos solidarités et notre communauté-communion de destinée. Chemin de mort ? non. Relationnement à la vie, il dépend, sauf grâce, de nous. Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle. Relationnement au Christ, chemin pour la vie : si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ;e t là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Exégèse, exactitude des traductions ? le Christ situé au présent et notre place dans l’avenir. Quant au « service », qui consiste à préférer et à suivre-s’attacher, il est aussitôt et par son fait-même retourné vers nous, à notre entier bénéfice, pour notre gloire, au sens de la gloire de Dieu, au sens (selon Jean LAPLACE) de l’identité d’un être, de la manifestation et de la véracité-même de l’être : Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera. Quant à la charité, la solidarité et aussi notre subsistance personnelle…  Dieu est assez puissante pour vous donner toute grâce en surabondance, afin que vous ayez en toute chose et toujours tout ce qu’il vous faut, et que vous ayez encore du superflu… et retour au grain et à la semence.  Dieu, qui fournit la semence au semeur et le pain pour la nourriture, vous fournira la graine ; il la multipliera, il donnera toujours plus de fruit à ce que vous accomplirez dans la justice. Paul comme Jésus n’ont aucune expérience des champs ni de l’agriculture, et pourtant… le fabricant de tentes n’a aucune comparaison tirée de sa profession dans ses épîtres et le Christ, charpentier, n’a de rapport avec le travail du bois que physique, la croix… aucune comparaison avec son métier, aucune parabole de menuisier ou de charpentier… Différence de tonalité et d’ambiance totale entre le Coran et le Nouveau Testament : l’incarnation du Fils de Dieu produit une proximité, une accessibilité du Dieu quelqu’Unique et Incommensurable soit-Il, telle que Jésus comme ses disciples, ses apôtres et même Paul l’avorton, expriment avec autant d’autorité que de vérité la sollicitude la plus concrète de Dieu, Père. Le Fils comme ses disciples sont imprégnés d’une familiarité assurée, constante avec Dieu. La rupture dans la spiritualité humaine entre la logique idea Dei, Deus est, et ce que nous pouvons, ce dont nous devons vivre, c’est le Christ qui l’est par Lui-même, Verbe incarné. L’homme alors peut tout simplement « imiter » Dieu, être à sa ressemblance, à son image ainsi que le voulut initialement notre Créateur : homme de justice, de tendresse et de pitié, à pleines mains il donne au pauvre.


[1] - 2ème lettre de Paul aux Corinthiens IX 6 à 10 ; psaume CXII ; évangile selon saint Jean XII 24 à 26
 

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