La messe « du
soir » à Vannes, la cathédrale où a commencé de naître notre fille. Elle m’y
accompagne seule, Edith à préparer sa rentrée, la sienne propre, questionnaire
aux élèves, éléments de discussion avec l’administration pour son statut, telles
matières dont il n’est pas responsable qu’elle ait la charge, les horaires, la
prise en compte de son expérience professionnelle, unique pour un enseignant de
l’économie, de la gestion et de l’organisation d’entreprise. L’homélie à partir
de la Sagesse.
Reprenant sans l’avoir sans doute lu, le célébrant montre que
ce n’est pas le réel qui nous mène à Dieu ou nous empêche d’aller à Lui, mais
bien que c’est Dieu qui nous mène au réel et nous le fait évaluer, apprécier,
peut en faire, selon le commandement de la Genèse, notre
première conquête. La Sagesse, comme on ne peut pas ne pas le ressentir à la
lecture cursive de ce Livre, est non assimilée à l’Esprit Saint, mais donne à
vivre que Dieu peut aussi être prié au féminin. Le féminin selon nous… la loi du
genre ou la théorie du gender en Dieu. La vocation sacerdotale de Thérèse de
Lisieux. – Exercice proposé cette année par l’évêque pour tout le diocèse et
qui, à la paroisse cathédrale, donnera lieu à cinq réunions. Je vais y
participer : une Eglise qui rayonne, la mission des laïcs dans le monde et
dans l’Eglise. Exactement l’une des
questions que je veux poser et écrire ces jours-ci… un nouveau concile, la
ressource humaine mieux exploitée, le prêtre dans le monde et la vie (travail,
mariage pour ceux qui le souhaitent et ordination pour les laïcs ayant déjà
fondé famille et entreprise ou emploi) et le pape résidant à Jérusalem faisant
de paix dans l’une des régions les plus belligènes de notre époque. Le moulin à
prière, c’est bien, la participation au monde c’est autant vital. L’autre
question étant la démocratie, sa sincérité et sa pratique chez ceux qui s’en
réclament, le soutien aux démocrates de tous pays et sous tous régimes, et le
boycott en officialité et autres parlottes ou sommets des régimes qui ne la
pratiquent pas, le critère étant leur irrespect des droits de l’homme. Cela
éclaircira les rangs et les choses.
Nous
rencontrons dans la petite rue descendant de la cathédrale, le chanoine Paul
FISCHER, le dizainier dans la main, comme souvent je le vois se promener dans la
vieille ville. Evocation de ses études théologiques à Rome, avec en condisciples
Hans KÜNG et Josef RATZINGER, le secouement pour les deux et leur divergence
relative ensuite de parcours mental : les événements de 68, leurs élèves et
étudiants alors, eux fondamentalement professeurs. Témoignage décisif, le
livre-entretien de 2010 donné par Benoit XVI à un journaliste allemand. La
conversation avec un visiteur rapportant la raison mystique de sa
renonciation : désir du tête-à-tête intime avec Dieu, aurait été démentie au
Vatican. La mystique, c’est bon, mais… Marguerite, sans s’impatienter, « lèche »
la vitrine de Celio ; je lui dis qu’auparavant, il y avait là une excellente
librairie, Parole & Musique.
Prier… tandis qu’elle dort
encore et que ma chère femme roule vers son lycée. Il pleut. Paul aux
Colossiens, c’est le développement de la condition et de la mission du prêtre,
tout à fait aujourd’hui [1] : la charge que Dieu m’a confiée, c’est d’accomplir pour
vous sa parole, le mystère qui était caché depuis toujours à toutes les
générations, mais qui maintenant a été manifesté aux membres de son peuple
saint… la gloire sans prix de ce mystère : le Christ est au milieu de vous, lui,
l’espérance de la gloire. L’humilité certes de notre condition la gloire de notre vocation, de notre destin.
La parole de Dieu n’est pas une explication du monde, elle est la présence de
Dieu, toute raison et toute compréhension en découlent. Paul insiste : ce
mystère, c’est le Christ, en qui se trouvent cachés tous les trésors de la
sagesse et de la
connaissance. Chaque ligne de la lettre peut être anticipée par
la précédente tant la raison quand elle se met dans les foulées de la course de
foi a, par elle-même, la logique et la dialectique divine. La sainteté,
l’accomplissement des commandements, le désir de Dieu, l’intimité avec Lui ne
sont pas d’abord un comportement mais l’orientation et la sensibilité de la fine
pointe de notre être : l’intelligence, consciente d’elle-même et entrée dans le
rythme et la « chose » de Dieu. Les contemporains de Jésus en donnent la
contre-épreuve : Est-il permis, le jour d sabbat, de faire le bien, ou de
faire le mal ? de sauver une vie, ou de la perdre. Les contradicteurs du Messie sont plus raides,
crispés et figés que la main paralysée de celui qui va être miraculé. Alors,
promenant son regard sur eux tous, il dit à l’homme : « Etends ta main ».
Celui-ci le fit, et sa main redevint normale. Quant à eux, ils furent remplis de
fureur, et ils discutaient entre eux ce qu’ils allaient faire à Jésus.
Et
ma chère femme me téléphone, arrivée in situ ; je l'appelle mon bonheur.
Eveiller notre fille, l'embrasser de sa part.
[1] - Paul aux Colossiens I 24
à II 8 ; psaume LXII ; évangile selon saint Luc VI 6 à
11
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